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Buck - Tasha | 2019

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Elorin
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MessageSujet: Buck - Tasha | 2019   Mer 10 Mar - 18:09
You could dry a river with your heart of stone
Statut du sujet : Privé ft. James Barnes
Date du rp : Flashback ; le lendemain d'Uprising - Blooming.
Météo & moment de la journée : Milieu de matinée, le ciel est lourd de nuages sombres qui annoncent de la pluie.
Autre : Dans une planque dégotée par les trois fugitifs à Los Angeles.







my head is haunting me and my heart feels like a ghost
come sink into me and let me breathe you in, i'll be your gravity, you be my oxygen
La douleur irradiant de son épaule arrache Natasha à son sommeil. Elle a sûrement essayé de se tourner, agitée par ses songes ; son cerveau pourtant si calculateur, habitué à penser à tout même en dormant, a certainement oublié qu’elle a mal. L’espionne grimace, cligne des yeux, les paupières sont lourdes. Les images de son cauchemar ressassant les derniers jours peinent à s’évanouir. Elle a la désagréable impression d’avoir dormi beaucoup trop longtemps. C'est rare et elle s'en veut. Mais avant de chercher à savoir quelle heure il est, le premier réflexe de Natasha est de tendre l’oreille. La planque dans laquelle ils se sont échoués tous les trois est silencieuse. Elle sent une légère odeur de café qui flotte dans les airs. Les prunelles émeraude se posent sur la place vide à côté d’elle. Bien sûr. Bien sûr ? A-t-il dormi avec elle ? A-t-il seulement dormi ? La fin de la journée de la veille est floue. Faible, fatiguée et sonnée, Natasha n’en a que peu de souvenirs. Elle a réussi à se traîner sous la douche, devine-t-elle en constatant du bout des doigts que le sang qui collait ses cheveux à son visage a disparu. Elle se souvient un peu de l’eau qui court sur sa peau, emportant avec elle les vestiges de son emprisonnement. Ne restent que les blessures qui d’ici quelques jours auront disparu. Peut-être deux ou trois pour son épaule. Elle laisse échapper un sifflement agacé. Elle aurait dû rester éveillée. Ils auraient dû la garder éveillée. On ne sait jamais ce qui aurait pu se passer. Son esprit recommence à marcher à plein régime. Elle espère que ses coéquipiers sont tous bien rentrés. Elle n’en revient pas qu’ils aient déployé tant d’efforts pour contrer HYDRA. Elle n’en revient pas que James et Mindy aient remis les pieds là où leurs pires cauchemars ont vu le jour, pour elle. Elle n’en revient pas et pourtant tout cela fait naître un étrange sentiment en elle, qui réchauffe son cœur.

Elle se redresse en prenant garde à ne pas s’appuyer sur son bras endolori, tire la couverture et baisse les yeux sur ses jambes nues. Blanches comme la neige. Teintées de tâches qui virent du bleu au noir, de tailles différentes. Avec un peu de chance, il n’en restera rien demain matin. Elle ne porte qu’un t-shirt trop grand pour elle, probablement à James. Un short aussi. Visiblement elle a réussi à trouver la force de s’habiller avant d’aller dormir. Est-ce qu’il l’a aidée ? Natasha pose ses pieds sur le sol froid et pousse sur ses jambes qui se montrent plus adroites qu’elle ne l’aurait cru. Un bon point. Elle se souvient à peu près de la conception de la planque, et l’odeur de café l’aide à s’orienter vers la cuisine après qu’elle ait ouvert la porte de la chambre. Son estomac gronde, alléché par les effluves de ce liquide sombre qu’elle affectionne tant. Elle entre dans la cuisine, et ses yeux se posent immédiatement sur lui. Il est là, assis à la table, dos à elle. Un mélange de soulagement et d’angoisse l’enveloppe. Elle réalise que c’est une vision qu’elle veut voir tous les jours. Mais elle sait aussi que la moindre seconde passée ensemble n’est qu’un pas supplémentaire vers les prochains problèmes, vers le prochain déchirement. Ça a toujours fonctionné comme ça, n’est-ce pas ?

Elle souffle un « Hey » qui peine à traverser la petite pièce pour aller jusqu’à lui. Pour signifier sa présence, s’il ne l’a pas déjà remarquée. Puis elle pose les yeux sur la cafetière qui gargouille. Une tasse vide à côté, probablement pour elle. Une deuxième sur la table devant Barnes, qu’elle attrape de sa main valide. Pas de trace de Mindy. « La petite est dans les parages ? » Sa voix est un peu plus claire maintenant, alors qu’elle verse le café dans les deux récipients. Elle se retourne, pose la tasse face à lui, et observe son visage. Ses traits qui lui ont manqué. L’éraflure sur sa joue. Vilaine marque qui ne gâche pourtant presque pas ce visage qu’elle adore. Elle veut y déposer un baiser comme pour la faire cicatriser plus vite. Elle en crève d’envie. Mais elle n’ose pas. A la place, elle se hisse avec le peu de grâce dont elle peut encore faire preuve sur le plan de travail, ses jambes pendant dans le vide. Sa tasse à elle entre ses mains, qui réchauffe ses paumes. Elle baisse la tête pour observer le café une seconde, des boucles cuivrées tombent de chaque côté de son visage. Puis elle se décide enfin à boire une gorgée, et son estomac grogne de contentement en accueillant ce petit déjeuner sans doute trop léger. Mais bientôt ses sourcils se froncent. Les questions qui l’ont assaillie à son réveil reviennent. « Comment tu te sens ? » s’enquiert-elle en relevant les yeux vers lui. Moralement, physiquement. Sous-entendu, t’es-tu au moins reposé, est-ce que cette escapade n’a pas remué en toi des souvenirs que tu as déjà du mal à oublier. Y a-t-il un risque que tu retombes entre leurs griffes. Parler de leurs faiblesses n’est que rarement une option, alors elle tâtonne. Ils sont comme ça.

