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Rhil - Ithan [2] | Maybe home is two arms around you when you're at your worst

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Elorin
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MessageSujet: Rhil - Ithan [2] | Maybe home is two arms around you when you're at your worst    Mar 20 Sep - 21:15
Maybe home is two arms around you when you're at your worst
♣ Statut du sujet : Privé ft. Ithan
♣ Date du rp : Mars 2016, arrivée sur Terre, rp étalé dans le temps
♣ Météo & moment de la journée : Etalé dans le temps, printemps.

Rhil & Ithan | Mars 2016
maybe home is two arms wrapped around you when you're at your worst
you're ok. breathe. just breathe. it's over now. don't do this to me. wake up

Avez-vous déjà eu le cœur arraché palpitant de votre poitrine ?  Avez-vous déjà eu le cœur brisé, arraché, piétiné, tandis que vous restez là, abruti, sonné, recroquevillé par terre à hurler comme un sourd et à regarder votre vie, votre nourrisson, votre maison partir en fumée ?
Sans même pouvoir vous battre à mort pour éviter cela, sans rien avoir pour faire sortir votre rage, votre terreur et votre capacité innée à défier l’impossible.
Le vaisseau a piqué du nez une fois dans l’atmosphère, heurté même avant, le fuselage percé, les appareils hurlants. Des court-circuits, des étincelles dans les câblages, un feu à l’arrière. Et une chute incontrôlable. Ils avaient été descendus en plein vol et les boucliers n’avaient pas tenus – son bébé n’était pas fait pour cette puissance de feu. Il avait les ailes coupées. Rhil est sonné. Il se redresse difficilement, il essaie au moins – le métal sous ses pieds est traître pour la première fois. On le dégage de là, on dégage sa main de là où elle s’était coincée pour enrayer sa chute alors que le vaisseau piquait du nez – on, ses pieds ripent sur le sol, ses jambes ne le soutiennent pas et il est tiré de l’épave de force. A son cœur défendu et ses mains tentent de s’accrocher, de le retenir dans l’épave, de sauver ce qui ne peut plus l’être.
Il veut rester.

Sa main est foutue. Foutue depuis un peu plus tôt, lorsqu’il a mis les doigts entre les courroies, entre les câbles et les filins d’acier. Plus imprudent que lorsqu’il avait 6 ans et que sa mère, mommy, le laissait s’asseoir sur un capot de bagnole ouvert ou se glisser à côté d’elle sous une autre, pointant du bout de la clef le coffre aux merveilles de la mécanique. Plus aucune importance, aucune prudence. Ses mains qui volaient d’un espace à l’autre, des entrailles de son vaisseau au tableau de bord. Tentant d’enrayer le processus, en vain, y laissant du sang et de la chair pour y rien. Se moquant des arrêtes tranchantes du métal, du vaisseau qui tournait, manquant de lui broyer les doigts.

De l’herbe fraîche qui glissait sous ses talons, alors qu’il tentait de se remettre debout et de courir vers le vaisseau spatial échoué sur la terre meuble de Terra. Sa planète natale. Ils s’étaient échoués ? Rhil avait envie de hurler, de se ruer vers son vaisseau et il tentait de ruer dans les brancards, en vain, ses cheveux blonds lui tombant devant les yeux. Ces bottes avaient foulés plus de planètes que les humains bien informés n’en connaissaient d’existence et il était de retour sur la Terre ferme. Il avait envie d’hurler à s’en rompre les cordes vocales. Frustration, rage, désespoir.

Ithan.

Il reconnaissait le combattant qui l’extrayait de force du vaisseau, l’attirant à l’écart, en sécurité comme s’il ne pesait rien. La partie inconsciente de son esprit le reconnait et le capitaine s’accroche à son biceps, le tissu glisse sous l’étreinte de ses doigts, plus rugueux qu’il ne l’est réellement pour ses sens détractés. Réel. Familier. Il le relâcha presque immédiatement. Des émotions et des désirs contraires se superposant. Il avait besoin d’Ithan, besoin de la toucher, aussi assoiffé de contact qu’il l’avait toujours été – confusion ajoutée, désespoir s’y mêlant. Et ses mains vinrent essayer de l’attraper, de le saisir, de le garder près de lui, l’empêcher de partir. Tâtonnant. Parce que longtemps Rhil avait tenu ses mains en laissant, apprivoisant l’Echani par les mots et par ls sourires, la confiance et les risques, sans venir le saisir par les épaules ou la nuque comme il le faisait toujours. Ils s’étaient appris, lentement – mais dans ces conditions ? Là ? Non, ne pas s’imposer, ne pas imposer. Il avait besoin pourtant.

Parce qu’il avait mal, atrocement mal aux mains, à vif. Bleues et rouges, des hématomes déjà naissants aux places où il restait encore de la peau, ouvertes, brûlées, ensanglantées et qu’il ne pouvait supporter de le tenir si fort.
Il avait été stupide, et inconscient. Ils avaient eu quelque chose – une famille, un foyer, un contrat, un vaisseau. Et d’un coup, tout était tombé comme une étoile filante dans le ciel, belle dans sa catastrophe, mais trop brûlante pour les corps terrestres. C’était un miracle qu’Ithan soit en vie. C’était un miracle que Rhil soit en vie – défiant les probabilités, défiant l’avenir que Rhil pouvait épeler en tirant les cartes. C’était impossible qu’ils soient encore en vie après un tel crash – ni lui, ni Ithan, ni les autres.

Non, non non, non non.

Il voulait hurler, babiller, bégayer, protester. Mais il ne parlait pas, pour une fois. A partir du moment où ils avaient été poursuivis, les mots du capitaine s’étaient fait rare – quelques paroles espacées, abruptes, des ordres. Une concentration absolue, pour éviter le pire, ses mains pensant avant son esprit.
Puis le silence complet. L’état de choc, le mutisme, le choc, les lèvres entrouvertes dans un cri muet. Juste un cri lorsqu’ithan le sort de la carcasse, de force. Rauque, inarticulé, de protestation autant que de douleur. Une douleur morale, une émotion à vif – Rhil était toujours comme ça, émotif, carcasse d’émotions pures, qui sautaient dans tous les sens. Il avait juste pris l’habitude de la dresser, de la domestiquer et de la cacher derrière des murs et des apparences, pour ne pas heurter ceux qui l’entouraient, pour ne pas les influencer, laisser ses émotions brûler et déborder, pour ne pas souffrir comme ça.

Un capitaine meurt avec son vaisseau – et il s’était toujours juré que cela n’arriverait jamais. Son vaisseau était trop parfait, sa création, améliorée, fignolée avec amour, son capitaine trop doué. Il ne se souciait jamais de ce qui venait du ciel. Le danger était les autres, à terre, lorsqu’il devait négocier, ou agacer. Il aimait vivre, plus que tout, son vaisseau était sa liberté, pas son tombeau. Il avait été imprudent. Pas à la hauteur.
Ses mains cramponnées, ses ongles s’enfonçant dans la peau de son combattant, de l’homme qui avait juré de le protéger jusqu’à la mort, cherchant à se défaire de son emprise. La litanie dans son esprit – laisse moi, laisse moi, je dois, je dois… il ne savait pas ce qu’il devait. Mais il devait. C’était impossible. C’était sa faute. Il devait les sauver. Darren. C1. Son vaisseau. Sa vie toute entière. Ithan. Ithan. Il ne savait pas s’il voulait lui échapper – retourner au vaisseau, ou s’accrocher à lui, l’empêcher de s’évaporer, de disparaître comme les autres, de le laisser.
Il avait failli et vaisseau et capitaine étaient des épaves.  


Maybe home is two arms wrapped around you when you're at your worst × ft. RHIL & ITHAN
Grand flash blanc. Les secousses, à droite et à gauche. Cabine de tir. Rhil aboyant des ordres dans tous les sens. Tu te souvenais clairement des bips complètement affolés que produisait l’infernal droïde dans tout le vaisseau. Ainsi que de la course de Darren dans le vaisseau, obéissant, lui aussi très sagement aux ordres du capitaine du vaisseau. Ils rentraient trop près d’une atmosphère connue du blond. Tu étais certain d’avoir entendu entre deux ordres le mot Terra. Mais tu n’étais pas très sûr. Ils étaient poursuivis hein ? Pas le temps de te questionner si tu avais bien fait de monter à bord il y a deux ans. Oh de toute manière, tu connaissais parfaitement la réponse à celle-ci. Tu avais signé et serais très fier du travail accompli. Ce n’était pas le sujet ? Dommage. Tu aurais tellement préféré que ce soit le cas mon pauvre Ithan. Un grand choc percute alors tout ton être. Te voilà évanoui. Étais-tu seulement encore en vie ? Oui. Les bruits autour de toi, comme en sourdine. Des lumières qui éclatent partout autour de toi. Les câbles foutus en l’air. La ferraille avec. Un noir s’installe sur tes yeux quelques instants. Qui peut-être sont en fait plusieurs minutes.

