Messages : 478 Inscription : 11/08/2016 Localisation : Charlie Neil Bucky
Sujet: Rhil - Ithan [1] | You have my attention Mer 24 Aoû - 16:38
Spoiler:
You have my attention
♣ Statut du sujet : Privé ft. Rhil Trasam ♣ Date du rp : Flasback, il y un peu plus de deux ans sur une planète crasseuse. ♣ Météo & moment de la journée : Pendant la soirée, largement après 23 heures ( équivalent de l'heure terrienne).
YOU HAVE MY ATTENTION × ft. RHIL & ITHAN
Mon pauvre Ithan. Regarde-toi. Tu es dans un sale état, ta belle gueule est assez fracassée. Voilà ce qu’il t’en coûte d’être cupide, tu aimes un peu trop l’argent par moments comme tu peux le haïr la seconde d’après. Tu es un être plein de contradiction, mais ce soir-là tu te sentais d’humeur carnassière et tu avais besoin de sentir le goût du sang dans ta bouche. Et voir celui de ton adversaire coulé de son arcade. Alors voilà que tu avais traîné ta carcasse dans un bar miteux, comme à ton habitude pour boire quelques verres, seul. Bien sûr, tu reconnais quelques visages parmi les autres clients. Certains t’adressent une salutation discrète, alors que le tenancier de ce taudis te lance un regard suspicieux. Ton léger sourire en coin lui répond. Bien sûr, tu n’allais pas lui créer de problème, tu allais simplement profiter de ton début de soirée. Apprécier le goût de l’alcool bon marché qu’ils servaient jusqu’à ce que ton heure soit venue.
Un méchant coup est porté à ta mâchoire. Enfin, tu le sens le goût du cuivre dans ta bouche. Celui que tu affrontes ricane avant de cracher sur le sol. Il jure, il te provoque en te nommant par ta race et non par ton nom. « This is show-business » penses-tu doucement alors que tu te redresses en te massant la mâchoire. Tu en as marre de ce guignol qui s’amuse à chauffer la foule. Si tu devais le noter, tu dirais qu’il est tout à fait correct pour un humain lambda. Tu l’as laissé te donner quelques coups, pour mesurer sa force, mais aussi pour le connaître. Tu as vite fait le tour, une brute épaisse qui compte sur son poids et ses muscles pour effrayer ses adversaires.
Tu n’entends pas ou presque pas les cris et les hurlements autour de toi. Les paris et cette planète particulièrement, ce sont deux mots inséparables l’un de l’autre. Et tu aimais bien te murmurer à l’oreille que tu faisais partie des meilleurs combattants. Peut-être était-ce vrai, peut-être que non. Mais après tout, qui n’aimait pas flatter son ego ? Ceux qui disent le contraire sont des menteurs, certains le disent juste plus que d’autres. Alors, tu te tenais devant lui alors que tes poings se fermaient devant toi. Tu étais en position, un calme régnait dans ton regard illuminé de cette lueur d’amusement. Te voilà prêt. L’était-il lui ? Alors qu’il assenait un coup massif au niveau de ton crâne, tu l’avais évité sans grande peine en te baissant alors que tu enfonçais ton poing devenu comme de la roche au niveau du foie de ton adversaire. Il gémit et recule. Tu souris. Tu n’attends pas pour attraper son crâne chauve et légèrement baissé vers le sol pour lui faire déguster ton genou. Tu es précis, presque chirurgicale. Voir même mécanique par moments lorsque tu assènes tes coups sans interruption sur lui.