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Elorin
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MessageSujet: Re: Buck - Tasha | 2019   Mer 10 Mar - 18:09
Bucky&Tasha

You could dry a river with that heart of stone
Qu’est-ce que les adolescents amoureux et les assassins fantômes ont en commun ? Ils se déplacent pendant que tout le monde dort dans un silence absolu et/ou sont un fragment de ton passé. Tu n’as pas dormi, non. 72h sans dormir, requête minimale pour un soldat. 72h et te voilà de retour dans ta planque. Tu n’aurais pas pensé y revenir - tu étais parti sur les toits comme on part à la guerre. Tu pensais à un travail propre de sniper qui empoisonne une soirée mondaine de l’hydre. Dans cette mission que tu t’étais donné, beaucoup de choses ont été de travers.
Tu as rempli ta mission. Tes objectifs dorment paisiblement dans les chambres de part et d’autre du salon trop vide de personnalité. Elles peuvent te tuer chacune d’entre elles. Natasha, en suant à peine. Mindy peut-être pas encore. Tu espères qu’elle ne le peut pas encore. Cela te fout un peu les nerfs en pelote, d’avoir inconsciemment le dos tourné vers le frigo et les deux portes dans ton champ de vision. Ton regard s’égare vers la fenêtre - les volets à demi-fermés te donnent toute la nuit une vision morcelée de la lune et du ciel sans étoiles de la ville. Pas de toits en ligne de mire. Tu essaies de rappeler à tes mains posées à plat sur  la table, à, ton pouce qui effleure l’arme posée à côté de toi, que Hydra ne viendra pas jouer au petit chaperon rouge, pas ce soir.  La base s’est littéralement écroulée sous vos pieds après tout. Est-ce que le SHIELD risque de défoncer votre porte ? Ils ne sont pas au-dessus de toi, pas à tes yeux.

Tu n’as pas dormi non. Tu t’es reposé. Tu as respiré. A peine. Assis à la table, ou allongé sur le canapé, les yeux clos, les oreilles tendues. Parfois, tu tombais dans un demi-sommeil, une inconscience vertigineuse dont tu remontais en panique dès que tu te sentais tomber, rouvrant les yeux sur l’obscurité. Quand tu perçois un mouvement dans ton dos, tu reviens à la conscience à nouveau - le crâne enfoui dans tes mains, penché en avant, mouvement imperceptible. Tu ne te retournes pas et un infime sourire anime tes lèvres. Tasha. Justement la personne auprès de qui tu aimerais te réveiller.

“- Elle dort encore.” Tu te racles la gorge, enrouée par une nuit de silence. Tu es resté silencieux toute la nuit. Même pas un grognement quand tu as enlevé ta carapace, tu mues du fantômes à l’humain. Gilet pare-balles et armes jonchent le sol de la salle de bain. Enlever le t-shirt poisseux qui colle à ton dos, le pantalon, les rangers, le tout dans le plus grand silence. Tu découvre le cérémonial de retrouver figure humaine au moment même où tu tamponnes ton visage d’eau fraîche. Première fois pour toi. Tu l’as échappé belle au final: littéralement une égratignure. Après avoir traversé une base d’Hydra tout droit sans t’arrêter, t’as pas de quoi te plaindre.  Tu t’es changé, jogging élimé d’être trop porté, t-shirt sans manche qui ne porte pas, lui, de marques d’impacts de balles. Les ecchymoses qui marbrent ta poitrine s’effaceront bientôt – ils t’ont pris pour une cible d’entraînement les salauds. La plaie sur ta joue cicatrise bien. « - Tant qu’elle peut. Lorsqu’elle dort, elle n’éprouve pas de symptômes de manque. » Elle a besoin de soins, de repos, de drogues de substitution  pour quand le manque de ce qu’ils ont foutu dans son organisme. Oh, et des parents, et de la stabilité.

Tu l’entends approcher dans ton dos avec toute sa grâce de danseuse contusionnée. Tu regardes tes mains, la laissant s’approcher – le mug disparaît de ton champ de vision avant de réapparaître. Tour de magie, le café clapote contre le rebord lorsqu’elle le repose, plein à rebord. La vision te tire un sourire en coin, amusé, fossette qui se creuse pour rester.  Tu poses ton bras sur l’accoudoir pour mieux la regarder se jucher sur le comptoir.  Un sourire vient illuminer tes yeux sans que tu y penses. Les boucles retombent sur son visage, tes mains s’ouvrent et se referment pour ne pas les toucher, les saisir à pleines mains quand tu prendrais son visage en coupe pour l’embrasser ou pour simplement relever les mèches loin de son visage avec toute la délicatesse du monde. Elle est à l’autre bout du monde, et tu ne vas pas braver la distance qu’elle a elle-même mise.

Ton regard glisse sur ses jambes sous ton t-shirt, et les ecchymoses qui commencent à foncer sur la peau pâle. Tu as jeté un coup d’oeil quand elle dormait un. Pour être sûr qu’elle allait bien. Pour être sûre qu’elle était réelle. Tu détournes les yeux à sa question, prend le temps de boire une gorgée de café. “- A peu près comme j’ai l’air.” Le pire, c’est que tu as l’air en forme. Mais la tension entre tes omoplates, l’épuisement, le port de ton dos te trahissent.  Cela a réveillé des souvenirs mal enfouis en toi. Ta rémission te faisait déjà l’effet de combattre sur un lac gelé - et tu as vu Natasha, ta Tasha accrochée à un mur, torturée par ton ancien bourreau qui lui disait que tu n’étais que le pantin de tes maîtres, que tu étais capable de presser son cou de ta main de métal, jusqu’à l’agonie.