Finalement, tu ouvres tes yeux brillants. Tu secoues la tête avant de récupérer toutes tes capacités cognitives. Puis mental. Tu clignes des yeux avant de commencer à bouger ton corps. Non, plutôt, ton corps bouge sans vraiment t’obéir. Du moment où vous aviez commencé cette course-poursuite intergalactique, tu avais mis dans ton dos ta vibrolame double par sécurité dans ton dos. Tu l’avais la plupart de ton temps hormis justement dans le vaisseau. Après t’être fait à la sécurité de celui-ci. Du coup, cela t’avait un peu fait mal. Mais passons. Tu tentais de circuler dans la carcasse de ce qui semblait être ta maison depuis plus de deux ans maintenant. Mais tu n’avais pas le temps de réfléchir plus longtemps. Rhil ? Darren ? Tu continuais de laisser tes pas te guider à travers le vaisseau sans te préoccuper du reste. Tu devais trouver ton équipage. Des gens que tu pouvais largement nommer « personnes de confiance » oui, tes amis Ithan. C’est à un détour que tu l’aperçois alors. Tu ne le vois pas en entier. Mais tu reconnais aisément le bras de. Darren, l’homme à tout faire. Et celui qui passait le plus de temps à rire sur ce vaisseau. Tu t’en approches, sans hésiter. Horrible détail a précisé : mais il était en un seul morceau. Mais une simple pression de quelques secondes sur son poignet te fait comprendre qu’il n’était plus. Tu ne voyais même pas son visage… Quand des bruits venant de plus loin t’interpellent.

Ta carcasse se redresse immédiatement. Le capitaine, Rhil était peut-être vivant. Tu ne fais qu’à peine attention à des pièces parmi d’autres, qui ressemble fort au C-1. Sans vouloir la jouer sans cœur sur le coup, tu te fichais bien du robot. Le plus important c’était de savoir si son créateur était encore en vie. Toujours comme en sourdine, ta voix appelle celle du capitaine à répondre à tes interpellations. Rien. Toujours des bruits bien différents cependant de tous les autres. Il y avait bien un être vivant à bord en plus de toi. Tu te blesses un peu plus que tu l'es déjà en te dépêchant. Mais qu’importe. Tu as besoin de le trouver et de le sortir de là. C’était ton devoir. C’était ton travail. L’appareil pourrait certainement encore être instable. Enfin. Tu vois une silhouette pencher dans les entrailles du monstre mécanique. Tu sens ton corps battant deux fois plus vite que celui d’un être humain s’accélérer un petit plus à cette scène. Tu fronces les sourcils en t’approchant avant de soudainement le saisir. Tu ne sais même pas s’il te voit, parce qu’il ne te répond pas. Alors, tu l’aides à extirper le plus prudemment possible ses mains meurtries dans le bide tranchant du monstre. Et sans même t’en rendre compte toi-même tu le sors immédiatement de là. Le trainant avec toi, le portant à moitié sans qu’il semble s’en rendre compte. Hormis une légère résistance à ta force – qui malheureusement n’est pas nécessaire à t’arrêter ni à te ralentir- avant de finalement enfoncer un peu plus une porte déjà à moitié détruite pour finalement le tirer de là.

Tu avances, encore et encore. Jusqu’à avoir une distance de sécurité suffisante pour pouvoir t’arrêter. Et tu t’écroules lentement avec Rhil qui continue de se débattre. Et en même temps il s’accroche fermement à ton corps. Alors que tu refermes tes sentiments, tu laisses ceux de. Rhil pénétrer les pores de ta peau. Tout est une contradiction. Rester, partir, réparer, hurler sa rage en regardant la carcasse brûler, chercher des amis, rester auprès du seul qui restait. Toi aussi, tes mains s’agrippent avec force à son corps. Tu ne pouvais penser à autre chose toi-même pour le moment. Seulement à sauver Rhil. Tu savais pour C-1, tu savais pour Darren… Le vaisseau ? Rien à faire tant que les flammes ne mourraient d’elles-mêmes. Il n’y avait plus à faire pour le moment. Hormis opérer un léger mouvement de balancier, passant une jambe par-dessus celles de Rhil. Garder fermement l’homme contre toi. Il était capable de faire quoi que ce soit. Le sang. Le silence. Tu renifles à cette odeur qui te prend au nez violemment. Les mains de ton capitaine sont dans un piteux état. Alors que le silence vous englobez encore depuis un moment, tu finis par séparer le regard de Rhil du vaisseau. Tes mains se posent sur ses joues. Tu le forces à te regarder.

❝ C’est terminé Rhil. Tu es là, je suis là. On est en vie. Tu es en vie Rhil. Reste avec moi Rhil. Respire, lentement. ❞

L’effort que tu lui demandais était certainement surhumain. Oh oui Ithan. Mais tant pis. Tu étais prêt à attendre des heures s’il le fallait. Alors, tu restes toujours dans la même position en relâchant son regard, le laissant se débattre, hurler, s’accrocher désespérément comme si tu allais disparaître sous ses yeux. Alors, tu continues d’attendre, n’arrêtant jamais de le serrer, toujours sur tes gardes. Prêt à l’arrêter s’il tentait de courir vers le vaisseau. Tu ne le laisserais pas faire de toute manière. Jamais de la vie. À un moment, tu le sens plus calme. Plus… Plus absent. Tu le sondes dans le silence qui vous entoure avant de prendre un tissu de ta cape. Tu déchires une première fois. Tout ce qui avait le sol, tu le jettes. Puis tu déchires deux longueurs, saines.

❝ Je vais bander tes mains Rhil. Tu dois en prendre soin. ❞

Ta voix est un murmure dans la nuit. Mais une parole bien présente pour Rhil. Alors, tu fais acte d’attention et tu commences à bander les mains de l’humain dont tu avais dégagé les mèches de son visage. Empêcher les plaies de s’infecter. Il ne fallait pas que Rhil s’affaiblisse. Non. Pas cela. Toi aussi, tu avais besoin de Rhil, là, maintenant.
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Elorin
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MessageSujet: Re: Rhil - Ithan [2] | Maybe home is two arms around you when you're at your worst    Ven 16 Déc - 21:10
Rhil & Ithan | Mars 2016
maybe home is two arms wrapped around you when you're at your worst
you're ok. breathe. just breathe. it's over now. don't do this to me. wake up
Cela n’avait aucun sens. Il était retourné dans le silence, dans l’horreur et rien ne passait ses lèvres entrouvertes autre qu’un gémissement discontinu, sourd et sans mot et sans nom. Il connaissait la peur, il connaissait la honte, l’échec, la mort en face qui vous prend aux tripes. Par toutes les étoiles : il était familier. Ne regarde pas en arrière, ce n’est pas par-là que tu vas, c’est simplement de par-là que ceux sur tes talons viennent. La peur vous pousse à avancer, à l’action, à mettre un pied devant l’autre et à survivre quoi qu’il en coûte.

Rhil n’avait pas peur – il n’avait pas eu peur alors qu’il perdait le contrôle et que les ailes se désagrégeaient et qu’il perdait conscience. Il était tétanisé et détruit, hypnotisé par la carcasse de son vaisseau et le son plaintif du métal à la torture. Aimanté par lui, tout son corps, toute son âme y était attachée et liée jusqu’au plus profond des entrailles, il aurait voulu s’y jeter comme une veuve s’immole sur un bûcher funéraire. Lutter contre l’inévitable – il était tellement bon pour ça d’habitude. Tordre l’avenir du son ronronnant de sa voix, forcer le destin, les probabilités et autrui jusqu’à survivre. Mais il était comme muet soudainement. Et il ne pouvait pas rejoindre le vaisseau, il ne voulait pas alors que ses doigts sans force s’accrochent à son combattant, à l’unique personne qui lui reste. Il veut fuir, viscéralement, à en vomir terrifié par ce qu’il a sous les yeux sans pouvoir s’en défaire.

Il sentit qu’on le touchait, qu’on l’arrachait à sa contemplation morbide. Une expression de douleur déforma son visage, ses yeux cherchant désespérément à fuir, ses lèvres à  articuler en silence. Je suis désolé Ithan la pensée la traversa comme un fer brûlant alors qu’il croisait enfin le regard d’Ithan. Le choc qui y passait était l’écho du sien, rendu plus vif encore par l’intensité un peu folle qui brillait toujours dans ses yeux caves. Qui brisait le cœur de son capitaine qui en oubliait comment parler. Je suis désolé d’avoir échoué, de n’avoir pas tenu mes promesses faites d’il y a deux ans. ❝ C’est terminé Rhil. Tu es là, je suis là. On est en vie. Tu es en vie Rhil. Reste avec moi Rhil. Respire, lentement. ❞ Docilement pourtant, il respirait. Avant aussi, sans y penser, mais le blond se laissa ensorceler par la voix de la dernière famille qui lui restait, comme un mantra qui résonnait à ses oreilles, au milieu du sifflement et du chaos sonore qu’avait laissé le crash.  Machinalement, il se mit à compter les secondes avant de relâcher son souffle, reprendre une bouffée d’air, scandant la vie dans son buste plein de contusions en petits bouts de seconde, comme s’il s’apprêtait à méditer.
On est en vie. Ils ne l’étaient pas.

« - Ils.. »

Un instant le regard de Rhil vacilla, essayant de s’échapper comme un oiseau cognant ses ailes avec affolement contre les barreaux. C’était impossible – non. Il se débattit sans en avoir conscience, la gorge nouée. La seule chose que percevait Rhil était les bras d’Ithan autour de lui – sans savoir s’il y trouvait réconfort ou contrainte. Ils sont morts n’est-ce pas ? C’était une question idiote. Ithan aimait bien l’équipage, la petite famille qu’ils avaient, Rhil le savait, parce qu’il était resté. Il ne serait pas là si… si…
Les émotions de Rhil avaient toujours eu des haut et de bas, trop intenses, avec sa mutation – mais après l’émotion brute, la douleur à vif, il ne ressentait plus. Absence. Reculé, bien derrière, pour ne pas affecter autrui, pour ne pas hurler contre ce qui s’était déjà passé.  C’est minable. La pensée toucha l’ancien capitaine sans qu’il y trouve tout de suite du sens. Ithan déchirait sa cape avec soin, et d’une certaine façon, c’était aussi horrible que regarder son vaisseau en carcasse. C’était minable. Il aurait du l’éviter.  Il se souvenait de la première fois qu’il avait vu Ithan porter sa cape – il y a une éternité. Mais il se souvenait d’avoir été subjugué – la pâleur de la peau de l’Echanis et de son vêtement clair, dans le petit matin, la lueur malicieuse de son regard, sa puissance. Réduite littéralement en lambeaux. ❝ Je vais bander tes mains Rhil. Tu dois en prendre soin. ❞ Minable alors que les mains sûres d’Ithan enveloppaient les siennes de son propre vêtement, avec un soin qui semblait assourdissant dans le silence et la vision floutée par les larmes du Terran.