Son bras se lève, tu le retournes alors que sa bouche et ses narines ont du sang qui s’en écoule. Ton bras tapote sa poitrine. C’était un combat à la régulière pour une fois et même si tu lisais une certaine colère dans l’expression de ton adversaire, tu étais assez content. Voilà qu’après avoir récupéré tes gains et une boisson fraîche que tu te feras offrir aux frais de la maison, tu sortis de l’endroit pour rejoindre l’extérieur. Après quelques pas, t’éloignant assez du lieu de combat, ton corps finit par se laisser tomber contre un mur. Ta tête contre celui-ci, tu lèves tes yeux pratiquement brillants dans la nuit vers le ciel étoilé. Observant la dame ayant revêtu sa plus belle robe aux multiples constellations. Portant à tes lèvres la boisson, tu te dis que tu aimerais de nouveau voyager entre ces bras. Malheureusement, tu ne peux murmurer tes douces paroles à la reine de la voie lactée que des pas parviennent à tes oreilles. Tu soupires et murmures quelques paroles dans ta barbe. Impossible d’être tranquille par ici ?
Ah la bonne odeur des trous à rats merdiques remplis jusqu'à la gorge de crapules et de raclures en tout genre. Ce n'est pas qu'il s'y sent comme chez lui - son vaisseau était propre, plus propres que les mains grises de son capitaine - mais tout comme. Comme un poisson dans l'eau, une raclure dans un bar et une raclure intergalactique dans bas-fond. Pour autant, ce n'est pas que la chaleur crasse et la poussière collante, éprouvante qui ne lui donnent aucune envie de s'attarder. Trois jours depuis que je suis arrivé, trois jours de trop, le constat hante mon esprit.
Deux. Deux jours, je peux tolérer deux jours avec les deux bottes au sol plutôt que dans mon vaisseau, surtout si les circonstances l'ordonnent. Respirer un air qui n'est pas le même que celui du mois dernier déjà passé trois fois au travers du système de recyclage de l'air, varier un poil la nourriture lyophilisée, varier pas mal la compagnie - J'adore Darren, j'adore encore plus - mais personne ne mérite de me supporter aussi longtemps à longueur de journée. Encore moins de supporter C-1. Darren réparait et huilait notre bébé - il réparait assez notre vaisseau pour que Rhil se laisse convaincre par la garde alternée, même s'il restait un poil anal sur qui à le droit de le bidouiller et améliorer ( lui, lui seul ) et qui en avait l'entière paternité ( lui, par le jeu du hasard ) - Rhil parlait sans doute plus à son vaisseau qu'à son co-équipier. Ils avaient fait le plein, réparé les derniers dommages, commencé à marchander notre prochaine cargaison illégale.
Il est temps de se tailler fissa.
Cela n'avait rien à voir avec la mandale prise la veille au soir - mon habitude de traîner dans les bas-fonds et à rectifier autrui sur leur grammaire sont deux mauvais traits de caractères difficilement conciliables. Heureusement ou malheureusement - j'avais le crâne dur et je n'apprenais jamais de mes erreurs. Jouer des coudes et des épaules pour se faufiler parmi la masse des corps, prendre une bière à laquelle je ne toucherai pas, échanger quelques paroles avec des êtres plus ou moins humanoïdes, plus rapprochés par la soif d'argent et l'esprit de débrouille ( d'illégalité ) que par l'apparence, une tape sur l'épaule, un clin d'oeil – l'oreille tendue sur les ragots, les menaces, les conversations badines, les propositions de job. Il leur faudrait une nouvelle cargaison et je ne dis jamais non à des infos fraîches ou du matos en rab.A part quand je trace de nouveaux plans et schémas pour mon vaisseau, sur papier ou sur ma peau, je n'étais jamais « off-duty ».