Tu fixes ton café comme s’il allait pouvoir changer le fait que ce n’était pas passé loin. 72h auparavant, ils t’avaient demandé de parier toi contre Mindy. Tu n’avais pas eu le temps de croiser le fer avec Zemo, mais tu avais accepté son duel. Les souvenirs reviennent par vagues et te tirent un sourire las - qui se transforme en douceur quand tu remontes les yeux sur elle.   “- Je suis content d’avoir pu te sauver, pour une fois, Tasha. Ton épaule ?” Il y a une interrogation dans tes yeux quand tu la fixes, vulnérabilité et amour sur le visage, mal contenus : comment tu vas toi ? Ce n'était pas une autre mauvaise journée, même selon leur moyenne.

Pando
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Elorin
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MessageSujet: Re: Buck - Tasha | 2019   Mer 10 Mar - 18:09



my head is haunting me and my heart feels like a ghost
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Ah oui. Mindy et le manque. Il lui en a vaguement parlé la veille. Comment on s’occupe de quelqu’un dans cette situation ? Natasha a une idée plutôt précise de la façon dont se déroule un sevrage "maison". Non, la vraie question c’est comment on vient en aide à une jeune femme comme Mindy ? Natasha ne sait presque rien d’elle, hormis qu’elle a vraisemblablement vécu des horreurs similaires aux siennes. L’espionne s’est toujours sue dépourvue de tout instinct maternel et toute idiotie de ce genre. Et pourtant elle se sent déjà prête à se battre pour qu’il n’arrive plus rien à Mindy. Pour que plus personne ne se retrouve privé d’enfance comme elle a pu l’être. Elle se promet aussi de faire tout son possible pour que l’adolescente ait la vie qu’elle mérite. Pour ça, il faudra que James lui explique tout ce qu’il sait de cette petite.

Il va à peu près comme il a l’air. Natasha lève un sourcil, sa main tenant sa tasse arrête sa course, en suspens devant sa bouche pour mieux le dévisager. Réponse qui veut tout et rien dire. Il a l’air d’aller bien. Mais ses yeux qui ont fui les siens avant de répondre le contredisent. Elle aimerait pouvoir poser ses doigts sur ses épaules, descendre le long de son dos parce qu’elle est sûre qu’elle y trouvera les muscles trop tendus et la fatigue qu’il tente d’ignorer. Et puis quoi ? Lui faire la morale, le forcer à aller se coucher ? Elle préfère ne pas répondre, même si son expression en dit long sur son scepticisme. Une nouvelle gorgée de café engloutie. Elle est un peu frustrée quelque part de voir qu’il met toujours un point d’honneur à tout garder pour lui. Mais elle n’a rien à dire à ce sujet. Elle fait bien pire. Comme mettre volontairement de la distance entre eux alors qu’elle ne veut qu’une seule chose, pouvoir le toucher. Elle laisse le silence planer au-dessus d’eux, savourant son café, les yeux toujours posés sur lui, sans perdre une seule miette du spectacle qui lui est offert. Elle se mord l’intérieur de la joue lorsqu’il relève les yeux vers elle. Il est content de l’avoir sauvée, pour une fois. La langue de Natasha claque doucement. Il la ramène à cette angoisse qui attend, tapie dans les tréfonds de ses tripes et qui l’habite chaque minute qu’ils passent ensemble. Qui l’empêche d’être pleinement heureuse en sa présence. La peur que tout bascule, qu’à chaque seconde HYDRA, le SHIELD ou le gouvernement ne défonce la porte pour leur coller une balle dans le crâne, ou pire, les emmener. La peur qu’ils reviennent envahir son esprit et qu’il enroule ses doigts de métal autour de son cou jusqu’à ce qu’elle meure, prunelles vertes paniquées dans les siennes, bleues et vides de tous les sentiments qu’il a pu un jour éprouver pour elle. Un frisson la parcourt à cette vision, et elle doit poser les yeux sur ses mains pour se focaliser sur le moment présent. Sait-il qu’il est aussi sa plus grande crainte ?

Natasha souffle, doucement, remet son masque en place. Son cœur manque un battement quand elle voit sa façon de la regarder. Elle n'y est pas insensible, mais un sourire vengeur s’étale sur son visage alors qu’elle le darde d’un regard ironique. Son épaule ? « A peu près comme ça a l’air. » La douleur est présente mais elle n’en dira rien. Cela dit, Rumlow paiera très cher ce petit jeu auquel il s’est adonné avec elle. Elle a presque hâte de croiser de nouveau son chemin. Les mains détachées, elle ne fera qu’une bouchée de ce lâche qui n’a pas osé l’affronter à armes égales. « Merci d’être venu. » murmure-t-elle, son visage redevenant sérieux. « Mais tu as pris de grands risques. Vous. Avez pris de grands risques. Vous auriez pu y rester. » Dans tous les sens du terme. Et dire qu’elle avait bien cru qu’il était venu pour l’achever. « Tu as fait ça alors que moi je suis partie. » Elle baisse les yeux de nouveau sur sa tasse maintenant à moitié vide. Après la purge, abandonner James a été plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé. Sans le prévenir, sans rien laisser derrière elle de tout ce temps qu’ils ont passé ensemble. Ça lui semblait la meilleure chose à faire, à l’époque. Aujourd’hui elle n’en est plus si sûre. Ce qu’elle sait, c’est qu’elle n’a vraiment pas l’impression de mériter qu’il la sauve. « Et ensuite? Qu’en est-il des représailles ? Parce que Zemo n’a vraiment pas apprécié cet affront. J’espère que tu n’as rien prévu d’inconscient, ou du moins que je fais partie du plan. » Deux jouets d’HYDRA aperçus ensemble en train de sauver ce qui aurait pu en être un troisième. Deux armes sur lesquelles l’organisation veut remettre la main. Il est clair que pour eux s’ils ne peuvent pas les avoir, personne ne les aura. L’asservissement ou la mort. Impossible évidemment d’embarquer les autres Avengers dans cette histoire. Ils ont aussi le gouvernement aux fesses, en prime. Elle relève les yeux vers lui, dans l’expectative. Elle l’a abandonné du jour au lendemain, et la voilà en train de lui demander implicitement de ne plus la quitter.