« - Qu’est- ce que ça change ? »

Il détourna le regard brillant de larmes, la voix tremblante. Pas dans ses habitudes, presque insultant. Pourtant, le murmure passa ses lèvres. Il dansait toujours avec la limite, s’en sortait toujours, parce qu’il était tenace et qu’il n’abandonnerait pas, pas pour les gens à qui il tenait et tant pis si ça voulait dire se salir les mains d’une façon qu’il abhorrait, ou s’humilier un peu plus pour leur sauver la mise, leur assurer une meilleure part.

Il y avait des larmes qui coulaient silencieusement sur ses joues.  
La dernière fois qu’il avait vu Darren, son souffle sur sa peau, son rire alors qu’il partait avec l’assurance d’un vieux compagne de route et de périls . Son rire. Son rire qui vibrait encore à ses oreilles. Le calme du vaisseau au matin. Le ronronnement du moteur. Croiser Ithan qui méditait, C1 qui jurait. Dépossédé. « On a déjà vécu pire, après tout ! » Alors pourquoi avait-il l’impression de mourir ? Rhil laissait Ithan faire avec douceur, comme absent, le regard à moitié perdu dans le vide, à moitié observant Ithan – sans le voir et pourtant observant chaque détail de ses traits avec la concentration absolue qui le caractérisait. Et les mots passèrent ses lèvres d’une voix blanche, atone.

« - Ils sont morts, n’est-ce pas ? On ne peut pas, on ne peut pas les laisser… »

Etait-ce un ordre ou une supplique ? Un capitaine qui s’accroche à son ancre, ses yeux gris brillants de larmes. Il libéra sa main dont Ithan ne s’occupait pas encore pour la poser sur sa joue, sa mâchoire, sa barbe, son cou. Pressant doucement, approchant son front d’Ithan.
Il a besoin de lui. Il et lui étant interchangeables dans cette phrase.

« - Je suis désolé, tellement désolé, je t’ai promis le ciel, pas cet enfer, »

Il babillait, il parlait dans cette étrange litanie de mot fermes et assurés, qui promettaient, encore et encore, qui tentaient de corriger le monde par l’étrange pouvoir dans ses cordes vocales. Il ne pouvait pas se laisser à faire l’enfant – il voulait, tout ce qu’il voulait c’était se laisser aller contre Ithan et hurler, pleurer, piquer une crise et sangloter jusqu’à ce que l’oubli, la mort ou le sommeil le prenne. Il serra les dents, faisant jouer les muscles de sa mâchoire et inspira profondément , alors que sa lèvre inférieure et sa main tremblaient, que sa voix était un long gémissement.

« - Nous sommes sur Terra.  Il faut partir. »

Il y a un sanglot dans la voix du capitaine, alors qu’il se force à prononcer ces mots, d’une voix éraillée non pas tellement par les hurlements – si, en partie -  que par le temps passé à les garder bloquer dans sa gorge. Il serre le col d’Ithan, laissant sa capuche blanche autrefois immaculée marbrée de marques de doigts ensanglantés. Il le relâche et lui tends docilement la main, sa douleur, un feu distant. Rhil baissa les yeux, laissant les cheveux retombés sur son visage, avant de les rejeter en arrière de sa main à présent bandée.  Ils devaient partir. Ils devaient s’effondrer, l’un sur l’autre. Il ne devait pas abandonner Ithan et ce sentiment montrait les dents, encore indistinct. Rhil tenta de se remettre sur pied, s’accrochant à Ithan pour ne pas s’écrouler, ou le forçant à se remettre sur pied, la motivation était incertaine.


Maybe home is two arms wrapped around you when you're at your worst × ft. RHIL & ITHAN
Tu hurles. Ton être entier hurle de douleur. Tu as mal, mais tu ne t’en rends même pas compte. Et Rhil qui se débat comme un beau diable entre tes bras n’améliore pas ton état. Tu le plains, tu as mal pour lui. Il avait construit C-1, Darren était son coéquipier depuis bien plus longtemps que toi. L’ampleur ne te faisait pas réaliser à quel point tu souffrais – non, tu allais souffrir de cet accident. Ton être tout entier était une éponge à émotion, alors tu aspirais, tu absorbais toutes les émotions de ton capitaine sans te plaindre. Sans chouiner. Seulement en le touchant, caressant ses mains de manière aérienne pour pouvoir les protéger. Et tu ne tiques même pas quand, la colère passe dans son cœur, qu’il se montre virulent. Presque agressif envers toi en te demandant à quoi cela pouvait bien servir. La seule réaction que tu t’autorises, c’est un rapide coup d’œil en sa direction. Il ne te regarde pas. Il fixe. Et tu regardes les larmes couler sur ses joues. Dans un silence presque religieux.

Puis tu te penches sur son autre main avec la même douceur. Tes mains ne tremblent même pas. Tu n’as pas le droit de trembler maintenant. Tu hurleras plus tard. Tu crieras ta douleur et la peur que tu avais eue. Mais plus tard. Tu ne réponds pas à ce qu’il dit. Parce qu’il connaît parfaitement la réponse et tu ne sais pas si tu avais assez de courage pour lui dire à voix haute. Quand tu sens sa main se glisser contre ta peau. Tu ne frissonnes pas. Ce n’est pas parce que tu avais enfin pris l’habitude du besoin vital de Rhil de te toucher. Tu appréciais même ce contact quotidien de ton capitaine, de cette personne de confiance qu’était devenu le Terran à ses yeux. Une litanie d’excuses, qui ne s’arrête pas. Alors, tu écoutes sans vraiment l’interrompre.

❝ D'accord Rhil. Je m'en occupe. ❞

Tu n’as pas envie de le contrarier. Tu n’en as pas la force de toute manière. Tes doigts viennent effleurer les lèvres de Rhil. Lui faisant comprendre de ce simple geste que tu avais tout compris. Tu ne laisserais pas, le capitaine voir le corps de Darren. Tu te chargerais lui-même de t’occuper de lui. Tu irais certainement l’enterrer, dans un endroit tranquille. Tu plisses doucement les yeux alors que tu termines de lui bander l’autre main. Demain, certainement tu trouveras une trousse de soin dans la carcasse du vaisseau. Il ne fallait pas laisser les doigts de Rhil s’abîmer. Elles étaient trop précieuses s’ils voulaient partir au plus vite comme le souhaitait le capitaine. L’Echanis que tu es se jurer de continuer tes efforts à t’occuper et veiller sur lui. Finalement, tu le regardes quelques secondes, qui semble une éternité. Avant de te glisser pour glisser ton épaule sous la sienne. Un bras enveloppant son dos, revenant sur son flanc. Et tu te lèves. Et tu le soulèves avec force. Il tremble légèrement. Tu dois trouver un endroit pour vous deux. Un endroit où vous abritez. Il ne fait pas très froid, le ciel est dégagé. Aucun risque de mourir de froid, ni de se prendre la pluie pour le moment. Mais un grand arbre pour vous abriter serait le bienvenu.

Alors, vous marchez tous les deux, vous vous entraidez pour arriver à tenir debout. Jusqu’à lui proposer un autre arbre pas très loin. À l’abri de tout. Tu pouvais déjà dire que les flammes derrière vous étaient plus faibles. Elles n’avaient pas été assez puissantes en tout cas pour vous atteindre tous les deux quand vous étiez encore à l’intérieur. Finalement, tes pas s’arrêtent, tu laisses Rhil doucement glisser contre l’arbre. Tu ne tardes pas à le suivre. À ton tour, tu glisses un bras autour de sa taille pour le sentir près de ton propre corps. Tu as, toi aussi, besoin de sentir qu’il est en vie. Tes doigts blessés s’accrochent férocement à son haut. Ta tête vient toucher la sienne avec douceur. Et un murmure traverse tes lèvres.

❝ Je suis là. Juste là. ❞

Lendemain. 6h45.

Quelques heures seulement après le crash. Tes cernes sont visibles. Tu as soif, Rhil aussi. Mais la faim non. Comment avoir envie de manger ? L’idée même et donne envie de vomir. Tu as réussi à traîner Rhil avec toi un peu plus loin, pour étancher votre grande soif dans un petit ruisseau pas très loin. Derrière vous, seule une faible fumée s’échappe encore de la carcasse. Tu inspires longuement, alors que tu raccompagnes Rhil contre cet arbre. Tu t’accroupis devant lui, quelques secondes.