Il y a un combat. Accoudé au bar, négligemment, les yeux bleus observent la scène. La foule fait masse autour d'eux, braillant à qui mieux mieux, l'argent passe de main en main, et lorsqu'on me tape sur l'épaule pour me proposer de miser, j'acquiesce et file quelques crédits. Beaucoup de crédits, plus que je ne devrais mais je ne dis pas non à de l'argent facile. Et je suis déjà pour ainsi dire perdu. L'un est un humain, l'autre, pas vraiment. Il y ressemble - comme tous ces humanoïdes qui me ressemblent de près ou de lien sans avoir entendu parler de ma planète natale. Il.. Il y a quelque chose - sa peau est pâle, ses cheveux plus clairs que ma propre blondeur, mais ce n'est pas ça qui me fait parier dessus, ou illumine mon regard d'une étincelle. Incapable de plier l'échine. Tenace, létal. Terrifiant - imaginer un tel combattant face à soi crée la peur au creux de mon estomac, mais éveille aussi ma fascination, et c'est une curiosité qui démange, du genre de celles qui ne lâchent pas tant qu'on a pas éliminé la tentation. Plus encore - gracieux. Une grâce inhumaine, irréelle, parfaite dans chacun des mouvements. Mathématiques, statistiques, observations logiques – j'ai un esprit scientifique et mathématique et la suite logique des coups est évidente à mes yeux, et ce même si le type en face se défend bien - mieux que je ne le ferais en tous cas. Je sais encaisser les coups et me relever. Plus ou moins sauver mon honneur, utiliser ma carcasse grande et musclée, et me servir d'un blaster, mais rien par rapport à ces gars. Ce n'est pas une grande perte, mon but est d'encaisser ce que je provoque avant tout. Survivre puisque personne ne se sacrifiera pour moi.
Je me retournais avec un sourcil arqué, et moqueur vers le type qui avait pris les paris et récupérait mes gains avec un sifflement satisfait. Deux pour le prix d'un – une idée germait dans mon esprit, s'échafaudant sans difficulté au fur et à mesure que je me frayais un chemin vers le barman :
« - Où est-il ? »
Yeux bleus perçant l'âme, gueule en sang, vient d'offrir un putain de show au reste du bar et des nouvelles bastons se déclenchent en arrière-fond autour des paris. Le regard du type en face de moi va de « qu'est-ce que tu lui veux à ce connard, petit con ? » à « tu vas finir crevé derrière le bar et tu l'auras voulu ». Merci bien, mais si je devais me lancer à la recherche d'un p'tit con qui cherche la bagarre et sait pas se la fermer merci bien mais ça serait beaucoup plus simple – je suis tout en haut de la liste qui correspond à la description. Ce n'est pas ce que je cherche là, et j'ai trouvé ma perle rare. J'obtiens toujours ce que je veux, même sans pouvoirs.
Suivant les indications, je me retrouve à l'extérieur, l'ombre du combattant se détache contre le mur, l'odeur de sang se battant avec l'odeur de pisse que ces cloaques provoquent toujours. Je m'immobilise à quelques pas de lui, les mains dans les poches dans mon blouson de cuir, éraillé par les heures de vol et les années de débacle-maraude-baroude et m'appuie l'épaule contre le mur. Le mouvement tire mes muscles endoloris, mais la douleur n'atteint pas mon visage malgré l'échymose qui y fleurit encore, alors que je baisse les yeux vers l'individu accroupi, nonchalant et sombre, au diapason de l'homme que je viens interrompre. Deux belles gueules fracassées.
« - Beau combat. Presque de quoi oublier qu'on a les deux pieds à terre dans un gourbi sur une planète,»
Avec une moue, je hausse les épaules l'air de rien et laisse mon regard dériver vers le ciel – l'homme le regardait avant que j'arrive mais j'aurais toujours le regard aimanté vers les galaxies. Déjà sur Terra, je ne pouvais penser qu'à cela, alors maintenant que c'est mon foyer Il me manque. Mon vaisseau me manque, le frémissement des moteurs, la vue imprenable par les hublots - c'est un manque physique, qui prend aux tripes, au coeur… Je fais un signe de menton vers le ciel au-dessus de nous et pose un regard céruléen tentateur, à la couleur soulignée par l'ombre de l'échymose en-dessous sur mon vis à vis sans cacher le fait que je parle de l'espace au-dessus de nous – comme si c'était à deux pas. Ca l'est pour moi et c'est la joie qui gonfle ma poitrine à chaque respiration.