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Elorin
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MessageSujet: Re: Buck - Tasha | 2019   Mer 10 Mar - 18:09
Bucky&Tasha

You could dry a river with that heart of stone
Tu n’oses plus détourner les yeux d’elle. Tu as peur qu’elle soit encore un fantôme, l’un des mirages qui habitaient ta vision pendant tes années… tes années de service. Les formes et les voix dont tu te souvenais sans jamais les avoir vu. Pantins décédés qui subsistaient comme pour te torturer, avant de disparaître dans la foule, à peine visibles du coin de l’œil. Là pour te distraire de ta mission. Distraction signifiait punition. Natasha avait signifié punition. Et pourtant, il n’y a pas d’amertume dans ta bouche, rien qui n’enraye ta voix à part la perte de l’habitude et la fatigue, ce n’était que la vérité : « - N’importe quoi pour toi, Natasha. » Et ce n’est pas une foutaise d’amour, malgré ton regard, malgré ton petit sourire et la manière dont tes sourcils se rejoignent entre tes yeux, comme si ta moue voulait t’excuser. Tu parles qu’ils t’avaient mis un masque rigide sur les traits. Ton visage trop expressif parle plus souvent que toi.

A peu près comme ça a l’air : de guignois vu comme son épaule se porte, presque imperceptiblement. Heureusement que ses paroles ont apporté leur dose d’ironie et de défi dans le regard que vous échangez par-dessus vos tasses de café. C’était plus fort que toi, le petit sourire en coin, sans commentaires. Heureusement car le non-dit fait mal, l’implicite : elle n’a pas toujours été là pour toi est présent dans ses paroles. Le coin de ton sourire vacille un peu, mais persiste derrière ta gorgée de café, un peu trop voyante, un peu trop délibérée.
Parce qu’il y a l’autre face aussi : qu’elle ait pu penser une seconde, une demi-seconde qu’il ne viendrait pas. Qu’il viendrait pour la tuer. Il l’aurait fait. Sans doute. Est-ce qu’il aurait été capable de s’arrêter, à l’époque, si on l’avait forcé ? Le goût de ferraille en bouche lui donne envie de vomir le café qu’il avale pourtant, la gorge nouée mais les doigts immobiles sur son mug. Si il aurait été capable de désobéir pour elle, cela annule toute mauvaise excuse pour les autres : il aurait pu désobéir. Et dans le cas contraire.

« - Tu avais des choses à faire. » Lorsqu’elle baisse les yeux, tu reposes ta tasse, le léger bruit de faïence contre la table résonnant dans l’appartement. Tu aimerais être laissé tranquille. Pouvoir prendre une vie tranquille, voler une identité, un métier, prendre une vie quotidienne à crédit (difficile quand tu comptes les armes dans chaque pièce, ne peut pas dormir sans cauchemars, sans hurler, difficile quand tu sursautes au bruit et que te prendre par surprise équivaut à une mort rapide, quand à chaque fois quelqu’un t’effleure en ville, dans cette ville grouillante qu’est Los Angeles, tout ton corps se tend et tu oublies de respirer, le regard vide et fixe).

Tu expires lentement, secouant la tête. « - Je ne sais pas. » Tu y as pensé toute la nuit. Le Baron ne te lâchera pas. Ils ne te lâcheront pas. Tu ferais mieux de retourner te cacher dans les neiges blanches de Sibérie. Tu as eu de la chance jusque-là, beaucoup de chances. Ils ne te laisseront pas aller et venir. La seule avance que tu as, c’est qu’ils te préfèrent vivant que mort. Ton poing se crispe imperceptiblement sur le mug, un peu trop. Tu ne peux pas y retourner. Les souvenirs anciens et morbides se superposent à ceux de la veille à l’installation que vous avez traversé, semblable à toutes les autres. « - Je suis retourné là-bas. En Russie. J’ai détruit tout ce que je connaissais. » J’ai tué tout ceux qui avaient fait l’erreur de croire qu’ils pourraient me reprendre avant que je ne les tue. « - J’ai continué ici. » Après des mois à te morfondre. Tu avais essayé. Ta liste de bases encore en opération était courte, ils avaient plié bagages, la queue entre les jambes comme si le Winter SOldier était bel et bien à leurs trousses. Tu y avais trouvé… Wanda. C’était son nom. Mindy non. Ils voudraient récupérer au moins un de leurs projets, de leurs expériences. Tu pensais que ce serait assez - « - Je commence à être à court d’idées. » Tu conviens avec un sourire un peu candide si ce n’était pour ton reniflement moqueur, envers toi. Retour à la case départ. Tu te moques de toi-même : comme si le parfait soldat pouvait avoir de bonnes idées hein. « - J’ai besoin de toi, Tasha. » Au niveau personnel, bien sûr, parce que rien que la voir là, à faire semblant de prendre un petit-déjeuner ensemble, elle empiles des émotions dans la coquille qu’ils ont évidé pour faire une citrouille en forme de soldat. Toi et elle, vous devriez être invincibles. Vous êtes faits pour l’être, et côte à côte, chacun protégeant vos arrières vous êtes une mécanique bien huilée de mort. Il n’y a pas eu besoin de vous concerter, il y a deux jours, pour émerger des ruines de l’enfer. Ensembles. Dans tout ce tas d’immondices, c’est la seule chose qui te soulage.