❝ Repose toi. Je m'occupe de lui. ❞

Tu avais aussi encore besoin de te reposer. Mais tu ne pouvais pas laisser Darren dans cet état. Tu avais assez attendu. Rhil le savait très bien. Il suffirait qu’il le regarde là. Il n’allait pas disparaître. Tu te relèves finalement pour te détourner de lui, ton pas se dirigeant férocement jusqu’à l’appareil à une bonne cinquantaine de mètres. Tu inspires profondément avant de te laisser avaler par la bête métallique. Te voilà de nouveau en enfers. Tes yeux s’écarquillent un peu. Tu as l’air d’un illuminé -enfin, plus que d’habitude en tout cas. Tu cherches Darren. Et tu le trouves. Tu dégages tout ce qu’il y a sur lui. Finalement, son corps en un seul morceau est toujours là. Mais la vie l’avait quitté depuis un moment. Tu soupires longuement. Un genou à terre à ses côtés. Tes lèvres murmurent des mots, dans des sifflements, des tons qu’aucun être humain ne pourrait comprendre ou égaler. Tu lui dis au revoir, tu lui promets que tu allais prendre soin de lui, que Rhil ne verrait pas son corps, il ne laisserait pas ce dernier souvenir de lui, qu’il veillerait sur le capitaine. C’était un accord tacite, silencieux qu’ils avaient eu depuis très longtemps. Tous deux profondément attachés à Rhil depuis longtemps. Celui qui se voulait fort, le chef. Et qui méritait toute la protection nécessaire malgré son don pour leur attirer les emmerdes.

Alors, tu cherches dans les entrailles de la bête, un outil qui pourrait t’aider à creuser. Tu trouves finalement, tu se dégages du vaisseau et tu t’emploies à utiliser l’outil à moitié automatisé pour t’aider à creuser dans la terre. Tu perds une partie de ta concentration sur le monde qui t’entoure pour t’occuper seulement d’offrir une dernière demeure à Darren. Les tiens préférés simplement les incinérations. Mais l’homme à tout faire du vaisseau avait besoin d’une maison, où il pourrait voir les étoiles clairement. Et surveiller leurs conneries d’ici-bas. Pendant que la machine continue de creuser un peu seule, tu t’emploies à trouver un morceau de bois. Tu le tailles correctement avant de graver à l’intérieur. Le nom de l’homme. Puis quelques glyphes chers à ton cœur. Et tu le plantes férocement dans la terre devant la tombe que tu préparais.

❝ Tu as toujours aimé ma cape... Elle est un peu abîmée, je suis désolé. ❞

Darren le taquinait, en disait qu’il faisait penser à un Jedi. Même si tu ne savais pas ce que c’était, tu savais que ce n’était pas une moquerie. Alors avant de soulever le corps de Darren hors du vaisseau, tu l’enrobes prudemment dans ton habit. Et puis, tu le prends dans tes bras. Tu fais le même chemin que précédemment. Tu sais que Rhil vous voit. Mais tu ne te retournes pas. Même s’il est loin, tu ne peux pas affronter son regard. Car toi aussi, ton cœur brûle de douleur dans ton être. Tu descends prudemment son corps, la dépose avec douceur. Dans ce que tu faisais, il y avait de la beauté. La force et la douceur de chacun de tes gestes. Même cette tombe, ce morceau de bois avec son nom, tout devait être parfait. Foutue éducation perfectionniste. Tu laisses ta capuche envelopper finalement le visage de Darren. Dans un dernier souffle, tu murmures de nouveau quelques mots. Pour lui dire adieu. Avant de remonter, et avec l’outil, tu fais le travail inverse. Tu recouvres le corps, concentré. Le regard fatigué, mais ton corps et tes muscles savent ce qu’ils doivent faire. Quand ton ami n’est déjà plus visible depuis longtemps, tu sens Rhil. Tu n’as pas besoin de te retourner pour le savoir. Mais tu arrêtes ton mouvement quelques secondes. Le silence.

❝ Je me suis dis qu'il verrait bien les étoiles d'ici. ❞

Tu inspires douloureusement l'air dans tes poumons. Tu priais, dans ta tête. Ithan, tu étais un ancien croyant. Tu croyais dans les anciens dieux de ton peuple ou en tout cas dans leurs glyphes. Tes muscles te font souffrirent, mais ce n’est pas grave. Tu recommences. Encore. Encore. Encore.
Jusqu'à ce qu'il ne soit plus. Et ton esprit, se brisant un peu plus, comme un chandelier de cristal, perdant un pendant supplémentaire.
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Elorin
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MessageSujet: Re: Rhil - Ithan [2] | Maybe home is two arms around you when you're at your worst    Ven 16 Déc - 21:10
Rhil & Ithan | Mars 2016
maybe home is two arms wrapped around you when you're at your worst
you're ok. breathe. just breathe. it's over now. don't do this to me. wake up

« Je suis là, je suis là, juste là. » La litanie des mots d’Ithan hantait Rhil jusqu’au cœur de son demi-sommeil. Il attendait que la réalisation lui tombe dessus, que ses sentiments explosent dans sa poitrine où ils tambourinaient toujours en plein écran blanc. Il souffrait mais il n’arrivait plus à hurler, plus à pleurer, il était comme éteint si ce n’était la douleur traversant son torse – il y avait les ecchymoses qui devaient le marbrer, dues au choc, mais pas que ça. Si ce n’était la tension dans sa mâchoire, alors qu’il avait l’impression d’avoir à la fois la nausée et la gorge serrée. Et pourtant en l’instant, il attendait que le pire arrive, comme on observe une poutre enflammée craquée au-dessus de sa tête jusqu’à ce qu’elle s’effondre avec fracas. La douleur de ses doigts était un miracle de contradiction, réussissant à être à la fois distante et brûlante, pendant comme détachée de son corps, au bout de ses bras, ballants sur ses genoux relevés contre sa poitrine. Pour toujours de feu sanguinolent.

« -Je suis là, je suis là, juste là. » Les mots tournaient dans son crâne jusqu’à perdre la raison. A une époque, prononcer des mots les rendaient réels, impitoyables. Je suis là. Tu es là. Trasam avala sa salive et se força à fermer les yeux sur la nuit et la carcasse du vaisseau, hors de son champ de vision.  Pour la première fois de sa vie, il avait envie d’utiliser son don, d’asséner à Ithan qu’il était là, qu’il ne pouvait pas mourir, pas l’abandonner, reste. Il n’aurait pas la force d’encaisser ça, de perdre son dernier membre d’équipage, ce combattant étrange et familier qu’il sentait contre lui. Rhil avait bougé au bout d’un moment, dégagé son bras pour le passer autour de l’Echanis sur son épaule. Toucher était naturel chez lui, mais il était vital présentement. Crispant ses doigts sans y penser, vivant, vivant. Il sentait le battement de son sang de sa carotide, sous ses doigts, ses cordes vocales si particulières, la force du muscle qui s’enfonçait dans la crasse blanche de sa cape. C’était la seule chose réelle. Le souffle de l’Echanis contre lui, la chaleur qui imbibait son côté gauche alors que son flanc droit lui semblait raide et mort Tout tournait, tout se perdait et Rhil était pris de vertige, la tête appuyée contre l'arbre, à fixer la nuit qui commençait à pâlir sans jamais égaler la froideur de sa peau.

Il avait du s’endormir comme on s’évanouit, niché contre Ithan et sans s’en apercevoir, puisque, au matin Ithan le soulève presque pour le faire boire. « - Repose toi, je m’en occupe. »  Le capitaine tique cette fois à l’ordre d’Ithan, se rebellant contre la position dans laquelle il est mis.  Il ne bouge pas pourtant, comme anesthésié.  Il y a quelque chose qu’il doit faire, avant. Alors il reste immobile, regardant Ithan partir.

Son pas ne laisse rien paraître de ce qui s’est passé, sa silhouette toujours égale à elle-même. Rhil songe qu’il voyait le dos de l’Echanis plus qu’à son tour – lorsqu'il se le défendait, s'interposait entre lui et ses ennemis. Son dos, sa double lame, la tresse de ses cheveux. Un roc et son bouclier. Qui, encore une fois, cachait son visage pour protéger Rhil et ce n'était pas de le reconnaissance qu'éprouvait le Terranien.

Rhil l'observa jusqu'à ce qu'il pénètre dans la carcasse du vaisseau, avant de clore ses yeux avec intention. Il ferma puis rouvrit ses poings sans grimacer, déposant ses avant-bras sur ses genoux pour prendre une profonde inspiration; cela faisait un long moment qu'il n'avait plus eu besoin de méditer, de mettre ses émotions sous clef. Elles ne présentaient plus un danger, ici comme ailleurs, par un coup du sort, mais il était dévasté, pure émotion et Ithan n'avait pas besoin de ressentir son propre malheur pour ajouter aux siens. Inspirant, lentement retrouver cette impression de calme qui avait pris le dessus toutes ses années, imposant un verrou et une armure sur ses émotions, une carapace.

« - Je me suis dit qu’il verrait bien les étoiles d’ici. » Le rire qui passe la gorge de Rhil hésite entre hystérique et amer. Bref terriblement bref – ce n’est ni le lieu ni le moment. Rhil secoue la tête et lâche, d'une voix atone :

« - Si près de LA ? On ne fera jamais plus loin des étoiles. »

Elles ne brillent même plus la nuit, sous un épais voile de pollution et Rhil a l’impression d’avoir perdu la vue jusqu’à ce qu’il repose ses yeux sur Ithan.
Un petit morceau d’univers atterrit là par son échec et la chance inouïe drainée par les gênes de Terranien.  Il ne porte plus son manteau et plus que tout autre chose ça semble signer la fin d’un âge. Il le portait la première fois qu’il y avait sauvé la vie, la première fois qu’il avait posé pied sur le vaisseau. Et maintenant, tout était fini. Rhil reste derrière lui un instant, les yeux luttant pour ne pas s’embuer de larmes et virer au gris scintillant. Il passe sa main sur sa barbe, ses doigts toujours tremblants, raides sous ce qui reste du vêtement de l’Echani. Lentement, Rhil s’accroupit aux côtés d’Ithan, posant sa main sur sa nuque, d’une pression familière. Je ne peux pas y arriver sans toi. Merci. Je suis désolé. Je comprendrai que tu me haïsses que tu m’envoies au diable. Je ne suis pas sûr de lutter malgré mon instinct de chien des caniveaux.  Il laisse doucement filer l’émotion hors de sa carapace, effleurant la peau de son partenaire du pouce. Si sa mutation foire, si elle excite le ressentiment du combattant, il pourrait le tuer sur place – Rhil pour une fois n’arrive pas à réveiller son instinct de survie, à ôter de son crâne le désir de se rouler en boule sur la terre fraîchement retournée, entre les câbles arrachés et les plaques de métal tordues. Où il peut juste lui transmettre calme et affection, soutien indéfectible. Ils sont où ils sont.