« - J'ai un vaisseau, tu sais te battre. J'ai besoin de toi, tu as l'air d'avoir besoin d'une opportunité. »
Messages : 478 Inscription : 11/08/2016 Localisation : Charlie Neil Bucky
Sujet: Re: Rhil - Ithan [1] | You have my attention Mar 13 Sep - 11:22
Spoiler:
YOU HAVE MY ATTENTION × ft. RHIL & ITHAN
Il semblerait mon pauvre Ithan que tu ne seras jamais totalement tranquille dans ta petite vie. Sachant que dans ta tête, rien ne tourne comme tu voudrais réellement -ou bien serait-ce tout le contraire dis-moi ?-, mais en plus de cela, il faut que l'on trouve encore le moyen, une raison externe pour que l'on vienne t’interrompre toi et tes pensées noires. Bien que ce soir, elles ne le soient pas. Non, loin de là même. Tu en es le premier étonné. Le regard vers les étoiles, tu cherchais seulement à te perdre dans ton imaginaire. Voir des créatures mythiques, combattre contre des guerriers puissants. Presque assez pour te faire avoir un orgasme. Au final, quand on te connaissait bien, peut-être n’étais tu pas aussi compliqué que tu semblais l’être.
Tes yeux brillants dans la nuit finissent par se détacher de la nuit, la seule dame de ton cœur pour les détourner très légèrement sur la silhouette qui s’approche de toi. Heureusement, tu n’es pas d’une humeur massacrante, donc, tu n’as aucune envie de casser une nouvelle gueule. On peut dire que c’est le jour de chance de cette personne. D’ailleurs, comment sais-tu qu’il vient te voir ? Tu en as aucune idée avoue-le Ithan. Tu as juste envie de te dire que quelqu’un a peut-être envie de t’échanger deux mots. C’est vrai, tu es terriblement solitaire et tu aimes rarement le contact avec les autres êtres. Quelle que soit la race ou la tête. Beau ou laid. Vous pouviez être la plus merveilleuse des créatures de la planète, la plus douce qui existe, si tu étais dans un mauvais jour, tu aurais détruit un bijou de l’univers sans aucun remords par la suite.
Les compliments, tu les aimes autant que tu adores t’en faire à toi-même mon cher. Cela te grattouille dans le sens du poil et tu te dis que, finalement, tu as bien raison de te les faire tout seul. Ton regard s’illumine légèrement, ton rire ne traverse cependant pas tes lèvres sèches. Tu portes ta boisson à celles-ci. Cette fois-ci, tu as verrouillé ton regard sur ce qui te semble être un humain. Intéressant, voilà quelqu’un qui semble avoir quelque chose d’attrayant à te dire. D’ailleurs, malgré une lumière peu présente, tu arrives quand même à deviner les contours de son visage. Mais c’est qu’il semble plaisant en plus de cela pour ton regard. Tu relèves ton corps à peine fracassé pour pouvoir te tenir sur tes deux jambes. Un sourire se distingue enfin sur tes lèvres. Ton regard tout autant illuminé d’une pincée d’amusement te donne l’air d’une sorte de chat capable de sourire. Étrange, tu as l’impression d’avoir déjà lu cela quelque part…
Quand tu écartes les bras et t’inclines légèrement. Telle une salutation que tu exécuterais après avoir fait un spectacle de rue et que la foule est en folie. Le public ayant apprécié ce petit spectacle te couvrant d’applaudissements et surtout d’argent. Par les anciens Dieux, que ce soir tu aimais l’argent. Et peut-être même pensais-tu avoir gagné un fan. Ou un petit malin qui vient te proposer un petit boulot. En général, tu n’acceptais pas les contrats pour tuer les gens. Ce n’était pas ton genre… Mais attend, pourquoi te montes-tu la tête ?
❝ J’espère que l’amusement fut au rendez-vous pour vous voyageur.❞
Tu finis par te redresser, aussi droit qu’il était possible de l’être. Détonnant bien avec l’allure que tu avais il y a encore quelques minutes. Où tu ne ressemblais qu’à un ivrogne effondré n’arrivant même pas à se rappeler du chemin de sa maison. Tu as récupéré son regard sur toi. Et il continue de parler dans une langue que tu sembles de plus en plus apprécier. Finalement, l’autre coin de ta bouche encore un peu en sang se transforme en rictus. Tu lèves ton bras pour venir essuyer tes lèvres et le bas de ton nez, où peu de sang avait coulé. Tu ne penses même pas à le lécher sur l’instant. Non, tout ce que ton palais désir, c’est le reste d’alcool que tu possèdes mélanges au sang encore dans ta bouche.