Tu as besoin d’elle si tu veux semer Zemo. Tu as besoin que vous travaillez main dans la main, à tellement de niveaux différents. Tu repousses l’arme près de toi, jusqu’à ce qu’elle soit au-delà de ta longueur de bras, à l’autre bout de la table. Tu baisses la tête, sans plus la regarder et murmure dans un russe qui te revient sans y penser :   « - Est-ce que tu as peur de moi ? » Elle pourrait te tuer dix fois sans faire d’effort, pourtant.

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Elorin
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MessageSujet: Re: Buck - Tasha | 2019   Mer 10 Mar - 18:09



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N’importe quoi pour toi, Natasha. Oui, justement, n’importe quoi. Le visage de Natasha se ferme davantage tandis qu’elle le scrute. Ça a l’air normal pour lui. Peut-être que ça l’est. Ça devrait? Mais c’est injuste. Elle ne sait pas lui rendre sa dévotion. Ils devraient tout faire ensemble, c’est comme ça qu’ils sont plus forts, depuis toujours. Mais elle est incapable de faire aussi bien que lui. Elle préfère une nouvelle fois ne pas relever ; elle l’observe simplement. Elle lui demande s’il sait comment se déroulera la suite. Et elle découvre dans sa réponse ce qu’il a fait ces derniers mois, ces dernières années. Elle l’imagine sans mal débouler dans toutes les bases d’HYDRA qu’il a été capable de dénicher, éliminer tous ceux qui ont participé de près ou de loin à son enfer. Avec la grâce menaçante qui le caractérise, qu’il lui a enseignée il y a bien longtemps. En Russie et aux États-Unis ; elle est surprise de ne l’avoir jamais croisé durant une de ses descentes à elle. Les images défilent dans l’esprit de la russe, elle voit James virevolter entre ses ennemis comme le fantôme qu’ils ont fait de lui. Inévitable, mortel. Et les quelques mots qu’elle entend ensuite interrompt le flot de son imagination. Le regard de l’espionne s’éclaire quelque peu. Il a besoin d’elle. Le soulagement enserre son cœur ; cette façon de répondre à sa demande à elle, de pouvoir rester à ses côtés, lui convient plus que de raison. Elle acquiesce, doucement. Les barrières tombent lentement. « Je suis là. » promet-elle. « On en finira avec tout ça une bonne fois pour toutes. » Comment ? Elle n’en sait encore rien. Elle doute même qu’ils puissent accomplir cet exploit. Faire disparaître l’hydre toute entière semble impossible. Éliminer tous ceux qui sont susceptibles d’exercer un pouvoir sur James, peut-être un peu moins. Dans tous les cas, elle refuse de le laisser aller au bout de cette mission seul. Et s’il faut que ça se termine mal, alors ils échoueront ensemble. Si cela peut compenser la lâcheté avec laquelle elle l’a aband… La main de James s’approche de son arme et pendant une seconde, rien qu’une seconde, elle le voit pointer le canon sur elle avant d’appuyer sur la détente. Sans trembler. Winter Soldier qui n’aurait finalement jamais quitté l’esprit de l’homme, dont les maîtres auraient poussé le vice à son apogée en laissant croire à l’espionne qu’elle pouvait avoir de nouveau confiance en lui. Elle voit son visage retrouver cette expression glaciale et dénuée de sentiments qui caractérise le soldat d’HYDRA. Elle se fait violence pour ne pas laisser son corps se tendre. Il n'a fait que repousser l'arme. Mais elle cesse de respirer. Son pouls s’est mis à accélérer. Dieu merci, il ne la regarde plus. Il n’a sans doute pas perçu le flash qui vient de lui apparaître. Et pourtant. La question de James fend l’air comme s’il avait lu dans ses pensées. Le russe paraît si tranchant. La ramène à l’époque où il l’appelait Natalia. Natasha se redresse pour le fixer, se demandant par quelle ironie du sort il a pu viser aussi juste avec cette interrogation. Elle déglutit, choisit ses mots avec soin. Sachant que son silence en dit déjà long. Non. C’est bien lui, elle le sait. Elle prend sa tasse dans sa main abîmée qui en supporte le poids, descend du plan de travail. Ses pas sont lents quand elle s’approche de lui, entre la douleur des contusions qui se réveillent et l’hésitation. Est-ce qu’elle mérite un peu de réconfort de sa part ? De se laisser aller à reprendre là où ils se sont arrêtés ? Encore faudrait-il qu’il le veuille. Est-ce que les gens comme eux sont faits pour s’adonner à ce genre de relation ? Probablement pas. Chacun a causé la perte de l’autre, mais il a plus souffert qu’elle dans cette histoire. C’est certainement une mauvaise idée. Certainement. Pourtant elle s’appuie contre la table, face à la chaise vide à côté de lui. Il est tout proche ; elle peut sentir sur ses jambes nues la chaleur qu’il dégage. Sa main libre, intacte, s’avance doucement pour venir chercher celle qui a repoussé l’arme une minute plus tôt. Le contact de sa peau sur celle du Soldat lui semble si naturel. Et pourtant cela fait longtemps. Ça lui a manqué. Ça pourrait suffire à la russe. Elle peut l’observer de plus près, détailler ses traits fatigués, ses cheveux qui semblent plus longs. Elle descend encore, suit la ligne de sa mâchoire, de son cou qui ont accueilli ses lèvres il y a ce qui lui semble être une éternité. Son épaule, là où le métal vient remplacer la peau. « J’ai peur de lui. » Sa voix n’est qu’un murmure dans sa langue natale, rassurant, convaincu. C’est la vérité. Elle a peur de cet homme qui ressemble trait pour trait à celui qu’elle aime, mais qui ne la connaît pas. Qui a, dans chacun de ses cauchemars, pour seul objectif celui de l’anéantir. De toutes les façons possibles. Sans jamais la quitter de ses yeux de glace. Des yeux dans lesquels elle plonge présentement, pour qu’il y croie. Un sourire, faible mais amusé, vient appuyer ses propos. « I mean… Quelle est la pire chose que tu puisses me faire… ? » Elle essaye, vraiment, d’abandonner la peur viscérale que l’autre moitié du Soldat déclenche en elle. Parce qu’elle ignore combien de temps elle pourra profiter de James. Ils reviendront, sans aucun doute ; ils ne laisseront pas leur mercenaire cavaler très longtemps, et Natasha veut être là quand ça arrivera. Elle ne l’abandonnera plus. Il a dit qu’il avait besoin d’elle.