Il baisse les yeux sur la terre retournée, la tombe creusée d'un coeur arraché.

« - Il faut bouger. »


Il y a des permanences dans l'univers - le nombre de motels de périphérie qui ne posent aucune question lorsque vous débarquez à l'aube dans un sale état est le même partout. L'aspect de l'accueil, la monnaie dans laquelle payer, la manière de ne pas payer, diffèrent. Pas le reste, ici comme à l'autre bout de la galaxie.  Rhil s'appuie au comptoir et sourit doucement, par en-dessous, charmeur. Ou mutant utilisant ses pouvoirs lorsque sa voix velouté, que la raideur des cris et des larmes ne rend que plus magnétique. Il inspire profondément. Ils ont besoin d'une chambre et il ne peut plus se haïr plus que depuis qu'il a vu le pas lourd d'Ithan portant le cadavre de son plus ancien membre d'équipage - le plus vieil ami de cette existence-ci. Pas comme s'ils avaient encore quoi que soit à perdre à part l'un l'autre.
La porte résiste quand il insère la clef dans la serrure, mais elle est propre, simple. Rhil joue avec les clefs dans la main, trace presque habituelle d'une nervosité normale chez lui - rien ne s'est passé, en apparence.

« You need to rest. Sleep okay ? Captain’s orders.  »

Ithan n'obéira pas. Le blond pose sa main dans sa nuque, le fixant droit dans les yeux. Please. Just please. Calme réassurance, fermeté, désespoir. Le capitaine est fatigué. Le capitaine n’a plus aucune émotions. Le capitaine sourit, doucement, mais son ordre est ferme, autoritaire. Autant Capitaine qu'il peut l'être. Qu'il l'était, même pas vingt-quatre heures auparavant lorsqu'il commandait des ordres qui ne suffiraient pas à sauver son équipage. Ithan a l'air brisé, fatigué, aussi bouleversé que lui à l'intérieur des failles et des fêlures, et Rhil a envie d'hurler. Il sait, que son combattant n'est pas aussi inébranlable qu'il en a l'air lorsqu'il sauve sa vie, encore et encore, qu'il le croise dans les coursives telle une ombre qui seul ne le fait pas sursauter. Il a assez l'habitude de déchiffrer autrui pour ça. D'accueillir les éclopés et les fuyards. Mais aussi de respecter les portes closes et lorsque Ithan refuse son contact et ses mots. Le voir en face ? Ce n'est plus un honneur, juste une torture. Rhil murmure en le relâchant, se glissant hors de la pièce sans pouvoir être retenu.

« I’m gonna get food. Water. »

Adossé à un distributeur automatique au petit matin de la pire journée qu’il ait jamais eu depuis qu’on lui avait révélé qu’il avait inconsciemment forcé le consentement d’autrui. Rhil examine la cigarette qui fume entre ses doigts bandés, incandescente - empruntée à un fumeur terranien en sortant. Lorsqu'il la coince entre ses lèvres, il manque de s'y étouffer, toussant de surprise.  Cela fait des âges qu'il n'a pas fumé ça et les larmes qui coulent sur ses joues sont autant de la brûlure qui emplit sa gorge et ses poumons que les émotions qui remontent et l'étranglent à présent qu'il est loin d'Ithan.  

Il passe une main sur son visage, tremblante, essuyant les larmes qui maculent ses joues, ses yeux rougis, bouffis. Laissant l'émotion tout emporter, cognant par moment son coude contre le distributeur, enragé contre le destin qui foire. Après un long moment, Rhil écrase le mégot sous sa ranger et se redresse contre le distributeur. Fourrageant dans ses poches, il en ressort de quoi forcer la serrure, ouvrant la porte comme si c'était son propre frigo. Deux bouteilles d'eau, des sandwichs pré-emballés immondes, un paquet de bonbon. Refermer la vitre d'un bout de bottes sans un regard. Rhil mordille l'intérieur de sa joue tout en revenant vers la chambre, le pas presque conquérant.

Ithan est toujours là, et il lâche un soupire de soulagement sans s'en rendre compte, lâchant la poignée de la porte dans le mouvement. Là, mais dans un sale état et le visage de Rhil se plisse. Il referme la porte derrière lui, et dépose son chargement sur le lit pour venir s'accroupir devant Ithan.

«- Hey.»

Le regard soucieux, presque tendre du capitaine qui glisse sa main le long de la tresse de l'Echani, enroulant l'extrêmité autour de son doigt comme un talisman, comme un doudou, par habitude, tirant très légèrement dessus pour l'inciter à se relever bouger, ne pas lui causer la peur de sa vie et plus de peine que son coeur meurtri pourrait le supporter.
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Elorin
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MessageSujet: Re: Rhil - Ithan [2] | Maybe home is two arms around you when you're at your worst    Ven 16 Déc - 21:10
Maybe home is two arms wrapped around you when you're at your worst × ft. RHIL & ITHAN
Tu hoches simplement la tête mon brave Ithan. Il avait raison. Et tu n’avais pas envie de répondre à l’oral une nouvelle fois. Ta gorge était sèche, tu t’en rendais bien compte maintenant que tu avais échangé quelques mots. Comme si avant, tu avais atténué ta propre douleur pour pouvoir faire ce qui devait être fait. Darren, enterré. C’est tout. Oui, il fallait partir d’ici. Il fallait bouger comme disait ton capitaine. Ne pas rester ici. Ils allaient encore plus attirer l’attention. Tu le sais qu’il faut bouger. Alors, tu laisses tomber l’outil que tu avais utilisé sur le sol avant de suivre la silhouette de ton ami. Tu as l’impression que vous quittez la forêt, pour trouver la civilisation. Il y a du bruit autour de toi. Des humains, il y en a d’autres autour de toi. Les congénères de Rhil. Tu es sur Terra, la planète de naissance de ton capitaine et, pourtant, tu avais bien l’impression qu’il n’y était pas nécessairement plus attaché que cela. Ou peut-être que si. Une simple façade. Mais il aimait encore plus les étoiles, n'est-ce pas ? Quoi qu’il en soit, tu vois sans rien voir. Tout ce qui t’entoure est très flou, très sourd. Ton esprit est embrumé, ton esprit commence à faire des siennes. Tu n’as pas envie de te fatiguer plus le cerveau. Alors, tu gardes comme seul constant, le dos de Rhil devant toi. Peu importe où il t’emmène. Car tu le suivrais n’importe où.

Un hôtel hein ? Un endroit pour dormir. Tu voudrais t’effondrer sur ce qui ressemble à un lit. Pourtant, tu n’en trouves pas la force. Tu te retournes simplement vers le blond. Ton esprit hurle de douleur, il te crie dans les oreilles de le supplier de rester avec toi. Pourtant, rien ne traverse tes lèvres sèches. Elles restent closes. Et tu n’arrives même pas à émettre un son pour te plaindre quand il ferme la porte derrière lui. Ta silhouette penche d’un côté, puis de l’autre dangereusement. Avant que tes jambes te conduisent jusqu’à la salle de bains. Automatiquement, tu ouvres le robinet pour faire couler de l’eau froide. Tu t’en passes sur le visage pour retirer le sang et la terre. Puis tu bois. Encore encore encore encore encore encore. Jusqu’à plus soif. Avant d’éteindre l’eau. Et, finalement, tu te rediriges de nouveau dans la chambre. Rhil. Où était-il déjà ? Et puis tu vois un miroir, tu plonges ton regard sur ta carcasse avant de le détourner. Tu frottes son visage encore humide, mais même une fois sec, tu continues. Et tes jambes te lâchent Ithan. Sous ton poids que tu supportes en général si loin. Tu restes les genoux au sol un moment, avant de se glisser sur ton postérieur. Le côté appuyé sur le bout du lit. Et tu fixes la porte, toujours dans le même mouvement lent de bras qui essuie ton visage. Cela te fait un peu mal, mais tu as l’habitude, d’avoir mal.

Tu es si seul avec tes pensées, que tu ne vois pas le monde autour de toi. Il est sans couleur, sans fond. Jusqu’à entendre la porte revenir. Combien de temps a passé ? Tu serais incapable de le dire. Mais ton regard dans celui du capitaine se perd longuement, tu n’arrives même pas à sentir quand il tire gentiment sur tes cheveux pour te dire de te relever. Mais tu es heureux de le voir. Oui. Terriblement. Il est là, en vie. Avec toi. Sur Terra. Il va bien, il n’est pas blessé. Rhil est là. Et tu es là. Tu as arrêté de frotter ton visage, ça te brûle, mais ça va aller.