❝ Vaisseau, vaisseau… C’est vrai que je serai bien tenté de reprendre un peu de service pour naviguer entre les bras de la belle dame. ❞
Tu te décales un petit peu pour pouvoir relever un peu ta tête vers le ciel. Tes doigts se posent sur tes cheveux soigneusement tressés afin de les gratter un peu.
❝ J’aimerais dire que le hasard fait bien les choses, mais j’y crois peu. Je préfère forcer le destin, c’est plus attrayant, à mon avis. ❞
Ce qui t’attire maintenant, c’est bien gueule d’ange humaine avec son petit air de monsieur « j’ai toujours un plan en réserve ». Peut-être était-ce le cas, si ça l’était, ce n’était pas toi qui allais t’en plaindre. Il valait toujours mieux savoir quoi faire en cas de besoin. Finalement, tes pas s’avancent un peu vers lui. Tu commences à le regarder en plissant un peu plus les yeux, alors que ton oïl expert décrypte son corps. Oh, on pourrait croire que tu as un regard d’analyse dans un but tout à fait charmeur, mais malgré cet air que tu te donnes, ce n’est pas le cas. Tu décomposes littéralement son corps et sa formation. Tu cherches à voir, comment il fonctionne juste par son aspect physique. C’est si important pour toi, si habituel. Bizarre ? Si vous trouvez déjà cela étrange venant d’Ithan… Mon dieu. Vous n’êtes tellement pas prêt pour ce que tu réserves à ce beau monde.
❝ Un gros bras, un capitaine… Quoi d’autres avons-nous ? ❞
Ta tête se penche légèrement. Tu sens quelque chose. Oui, cet homme. Son état d’esprit. Il semble être content et excité à la fois. Comme s’il venait de découvrir un nouveau jouet et qu’il se disait qu’il devait l’avoir tout de suite. Ton éclat de rire est furtif. Rapide. Mais l’hilarité s’est affichée quelques secondes sur ton visage avant que tu ne tapes dans tes mains comme pour applaudir.
❝ Quel est ton nom l’humain ? Je suis Ithan Keikwan, combattant Echanis et contrebandier au chômage depuis quelque temps. ❞
Toi aussi Ithan… Tu venais de trouver une perle rare.
Le capitaine oscille sur ses talons, d'avant en arrière, mouvement de balancier presque imperceptible. Il attend, avec curiosité, les yeux fouillant la semi-obscurité et l'ombre qui s'y niche. ❝ J’espère que l’amusement fut au rendez-vous pour vous voyageur.❞ Voyageur ? Hm. Le terme est atrocement exact, pénètre jusqu'à sa moelle, jusqu'à son regard où il y allume un sourire. Il aime ça. Le sourire n'atteint pas ses lèvres, pas encore et il répond simplement :
« - Je n'aurais pas utilisé ce mot. »
Rhil ne faisait pas partie des hommes qui s'amusaient du spectacle de la violence – au contraire. Amusement. Non. Fascination mêlée de peur et d'admiration. Formant une opportunité. Scellant un destin. ❝ Vaisseau, vaisseau… C’est vrai que je serai bien tenté de reprendre un peu de service pour naviguer entre les bras de la belle dame. ❞ Rhil eut un léger mouvement, appréciateur. Il voyait oui. Comprenait le sentiment qui tirait sur une corde près de son cœur – il mourrait si on le forçait à terre. Il écoutait pourtant, cachant presque son habituel sourire en coin, un sourcil légèrement arqué, comme s'il voulait être convaincu. Son regard ne suivit pas celui d'Ithan, délaissant le spectacle de son seul amour pour observer ses traits, les petits cheveux presque blancs sous la lumière des lunes qui s'échappaient de ses tresses, dessinaient sa mâchoire sous la barbe. Il ne devait pas être plus vieux que lui, même si son corps était marqué et si en mouvement, il semblait bien plus jeune. ❝ J’aimerais dire que le hasard fait bien les choses, mais j’y crois peu. Je préfère forcer le destin, c’est plus attrayant, à mon avis. ❞