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Elorin
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MessageSujet: Re: Buck - Tasha | 2019   Mer 10 Mar - 18:10
Bucky&Tasha

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Seule sa voix dans ton dos te rappelle que tu n’es pas seul. Sa promesse. Elle est là. Tu sens à peine sa présence dans ton dos, toi qui est si sensible à couvrir tes arrières. Parce que Natasha, Natalia n’était pas une menace pour toi. Elle ne l’avait jamais été, quoiqu’ils t’aient fait. Tu as un petit sourire sans joie, amer qu’elle ne voit pas. Toi et elle, ensembles vous êtes invincibles. Vous devriez être invincibles. Vous êtes faits pour l’être, et côte à côte, chacun protégeant vos arrières vous êtes une mécanique bien huilée de mort. Il n’y a pas eu besoin de vous concerter, il y a deux jours, pour émerger des ruines de l’enfer. Ensembles. Pourtant, tu doutes que vous puissiez en finir une fois pour toute. Coupez une tête, deux autres prendront sa place. Le Winter Soldier a pris la fuite, Hit-Girl a pris sa place. Hit-Girl a pris la fuite, c’est le Veuve Noire que Rumlow a eu pour s’amuser. Combien est-ce que tu en as tué? Les bases à force se vidaient avant ton passage. Ils sont toujours là, introuvables. Si quelqu’un pouvait en venir à bout, c’était vous deux, mais…

Ta nuque s’incline légèrement, tu baisses la tête dans le silence à couper au couteau. Tu as ramené ta main vers ta poitrine, loin de ton arme. Tu l’écoutes respire et se taire. Tu connais son corps, chacune de ses réactions, de ses mouvements, sont ancrés dans ta chair autant que dans ce qui te reste de mémoire. Assez pour discerner sans la regarder la tension qu’elle retient dans ses muscles. Elle est la personne qui devrait avoir le moins peur de toi - de lui. Celle qui l’avait côtoyé, du temps où lui et elle étaient du même camps, celle qui t’avait aidé à renaître de sous le sang. Celle dont tu admires chacune des capacités. Mais tu ne peux pas vraiment lui donner tort.
Si tu ne l’aimais pas autant. Si tu ne le haïssais pas autant. Si tu ne te méprisais pas autant d’avoir fini par céder d’une façon ou d’une autre. Si sa réaction à te voir t’avancer dans sa cellule, la veille, ne t’avait pas hanté une bonne partie de ta nuit blanche.

Tu la laisses s’approcher comme si tu avais peur de l'effaroucher. Ce n’est tellement pas vous. Tu gardes ta paume ouverte sous tes doigts, lui jetant un coup d’oeil timide, et ton regard aussi happé par le sien, pris au piège. La sentence tombe et est accueillie avec une grimace qui se veut amuser, qui cherche de quoi rire dans la foutue angoisse qui étreint ta poitrine. Ne plus avoir conscience de tes gestes. Ne pas pouvoir écarter les fantômes. Ne pas savoir comment le sang sur tes mains est venu là et surtout l’impression insupportable que ce que tu as fait était ce qu’il fallait faire, qu’il n’y avait pas d’autre voie.   “- On est deux.” Le russe a perdu son tranchant, il roule suave dans ta bouche, comme un secret. Il n’avait jamais été capable de lui faire du mal et il croise son regard, s’y accrochant. Cela sonnait comme une punition que de devoir la combattre.

Tu t’humectes la lèvre avec une sorte de prudence, suivant son regard sur toi et tu promets comme une évidence :  ”- Rien.” Tu cherches à rire, et te racles la gorge “- Tu es meilleure que moi.” L’apprentie a dépassé le maître et surtout pris chemins et méthodes différentes. Tu n’aurais jamais l’idée de te faire du mal et même en combat honorable, l’espionne aurait plus que sa chance face à James. Elle pourrait le tuer. Le problème c’est l’autre. Celui qui est une machine, qui ne se soucie ni de Natasha, ni de lui-même. Qui est d’une brutalité efficiente et malsaine. Lui, elle ne l’aurait peut-être pas. Ils sont différents. Tu lèves ta main libre, celle dont les doigts sont froids et et métalliques, au goût du sang, pour prendre en coupe son visage, lentement. Le ton plus grave juste entre vous.  “- Ne le laisses pas te faire du mal. Faire du mal.” Quel qu’en soit le prix. Revenir à la conscience en découvrant qu’elle t’as vu lui faire ça ? Qu’elle a eu peur de toi? Que tu l’as blessé ? Même les hivers sibériens ne suffiraient pas à te faire accepter de te regarder dans la glace. Ton bras est assez sensible pour presser la détente, compresser une carotide juste assez pour susciter les réponses, assez pour sentir la chaleur de sa peau, le contact réel. La douceur de sa peau t’échappe. Ce n’est pas juste. Tu es aussi sensible de son visage près de ta peau métallique que ses doigts dans la peau sensible et fragile de l’homme, sur la table.  Tu reprends avec effort, martelant les syllabes à voix basse entre vous. Pour la convaincre, elle ou toi ?   “- Je ne suis pas lui. J’ai retrouvé mes souvenirs. Mes émotions. Moi-même. Grâce à toi, Talia."