Encore, tu n’arrives pas à ouvrir la bouche. Pourtant, tu as bu. Et tu en serais capable. Tes yeux continus de regarder Rhil avec attention, sans obéir à son ordre silencieux. Non, tu ne voulais pas te lever. Et chose que tu ne faisais jamais, tes doigts s’approchent de Rhil. Et c’est ton épiderme contre la sienne que tu as l’impression de découvrir le visage de ton capitaine. Tu sens la douleur qui l’avait envahie, il y a encore peu. Alors pour la première fois, tu le touchais aussi volontairement qu’il soit possible de l’être. Et puis ton corps bouge de lui-même. Tu le sens, mais tu ne le contrôles pas. C’est presque animal ce qui prend possession de toi. Tu l’agrippes comme si brutalement il allait disparaître ou s'il était la chose la plus précieuse qui existait en cet univers et que tu désirais ardemment le sentir. Tu l’empêcherais de fuir cette fois-ci. Tu t’accroches férocement, presque possessif. Tu y planterais ongles et dents pour être certains de ne jamais le voir partir de nouveau. Et tu le tiens contre toi, alors que tu t’es laissé basculer sur le dos. Fixant le plafond. Écoutant sa respiration, son cœur, son corps, son être et son émotion.
Vous étiez bien en vie.

Lendemain. 8h15.

❝ Tu dois aller voir un médecin Rhil. ❞

Il ne voulait pas t’écouter. Ni même daigner te répondre, hormis par grognements. Il devait voir un médecin pour vérifier que tout allait bien. Et surtout les mains de Rhil. Ils ne pouvaient pas se permettre d’attendre plus. Vous ne pouviez pas risquer de perdre le seul moyen de réparer le vaisseau et de partir d’ici. Ton capitaine ne supporterait pas l’idée de rester à quai trop longtemps. Tu avais sagement obéi quand il avait fallu manger, même du bout des lèvres. L’estomac encore noué. Boire n’était pas nécessairement un problème. Mais manger quelque chose de consistant d’arracher la gorge. Cela passerait. Oui, tout allait passer. Demain, tu changeras d'avis comme d’habitude mon doux Ithan. C’était une vieille habitude chez toi de changer d’avis sans cesse après tout. À rendre fou ton équipage et Rhil aussi.

❝ Tu dois voir un médecin. ❞ Et tu répètes encore une fois. Le ton bien plus autoritaire. ❝ Rhil, je serai intraitable avec toi sur le sujet. Le plus important ce sont tes mains. Ce sont tes bijoux. Tes précieuses mains. ❞

Ton précieux capitaine, n'est-ce pas Ithan.
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Elorin
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MessageSujet: Re: Rhil - Ithan [2] | Maybe home is two arms around you when you're at your worst    Ven 16 Déc - 21:10
Rhil & Ithan | Mars 2016
maybe home is two arms wrapped around you when you're at your worst
He was something solid to lean against.
Ithan l’avait pris dans ses bras. Rhil se penchait vers lui avec un sourire qui oscillait entre tendresse et tristesse, infinies, inquiet, pour son Echani brisé qui répondait plus. Et soudain les bras solides du combattant l’entouraient comme pour l’envelopper et se saisir à ne plus jamais le lâcher. Le cœur de Rhil s’est arrêté, manquant une série de battements en cascade comme s’il en vibrait et en mourrait.
L’impression de deux pièces qui s’emboîtent pour finir pile poil où il faut. It felt just right.

C’était la première fois qu’Ithan l’enlaçait, tout court. Autrement que le saisir par le col pour le hisser d’un péril, pour attraper son poignet pour lui sauver. C’était tout comme, pour ainsi dire, sauver sa vie, s’accrocher jusqu’à tout vaincre. Il n’avait même pas conscience d’à quel point son existence reposait entièrement presque entièrement sur Ithan et sur son contact. D’à quel point laisser la distance entre eux l’aurait tué à petit feu, l’incapacité d’effleurer un autre être qui partageait ses émotions à vif. Il avait besoin de contact physique, pour ne plus être tout seul dans sa coquille, et qu’Ithan pour une fois fasse le premier pas, effleurant où les ecchymoses apparaissaient lentement…  C’était une bouffée d’air qui lui coupait le souffle.

Il lui avait rendu son étreinte, le serrant contre lui, se laissant étouffer, captif. Le capitaine l’avait hissé sur le lit, sans le lâcher, s’écroulant en arrière.  Il n’aurait pu fuir l’étreinte d’Ithan, même s’il l’avait voulu et l’Echanis pesait sur son thorax, sur ses côtes abîmées, réveillant les douleurs de la veille mais pour rien au monde Rhil aurait voulu se retrouver seul, à tourner le dos à Ithan, à l’autre bout du lit. Il n’avait aimé dormir seul – il devrait, il parle dans son sommeil, mauvais compagnon de nuit et il a peur de fermer les yeux et de réveiller Ithan par ses cris lorsqu’il revivrait, encore et encore le crash. Rhil Trasam, loup solitaire qui ne laisse personne l’approcher assez pour risque de sentir ses émotions, n’aime pas dormir seul. C’est la seule raison pour laquelle il avait parfois des aventures d’un soir, la raison pour laquelle, souvent, il avait dormi avec Darren. Il ferme les paupières avec force à ce souvenir. Cela avait toujours été platonique, juste pour avoir un corps chaud familier près de lui. Et puis Darren était mort, Darren s’était volatilisé. Darren l’avait embrassé aussi, mais cela faisait partie de la longue liste de choses à laquelle il ne voulait pas penser, pas réfléchir parce que sa gorge se nouait. Il n’y avait jamais eu la moindre ambiguïté de son côté et se poser des questions… cela n’aiderait pas. Ni le futur, ni ses souvenirs.
Rhil fixa le plafond et ses moisissures, des larmes silencieuses coulant de ses yeux bleus jusqu’à leur faire mal tandis qu’il reconstruit le vaisseau en esprit. La masse qui lui écrase la poitrine, ce n’est que le bras d’Ithan, et ajuste les pièces une à une, triant les priorités pour retrouver un peu d’espoir, puis le sommeil.

Lendemain. 8h15.


❝ Tu dois aller voir un médecin Rhil. ❞ Le bruit qui échappe de la gorge de Rhil ne mérite qu’à peine le terme de grognement. Il secoue la tête, ses mèches blondes retombant sur son visage, suivant la trajectoire de son regard. Vers ses mains. Le sang imprégnait à présent le tissu écru, hésitant entre le brun et le noir, souillant le bandage. Et dieu qu’il avait l’impression d’un inénarrable gâchis.
Il secoue la tête, encore et encore tandis qu’Ithan continue, autoritaire. Il ne veut pas. Il ne relève pas la nuque lorsqu’il réplique d’un ton ferme et calme.

« - Tu dois manger. »  Le ton est mordant, ferme, hésitant entre raillerie et ordre. Qu’il ne le prenne pas pour un abruti – les yeux de Rhil analysent tout en silence et Ithan n’a fait que le strict nécessaire pour apaiser ses craintes, pour faire comme si.  « - Tu dois tenir bon. Tu dois me faire confiance. » Je serais intraitable avec toi sur le sujet. Rhil relève le menton et son regard lance cette fois un éclair plus rude. Décidé et prêt à marteler des ordres s’il le fallait.

« - Ne me parle pas sur ce ton. »

Ses précieuses mains. Quelle blague. La sollicitude, les ordres d’Ithan l’écrasaient et il finit par se relever, agacé, dissimulant ses plaies dans ses manches. Très bien. Rester ici lui donnait le vertige de toute façon.

11h, Saint Grace Hospital.

Pas un simple doc, les urgences, à contre-cœur. Ils vont devoir le payer. Trouver de l’argent sur une planète arriérée qui n’accepte pas les crédits. Rhil sait qu’il en trouverait – il ne veut juste pas rester assez longtemps pour ça. Alors c’est d’une voix un peu érodée qu’il s’annonce comme recrue de l’Institut Xavier. C’est vrai et c’est un mensonge.
Il y a des gamins, qui crient, qui pleurent et qui l’enfoncent un peu plus dans sa spirale de culpabilité, au milieu des débris d’un gang. Rhil s’avance dans les urgences, Ithan sur ses talons, et les poings serrés, courbant machinalement le dos, front bas et air teigneux pour décourager autrui. Il y a des humains partout, les siens, des Terraniens. Il connait l’endroit, mais cela n’a rien de la sensation d’un foyer. Juste la criante réalisation qu’il n’a rien à faire là – ils doivent avoir l’air étranges, Ithan surtout puisque une infirmière les fait passer en priorité après avoir demandé « Asgard ? » d’un ton interrogateur, pressé.

Le doc pose des questions, et Rhil hausse les épaules, l’ignorant avec superbe, ses mots presque trop doux glissant, s’enroulant autour du doc jusqu’à ce que sa réponse n’ait plus d’importance.

« Vous avez mal autre part ? » Aux côtes, qui lui font mal s’il tente de respirer trop profondément poru garder son calme. Aux ecchymoses. A la cavité qui s’est niché dans son buste pour lui arracher tout ce qu’il aime. A la trace de brûlure sur sa joue.  A son orgueil de capitaine quand il voit Ithan à la dérive.

« - Non, juste mes mains. »

Le doc n’est pas convaincu et lui raccommode d’autorité l’arcade sourcilière. Il Pose un regard tout aussi circonspect sur l’ombre de Rhil, mais ne parvient pas à lui accorder suffisamment d’attention pour s’en préoccuper. Et Rhil grimace à cette pensée, il demande des cachets en plus, de la gaze. Ithan en a autant besoin que lui.  La cape d’Ithan a fini à la poubelle avec le vague à l’âme de Rhil.