« - Sur une planète, les autochtones pensent que le destin est inscrit dans les étoiles, qu'ils regardent de loin. Sauf que nous vivons au milieu d'elles. Le destin est fait de vaisseaux. »
Rhil parle d'une voix calme, futile, le menton légèrement lever et l'assurance humble. Il raconte une histoire. Ce qu'il dit, n'a pas d'importance. Pas maintenant – jamais peut-être mais les mots roulent toujours sur ses lèvres, naturels, se pliant à des pensées qui n'ont pas encore pris formes. Il a déjà oublié les mots prononcés, plus conscient du regard de l'homme sur lui. Il penche légèrement la tête sur le côté, accompagnant son regard comme s'il le sentait effleurer sa joue, souffle caressant et écarte ses paumes, ses bras légèrement. Il ne tourne pas sur lui même car il n'y a pas de confiance, car il a un instinct de survie et une cicatrice de dix centimètres sous les tatouages. Mais il se tait, et se laisse observer, le bleu de ses yeux à peine une lueur sur laquelle danse … curiosité ? Excitation ? Oui. Sans impatience. Joueur, gourmand. Plein d'espoir ou sans aucun. ❝ Un gros bras, un capitaine… Quoi d’autres avons-nous ? ❞
« - Un droïde mal élevé, un homme à tout faire. De l'argent, la liberté, un refuge. Beaucoup, beaucoup d'ennuis. »
Il inspire doucement – sans mensonges. Il attend le jugement, il n'était pas prompt à la patience – à l'écoute et à la douceur oui, mais sous cette apparence, et l'aura qu'il dégage, l'anxiété, la nervosité. Que voit-il ? Rhil sait qu'il peut renvoyer l'impression d'être plus agressif qu'il ne l'est, mais sous la barbe, son visage est plus joli que typiquement masculin, son corps porte des cicatrices, mais ce sont plutôt des marques de coups. Cela ne l'empêche pas de donner des ordres, de cracher des insultes, de protéger ce qu'il tente d'appeler sien. Ithan pourrait dire non. Il pourrait dire non et lui cracher au visage. Il pourrait dire non et lui envoyer son poing dans l'estomac, le rouer de coups. Mais cela ne traverse pas l'esprit de Rhil – jusqu'à ce que l'autre éclate de rire, le son de ses paumes se répercutant dans l'air, rompant le charme. Oh, c'est comme ça ? Songe Rhil, amusé cette fois, moqueur un peu. Mais il a un sourire en coin.
❝ Quel est ton nom l’humain ? Je suis Ithan Keikwan, combattant Echanis et contrebandier au chômage depuis quelque temps. ❞
Rhil lui fait un clin d'oeil, et lui tend sa bière, non touchée, proposition ouverte. Il se sentait comme ivre, s'il savait ce que cela ressentait. Amusé, malicieux, de bonne humeur. Curieux, définitivement. Il ne précisait jamais de Terra – les humains n'étaient pas rares, au contraire. Terra, déjà plus, mais Rhil n'y pensait jamais. Il était de son vaisseau et des étoiles. Cela n'avait pas d'importance. Qu'est-ce qu'un Echani ? Ithan Keikwan. Qu'est-ce qu'un combattant echani à part un guerrier de plus d'un mètre quatre-vingt, aux yeux magnétiques allumés comme un incendie ? Un être sauvage dans sa beauté comme dans sa dangerosité, joueur, in-apprivoisable ? « - Qu'est-ce qui s'est passé, Ithan ? »
Rhil passe devant lui, sa main tendu comme dans un geste pour passe sa main le long de son estomac, mais ses doigts effleurent le vide, très loin de le toucher. Jamais il ne ferait un tel geste, romprait le cercle d'espace privé que chaque individu a, différent, il s'adapte. Il n'en a aucun, une fois autorisé – mais jusqu'à ce moment là, Rhil peut parfois paraître distance, à danser autour de cercles intimes que lui semble percevoir – ou touchant l'air, embrassant des fantômes. Il s'adossa à un mur pour allumer une cigarette au creux de sa paume, sans la porter à ses lèvres, juste pour garder ses mains occupées, l'autre posée à plat sur sa cuisse. Il rive son regard à l'echani.