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Elorin
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MessageSujet: Re: Buck - Tasha | 2019   Mer 10 Mar - 18:10



my head is haunting me and my heart feels like a ghost
come sink into me and let me breathe you in, i'll be your gravity, you be my oxygen
Meilleure que lui ? Ça reste à prouver. Il lui a tout appris. Elle serait capable de battre James, certainement. Le Soldat, elle en doute. Tout ça n’est qu’une affaire de sentiments, ce que le mercenaire d’HYDRA n’a pas. Il n’y a que sa mission. L’espionne est elle aussi capable de mettre ses émotions de côté. C’est peut-être ce qui la sauverait si elle venait à l’affronter. Mais c’est bien plus facile quand les souvenirs sont effacés. Il n’aura aucun mal à lui retirer la vie, tandis qu’elle hésitera tant qu’une autre option sera envisageable. Ce qui causera sans doute sa perte. A force de trop tirer sur la corde… La main de métal se lève pour rejoindre le visage de Natasha. Elle ferme les yeux à ce contact qui lui arrache un frisson, autant à cause de tout ce qu’il lui rappelle que de la fraîcheur de cette peau artificielle. Elle reste silencieuse, espérant secrètement que ce moment s’étire sans fin. Ses paupières se soulèvent cependant à son ordre. Un léger sourire étire les lèvres de la rouquine. Techniquement, un peu tard pour ce qui est de lui faire du mal. La cicatrice au-dessus de sa hanche, souvenir d’Odessa, semble picoter légèrement. Elle n’est pas assez cruelle pour le lui rappeler ; elle ignore même s’il se souvient de cette courte rencontre. Elle n’a même pas eu le temps d’aller à la confrontation avec lui, à l’époque. Il avait simplement tué sa cible et disparu comme il avait débarqué. En un claquement de doigts. Impossible de lui en vouloir pour ça. Cette cicatrice lui a toujours servi à se souvenir qu’il existe, qu’il est toujours possible de le ramener, où qu’il soit. Elle n’en est qu’une parmi tant d’autres, mais celle qu’elle chérit le plus. Elle hoche la tête néanmoins, pour lui promettre ce qu’il lui demande. Si il retombe entre les mains de l’hydre, elle aura une certaine tolérance quand à ce qu’il pourra lui infliger à elle. Tant qu’elle aura espoir de le faire revenir à lui. En revanche elle ne pourra pas le laisser faire du mal à qui que ce soit, et elle n’a pas besoin qu’il le lui demande pour prendre cet engagement à cœur. Le Soldat de l’Hiver en a déjà trop fait. James se débat suffisamment avec ces démons dont il n’est pourtant pas responsable, Natasha refuse que la liste de ses crimes s’allonge encore.

Leurs prunelles ne se lâchent plus. Depuis qu’elle est entrée dans la cuisine, c’est le plus long laps de temps durant lequel ils ne se sont pas quittés des yeux. Elle a l’impression d’oublier à chaque fois combien il est beau. Même avec les traits tirés par la fatigue et l’angoisse qu’il ne veut pas partager avec elle, bien qu’elle la devine sans aucun mal. Elle le connaît aussi par cœur. Malgré les manipulations qu’HYDRA peut exercer sur lui, il redeviendra toujours le même. Celui qu’elle a apprivoisé et aimé alors qu’elle sortait à peine de l’adolescence.

Quand il prononce ses derniers mots, il semble tellement vouloir lever les doutes de l’espionne qu’elle a peur d’être allée trop loin en lui confiant ses peurs. Elle ne veut pas qu’il doute de lui-même, ni qu’il s’en veuille. Elle retient une grimace coupable, sa main quitte celle de James pour récupérer sa tasse entre les doigts de celle qui est blessée pour la poser sur la table. « Je sais. Je suis désolée. » De toujours avoir peur malgré tout, de ne pas savoir profiter pleinement de ce qu’elle a. Elle aime la façon dont son ancien prénom roule derrière ses lèvres. Il est la seule personne de son passé qui peut le prononcer sans que cela ne soit désagréable pour la rouquine. Ses doigts reviennent chercher ceux de sa moitié, se referment dessus pour enrouler le bras humain autour de sa taille, créer un cocon dans lequel elle se love en s’asseyant sur ses genoux. Leurs visages désormais à la même hauteur, et si près, les cernes la frappent davantage. Mais Natasha est déjà bien au-delà de ça. Elle détaille tout, sent son cœur se réchauffer à pouvoir l’admirer de près. La paume de sa main valide se pose sur sa joue piquée d’une barbe qui lui semble un peu plus longue, elle aussi. Son pouce caresse le demi-cercle violacé sous son œil. C’est fou comme toute la misère du monde ne suffit pas à gâcher son visage. Ce n’est qu’au moment où elle réalise qu’elle l’observe d’un air un peu trop rêveur qu’elle réduit à néant la distance qui les sépare en déposant ses lèvres sur les siennes. Elle laisse ses doigts courir jusqu’à sa nuque tandis qu’elle redécouvre avec émerveillement les sensations que lui seul peut lui procurer. Un soupir d’aise lui échappe et s’écrase contre les lèvres de James avant qu’elle ne se détache de lui doucement, avec un sourire. « Tu m’as manqué. » murmure-t-elle comme si ce n’était pas évident. Un léger clapotis à l’extérieur indique qu’il commence à pleuvoir. A en juger par la noirceur du ciel que lui laissent deviner les volets laissant passer un peu de lumière, il va peut-être y avoir de l’orage, aussi. Elle adore ce temps. Elle pourrait monter la garde tout en observant le ciel, pendant qu’il récupère. « Tu devrais aller te reposer un peu. Le lit est parfait. » Sa voix est toujours aussi basse tandis qu’elle revient effleurer son visage avec un léger rire. Tellement parfait qu’elle y a fait une sacrée nuit, bien trop longue pour une espionne censée être toujours sur ses gardes. Pour être honnête, ce n’est plus tellement de le regarder dormir, dont elle a envie, maintenant. Mais il a clairement plus besoin de sommeil que de fêter leurs retrouvailles de manière charnelle. Ils auront tout le temps pour ça plus tard, n’est-ce pas ?