Dehors, Rhil tente de plier ses doigts, de refermer et de rouvrir les poings, en vain. Les points de suture, les bandages stériles et les crèmes, l’injection pour apaiser la douleur dont il se moque. Il n’y arrive pas, ses doigts raides et gourds plutôt que douloureux et tremblants.

« - Bienvenue sur Terra, »

Son ton est désabusé. Il évite le regard d’Ithan, observant ses mains désormais inutiles, foutant le camp quand on besoin d’elles . Il grince, rejetant sa tête en arrière, secouant ses mèches qui effleurent sa nuque – le regard vers le ciel pollué et bleu de Los Angeles. Sans étoile, un seul soleil. Il se remet en branle, un pied devant l’autre.

«  Qu’étais je censé faire ? Vous laisser mourir sans tenter de réparer ce qui pouvait l’être ? Je suis désolé de nous avoir mis dans cette position. De nous savoir sauver et de nous avoir mis dans cette merde, sur Terra. Sans moyen de rentrer, en perdant la moitié de l’équipage, ce n’était pas… »

Après le mutisme de la veille, la logorrhée, nerveuse. Une amélioration pour ainsi dire Il lui saisit le poignet, d’autorité, en pleine rue son cou pour arrêter son mouvement et planter son regard dans le sien.

« - We’re not staying long. I swear. Ithan. I’m gonna bring you home. »

Our home. C’était une prison ici, et le blond le regarde presque désespéré, voulant le convaincre avec désespoir et il effleure la peau encore meurtrie du visage de l’Echani sous la pulpe meurtrie de son propre pouce, dépassant à peine des bandages. Il abaisse ses barrières, laissant ses émotions ressurgir – confiance, espoir, foi, amour. Avant d’inspirer profondément et de reprendre son ton de capitaine.  

« - Nous devons retourner au vaisseau, au moins installer les panneaux d’invisibilité, faute de mieux. J’ai besoin de pièces, d’outils. De C1, merde. Et si le S.H.I.E.L.D. tombe dessus.. »

Il se mordille la lèvre et se secoue. Il ne peut pas échouer - pas encore une fois

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Elorin
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MessageSujet: Re: Rhil - Ithan [2] | Maybe home is two arms around you when you're at your worst    Ven 16 Déc - 21:12
Maybe home is two arms wrapped around you when you're at your worst × ft. RHIL & ITHAN
Ithan, tu étais un bon élément, un bon garde du corps, un bon contrebandier et un excellent combattant. Tu étais obéissant aux ordres de ton capitaine, surtout à Rhil. Ton comportement en ces deux années était certainement le meilleur que tu avais pu avoir depuis bien des années. Tu exigeais peu et on te demandait beaucoup. Et même maintenant alors que tes nerfs étaient à vif, tu te contenais comme tu pouvais. Pourtant, au ton de Rhil, tu montres presque les dents. Oui, tu pouvais être un animal docile auprès du Terrien, mais il ne fallait pas pousser en vue des dernières heures passées. Les ordres, tu savais les prendre. Mais pas en cet instant. Et encore tu lui obéissais… Mais si le blond espérait te faire lâcher prise sur sa propre santé, alors il se trompait lourdement sur ton compte. Et dire que tu te moquais de l’énerver à lui donner des ordres étaient un doux euphémisme. En fait, tu étaies capable de le traîner dans un lieu de soins, peu importe que ce soit de le traîner par le t-shirt ou balancer en sacs sur ton épaule. Rhil était un homme costaud, mais rien d’insurmontable pour toi.

Finalement, il avait craqué. Et tu n’avais fait aucun commentaire de plus. Tu fermais la porte en sa compagnie avant de te mettre à le suivre comme son ombre. Les idées à peine plus claires que la veille, tu voguais sur la terre ferme, fasciné et fatigué. Les hommes, les femmes et les enfants. Et puis enfin ce que l’on appelait un hôpital. Le fameux lieu de soins dont tu parlais, sans en connaître le mot exact sur cette planète.

Saint Grace Hospital

Tu te retrouvais un étrange lieu, avec d’étranges personnes autour. Se promenant, courant. Des cris, des pleurs, des rires et des soupirs de soulagement. Rhil t’explique entre deux murmures que ce sont les urgences. Tes yeux brillants inspectent chaque chose autour de toi, alors que tu continuais de suivre la silhouette devant toi. Autant ton capitaine dégageait une aura un peu particulière, un sentiment de colère, mais aussi quelque part de blasé. Les commentaires que l’on peut te faire, que l’on prétend que tu es un Asgardien. Tu ne réponds même pas, le regard de ton capitaine suffit à répondre. Après tout, s’il pouvait passer plus vite grâce à cela… Dommage pour les soigneurs de cette planète, ce n’était pas Ithan qu’il fallait soigner. Pas d’expérience a mené sur une peau d’une autre planète. Et dieu sait qu’il ne fallait pas toucher Ithan si l'on ne voulait pas se retrouver dans le mur que l'on avait derrière soi. La tienne d’aura au moins, suffisait à faire comprendre même au plus audacieux de ne pas te demander si tu voulais un quelconque soin.

Tu ne lâches pas le docteur des yeux. Durant toute la consultation. Le dos appuyé contre le mur. Tu es attentif, mais nullement chez le médecin. C’est envers Rhil que ton attention se porte. C’est toujours lui qui est au centre de ton attention. Après tout, c’était ton boulot, pas vrai ? Tu surveilles son visage, ces expressions. Ses émotions semblaient bloquées. Il fait toujours attention à ne jamais les laisser sortir. C’était le premier être que tu sentais être capable de cacher ses émotions. Mais jamais complètement, heureusement pour toi il n’y arriver jamais complètement. Une fermeture à ton sixième sens te rendrait certainement à moitié dingue. Enfin, si tu ne l’étais pas déjà en tout cas. Au final, tu fronces les sourcils avant de le suivre hors du bâtiment. Laissant les odeurs désagréables et les différentes sensations désagréables derrière vous. Même si tu en avais l’habitude, ce genre de lieu n’était pas ta tasse de thé. Beaucoup trop d’ondes négatives. Et de douleur. Un étrange endroit. Tu n’y reviendrais pas avant un petit moment. Imparfait. Un frisson en parcours même son échine.

Tes pas suivent les siens, le regardant bouger de droite à gauche.  Tu le laisses parler, tu as plus l’impression qu’il parle à lui-même qu’il ne te parle pas à toi. Tu ne pouvais pas juger du comportement de Rhil après le crash, il avait réagi comme il avait pu après tout. Son réflexe avait été de chercher un moyen de réparer son vaisseau. Heureusement que tu avais eu l’initiative de le sortir de là. Avant qu'il ne finisse sans doigts ou sans mains. Tu t’arrêtes aussi brusquement que lui s’est retourné vers toi, attrapant ton bras. Par tous les dieux existants ou non dans cet univers, heureusement que c’était Rhil qui l’attrapait ainsi et non pas quelqu’un d’autre. Ta nuque devient prisonnière de sa main, tu peux presque sentir ton front contre le sien. Quelques Terriens vous regardent un peu bizarrement, tu sens leurs regards sur ta nuque. Rhil te rend bien plus visible aux yeux de tous. Pourtant, ça ne te dérangeait pas de n’être qu’une ombre dans son sillage. Rhil était fait pour briller, comparer à toi.

❝I already know that.❞

Il n’avait jamais douté à un quelconque moment que Rhil ne pourrait pas réparer le vaisseau. Ta silhouette colle quelques secondes son front contre celle du capitaine. Les émotions envahissent brutalement ton être et ta poitrine. Tu te maîtrises assez pour ne pas laisser un soupir de surprise s’échapper de tes lèvres. Tes yeux rencontrent les siens quand il touche ton visage où quelques égratignures et marques ont décidé d’y élire domicile. Le regard perdu dans le sien, tu murmures quelque chose que tu n’es même pas sûr que cela ressemble à des mots. Un son, un sifflement très faible. Avant de s’éteindre dans ta gorge.

Zone du crash, 14h54

Ils étaient rapidement passés à l’hôtel avant de retourner à pied sur le site du crash. Ne se formalisant pas d’avoir à marcher encore un peu pour aujourd’hui. Tes yeux se posent sur la carcasse en face de vous. Tu inspires profondément pendant quelques secondes, fermant les yeux devant de spectacle. Avant de détendre un peu tes bras. Tu pouvais bien sentir la détresse de Rhil. Voir son bébé, sa vie dans cet état… Tu pouvais bien imaginer ce que cela pouvait être. Pas grâce à tes propres existences bien sûr… Elle était la première dans ce genre-là pour toi en tout cas.

❝ Je te laisse t’occuper des boucliers. Si tu as besoin de moi, tu n’as qu’à m’appeler. ❞ Tu fais une pause de quelques secondes. ❝ Je vais chercher C-1. Ne pas l’entendre râler après moi commence à me manquer. ❞

Tu aurais eu du mal à l’avouer il y encore vingt-quatre heures auparavant. Mais ce droïde que Rhil avait créé de tout son être était aussi important pour lui qu’une vie d’un être de chair et de sang. Alors, tu pouvais bien lui offrir cela pendant que Rhil s’occupait des boucliers d’invisibilités. Il avait peur que des gens ne les trouvent… Tu faisais confiance au blond pour les sortir de là. Il y avait toujours un moyen avec lui. Pour donner le tir de départ, tu t’enfonças le premier dans la carcasse du vaisseau. Tu l’avais entrevu le C-1 pendant que tu t’occupais de Darren. Après une recherche d’une bonne dizaine de minutes, tu finis par trouver. Ainsi commençait ta mission de sauvetage d’un droïde en piteux état. Mais cet être intelligent bien que mécanique avait une partie de ton affection. Il faisait partie de ta vie depuis deux ans.