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Elorin
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MessageSujet: Re: Buck - Tasha | 2019   Mer 10 Mar - 18:10
Bucky&Tasha

You could dry a river with that heart of stone

Les souvenirs et les fantômes cognent à la porte - des visages d’inconnus qui ont des tomates à te lancer. C’est la déferlante. Ils cognent dans un coin de ton esprit et laissent autant de traces de sang contre la porte mentale, celle brisée dix mille fois par la fameuse suite de mots. Et derrière la porte, le chien hideux : celui qui aimerait ne pas avoir le choix, être encore entre leurs griffes, ne plus se poser de questions, ne plus se flageller à longueur de journée. Ne plus être fatigué. Ne plus avoir à rêver ( joli mot pour ce qui n’est qu’une succession de cauchemars plus éreintants qu’un marathon sur l’Everest ).
Mais cela voudrait plus de chair de poule sous ton doigt : juste une trachée à étouffer. Natasha n’a rien de fragile. Elle en joue peut-être, de la souplesse de sa taille et des lèvres à baiser, mais elle n’a rien d’une poupée de porcelaine, quelque soit la manière dont ses cheveux incendient sa peau pâle. Cela fait partie des miracles insensés qui jalonnent votre relation (intermittente) : lorsque tu la touches, ce qui agite sa peau ressemble à un frisson de désir. Pas de peur. Pas de froid. Yeux dans les yeux, tu écoutes le battement de son coeur, le rythme qui remonte jusqu’à ton pouce androïde. Comme un crochet planté dans ta poitrine, qui te maintient à la surface.

Un petit sourire fatigué doit tirer tes lèvres le haut, vers le coin, quand tu la regardes. Et au milieu des cernes, de la barbe mal rasée qui doit râper ses doigts, au milieu des cheveux pendants devant ton visage - une étincelle d’espoir. De joie. ”- Tteu. Je suis désolé. Laisse-moi avoir ça.” Tu ne peux pas lui en vouloir d’avoir peur de toi. Cela te crève, oui. Mais dans votre profession ? Avec ce que vous avez fait ? Tu as peur toi-même. “- C’est ce qui nous a gardé en vie si longtemps.” Machinalement, avec ses expressions si faciles, si sauvages, incontrôlées, tu secoues la tête, une grimace et un sourire à la fois mangeant tes traits. Tu as envie de rire, mais tu ne saurais pas par où commencer. Les deux assassins dans un canapé, avec un café, pendant que l’enfant-soldat récupère des mois de sommeil. C’est pathétique. C’est risible, la façon dont ton corps répond au sien, sans défense. Affamé.

Tu t’humectes la lèvre, ressassant un baiser fantôme qui en rappelle d’autres - et celui qui joint vos lèvres un bref instant. Combien de temps cela va-t-il durer ? Vous devrez partir. Trouver de nouvelles identités. Disparaître. Trouver ce que tu étais censé faire de ta vie maintenant que tu l’avais pour toi. Le jour s’est levé, et la nuit de répit s’est achevée : sauf que le jour n’a pas l’air de s’être levé. Le soleil doit avoir la gueule de bois ou des courbatures, comme vous. Passer la nuit sur le canapé à côté les mouvements dans les couloirs ne remplace pas une nuit de sommeil, même pour toi. Surtout après les deux derniers jours. Tu refermes à demi les paupières sous son souffle, tes doigts attirant son corps au plus près du tien, machinalement, répondant à une mémoire oubliée.

Le lit est chaud. Il doit y subsister encore la forme du corps de l’espionne et des cheveux sur l’oreiller. Le lit est chaud et tout ce qui n’est pas une mission. Il est le repos et un luxe. 72h sans dormir. Ton bras est passé près de ses hanches, appuyé sur le canapé et ton poids reposant sur l’épaule amputée, insensible. “- Je vais peut-être avoir à prendre une douche avant.” Tu ne lui dis pas qu’elle t’a manqué, quand tout ton corps vibre du même aveu. La façon dont tu la regardes ne laisse pas de placer au doute. Elle t’as manqué. Et une part de toi est terrifié qu’elle ne soit plus là quand tu reviens. Tu redresses ta carcasse pleine d’hématomes avec un soupire. C’est un effort conscient de ne pas reprendre ton arme. Tu en as laissé une à la salle de bain en te débarbouillant.
Tu relèves et t’avances de quelques pas. Tes pas ne font toujours pas la moindre bruit quand tu traverses la pièce de vie à regret. Tu t’immobilises sur le seuil de la salle de bain, ton bras descend le long du chambranle avant que tu ne tournes le regard vers elle et la tasse de café froide, tes cheveux fraichement dénoués, l’élastique à ton poignet de métal. Tu m’as manqué. Il a tellement cru la voir, tant de fois, au milieu des tortures et de la démence. Buck écarte légèrement les bras, lui faisant face sur le seuil, se mordant la lèvre sans y penser. La nonchalance lui revient aussi facilement que la mémoire du corps de Natasha. “- Tu veux venir ? “  Le lit, la douche, ta vie. Avant que la réalité vous rattrape. Est-ce qu’elle a des nouvelles cicatrices, depuis la dernière fois ?  


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Buck - Tasha | 2019

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