Lui aussi, était synonyme de maison. Alors, tu extrayais tout ce qui te semblait être relié au droïde, fouillant minutieusement tout autour de lui. Ainsi qu'un peu plus loin pour être certain de ne rien manquer. À l'extérieur, parfaitement, chaque pièce trouvée était rangée par taille. Jusqu'à leurs dispositions. La perfection au moins n'avait pas été perdue dans le crash.
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Elorin
Elorin
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MessageSujet: Re: Rhil - Ithan [2] | Maybe home is two arms around you when you're at your worst    Ven 16 Déc - 21:12
Rhil & Ithan | Mars 2016
maybe home is two arms wrapped around you when you're at your worst
He was something solid to lean against.
Et les paroles de réconfort, de confiance sonnaient creux. Comme il devait briller le capitaine, dans le regard d’autrui – rira bien qui impressionnera le dernier.  A force d’avoir l’air plus assuré, plus badass, plus fort qu’il ne l’était, il avait convaincu sans que la réalité ne rattrape la fiction. Preuve : ils s’étaient crashés.  La confiance d’Ithan se transformait en poids dans l’estomac, ravivant sa culpabilité sans qu’aucun des deux n’en ait une claire conscience. Ithan savait que son capitaine ferait de son mieux, retournerait des systèmes solaires entiers pour tenir sa parole, qu’il s’écorcherait encore la peau jusqu’à se vider de son sang comme un abruti s’il le fallait.

Pourtant, la culpabilité alourdissait ses épaules – il n’avait plus que lui et il ne pouvait pas se perdre de lui faire défaut, pas encore. Et sa foi ébranlait Rhil qui relavait des yeux presque vacillant dans leur lumière – observant Ithan s’était approché, y cherchant un peu de courage. Les sifflements d’Ithan – il n’a jamais vraiment su ce qu’ils voulaient dire. Ils fascinent Rhil depuis le premier soir, derrière le bar où les étranges modulations avaient passées la gorge de l’Echani. Il tient compte depuis, tentant de cataloguer les sons qu’il ne peut comprendre, d’y associer un son – tristesse, malice, rire, enthousiasme, sans jamais y parvenir tout à fait. Il ne sait toujours pas ce qu’à pensé Ithan lors de leur première rencontre, mais ce sifflement lui touche le coeur.

Poser les yeux sur le Crius dévasté, ce n’est plus de la tristesse, c’est être à terre et battu, piétiné, encore et encore. Rhil est debout à côté d’Ithan, mais il n’ose pas le regarder. Il l’entend inspirer et loue sa force, la puissance de sa présence à ses côtés et il prend sur lui pour ne pas s’écrouler, pour ne pas laisser couler les larmes qui imbibent ses yeux. Sa gorge se serre, sa poitrine se déchire – comment ? Il en a déjà vu, de ses créations qui rentraient éventrées au chantier naval, mais ce vaisseau c’était le sien et la seule chose qu’il ait jamais appelé maison. Avec sa famille à l’intérieur.
Rhil s’approche du vaisseau, la voix d’Ithan ne l’atteignant pas – il ne l’entend pas, il s’est avancé contre la carcasse pour poser ses mains bandées de frais contre le métal tordu et refroidi. Son bébé. Il en avait dessiné les plans, il y a une éternité maintenant, sans penser qu’il en serait un jour le capitaine. Puis leurs destins s’étaient croisés, comme un appel dans l’immensité de l’espace. Le hasard d’embarquer Darren. Le hasard de tomber un soir où Ithan combattait dans un bar sordide. Le hasard d’être là maintenant, tous les trois.

« - Oui. »

Le murmure passe à peine ses lèvres mordues jusqu’au sang, plus occupé qu’il est à observer les marques de brûlure sur la coque, à les effleurer du bout du doigt, à calculer.
Ce n’était pas le hasard qui avait fait tenir bon cet équipage autant de temps. C’était leur capitaine et parfois, certains soirs, Rhil s’était permis l’orgueil de le penser. Alors il pénètre à son tour dans le vaisseau, précautionneusement parmi les tôles instables et les tuyaux menaçant de lui tomber sur la tête – le vaisseau est sans dessous dessus mais il n’a besoin de rien pour s’y guider. Retrouver sa malle d’outils. Se glisser dans le ventre du vaisseau est plus facile, avec les trous et fosses qui le jonchent – Rhil s’y faufile et là, un instant, dans le noir, les jambes dépassant à peine, il laisse une expiration dégonflé son torse. A sa place. Les mains au-dessus de sa tête, dans les entrailles, un câble coincé entre les dents – il pouvait contrôler ça. Il sait faire – et c’est avec une concentration absolue qu’il se remet au travail, les mains sûres malgré la difficulté de glisser les bandages dans les interstices.

Au bout de plusieurs longues heures, les panneaux d’invisibilités sont en place, à nouveau fonctionnels. Vérifier que le système d’urgence qui les a caché des radars du S.W.O.R.D. et Nova Corps prend moins de temps, mais c’est fourbu que Rhil émerge finalement, de la suie et de la poussière dans ses cheveux, une nouvelle marque de brûlure sur la tempe.
Fourbu et le cœur en miettes – il s’est retrouvé à parler seul, plusieurs fois. A demander des pièces, de l’aide,  du scotch. Pas de C-1 et à chaque fois il finissait par rester immobile, les mains tremblantes à reprendre le contrôle de ses nerfs.
Il déteste le silence, l’a toujours détesté. Cela faisait plus de dix ans qu'il a C-1 aux basques et que le silence est un concept.

Rhil se faufile à l’extérieur de la carcasse et cligne des yeux sous la vigueur du Soleil – il est encore haut dans le ciel, mais on doit être au printemps, sur Terra, ce n’est pas étonnant.  Rhil remonte son pantalon machinalement, passe son avant-bras tatoué sur son front pour en éloigner la sueur et se lance à la recherche d’Ithan, qui finit d’ajouter des pièces à un puzzle sur le seul. Le mécanicien met un temps, relativement long, à comprendre l’organisation à laquelle procède Ithan – pas son type d’organisation, les pièces ne sont pas organisées selon le schéma de reconstruction, ni même le type de pièces. Par taille, parfaites.

« - Tout est là, je crois, Ithan. »

C’est bon, c’est fini, arrête. Le ton est doux, rassurant, murmuré alors qu’il s’accroupit devant les pièces. Il jette un regard à Ithan, qui se veut rassurant, esquisse un sourire. Il se doute que la situation n’est pas plus facile que lui, et il connait le sentiment d’impuissance qui étincelle dans le regard trop intense de l’Echani. Il a le même qui brise sa poitrine et il baisse assez sa garde pour lui sourire, délicatement, pour le réparer lui aussi. Réparer, occuper ses mains a fait du bien à Rhil, alors il continue. Il attend qu’Ithan s’éloigne un peu pour commencer à organiser les pièces selon le schéma tatoué dans le creux de son avant-bras, qu’il n’a même pas besoin de consulter, à force.
Il est en train de raccorder des pièces lorsqu’il sent la présence d’Ithan près de lui, se laissant percevoir, comme pour vérifier qu’il est encore là et un frisson lui parcourt l’échine.

« - Nous sommes invisibles, »
précise-t-il, avec un temps de retard.

Le vaisseau était relié à des bracelets qu’il avait donné à Ithan et Darren, lorsqu’ils avaient semblé rester pour « le meilleur et pour le pire ». Un contrôle partiel du vaisseau, leur localisation, leurs variables. La capacité de passer au travers des protections du vaisseau, à ne voir comme différence qu’un faible miroitement autour de la carcasse Rhil fronce les sourcils pour lui-même, soudant des éléments au circuit électrique, les doigts vacillant à nouveau. Il ne peut pas assez plier les doigts, pas pour un travail aussi précis.

« - Ithan, s’il.. . » Il va faire nuit, réalise-t-il dans un battement de cœur alors qu’il pestait contre lui-même. Il change d’idée en cours de route et relève les yeux vers Ithan apparu sans un bruit, comme s’il n’était jamais parti. Il est soulagé de le voir là, lui qui avait pris l’habitude des absences du solitaire. « - Il me faut quelque chose pour le transporter à l’hôtel »

Il faudra qu’il rallume les générateurs du vaisseau, après, avec C-1.
Une fois à l’hôtel, Rhil se juche sur le lit abandonné au matin, même pas défait par leur étreinte et désespoir de la veille. Il souffle sur ses mains, machinalement – le moment de vérité, est-ce que C-1 est plus qu’un assemblage de tas de ferraille tordues et de circuits imprimés ? Est-ce qu’on peut insuffler deux fois la même âme ?  Rhil inspire, profondément, repoussant ses cheveux sur son front et fait signe à Ithan qui s’était assis sur le lit sans rien dire, de l’autre côté. C’était étrange de le voir là, lui qui avait l’habitude des murs et des ombres, mais c’est une vision réconfortante que cette silhouette dansante.

« - Je vais avoir besoin de tes mains, pour aujourd'hui »

La voix est chantante, envoûtante, comme avant, caresse assurée - il a un objectif, un travail à faire et il ne pensera pas à son impuissance crasse. Il demande l’aide d’Ithan, lui tendant un circuit et de l’autre le câble à souder, ses mains comme grippées pour l’heure. Juste lui tenir – mais être utile, présent, un soulagement que de s’occuper. Comme si l’un ou l’autre allait s’évaporer dans la nuit qui tombait sur eux et le droïde décomposé entre leurs genoux ;
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