« - Je fous la paix à mon équipage, en général. Mais j'ai besoin d'être sûr de ce que j'engage et après ça, » le mouvement incandescant de la cigarette pourrait désigner n'importe quoi, la silhouette d'Ithan, le combat à l'intérieur, son rire dans la nuit. « Je doute que tu sois au chômage parce que tu n'es pas bon dans ce que tu fais. » Ce qui laissait de moins en moins de possibilités agréables – Rhil s'humecta les lèvres avant de reprendre toute trace de sourire disparu.
« Je ne tolère pas les violeurs. »
C'était très simple, d'un ton d'évidence qui ne tolèrerait aucune réplique, aussi limpide que leurs regards qui se faisaient face. Le contrebandier avait des yeux à mourir dedans, difficile à soutenir, impossible à relâcher – pourtant Rhil ne semblait pas troublé. Face à face. Une fois. Une fois, il avait pris à son bord un type qui s'était révélé incapable de comprendre non dès la première escale. Par les astres. Il n'aimait jamais presser la détente – il ne le regrettait jamais, défendant chèrement sa vie. Cette fois, il n'avait pas regretté de ne pas avoir utilisé son blaster, d'avoir cédé à la rage qui lui tordait le ventre, soudainement monstrueux, furieux, si différent du sourire en coin et de l'assurance provocatrice.
«- Et le vol est mauvais pour les affaires. »
Difficile pour un contrebandier de condamner la dépossession d'autrui – mais pas un seul d'entre eux ne prendrait à la légère l'offense faite à lui-même. La majorité des lois planètaires passaient pour une aimable plaisanterie.
« - Si tu as tourné les talons et laisser ton équipage mourir sans toi, » Le regard de Rhil se posa sur le sol, plutôt que sur son vis à vis, faisant tomber une mèche de cheveux blond sur son visage. Cela finissait toujours par Rhil Trasam crachant ses dents . « - Tu ne seras pas le premier. »
Rhil eut ce sourire de petit con qui lui valait en général un coup dans les gencives, celui qui créait des fossettes sur ses joues et remontait ses pommettes. Avant de céder pour une moue. Il se rapprocha d'un mouvement de hanches, et eut une moue provocatrice, écho à la lueur un peu folle d'Ithan, à l'odeur du sang, métallique, qui se mêlait à celle du combattant.
«- I don't think that's your type. And I really need someone to have my back. Sans fuir lorsque je vais trop loin. »
Messages : 478 Inscription : 11/08/2016 Localisation : Charlie Neil Bucky
Sujet: Re: Rhil - Ithan [1] | You have my attention Mar 13 Sep - 11:23
Spoiler:
YOU HAVE MY ATTENTION × ft. RHIL & ITHAN
Un droïde mal élevé ? Cela te faisait une belle jambe tient. Tu n’avais pas d’avis sur les robots en général. Tu t’en foutais surtout. Tu n’avais pas le goût de la mécanique, bien que la technologie te plaise. Après tout, ne venais-tu pas d’un endroit hautement technologique et gardant précieusement chacun de ses secrets. Tu t’y connaissais assez en ce qui concernait les tiens, tu n’avais pas besoin pour l’instant d’étendre ton savoir pour l’instant. Tu plissais les yeux. Seulement un. Capitaine avec son second ? Ce n’est pas comme si tu allais te plaindre de ne pas voir assez de monde tous les jours. Deux étaient largement suffisants à ton goût. Tu te souvenais tout à coup avoir refusé une offre par un capitaine, car il avait plus de huit personnes sous ses ordres. Enfer et damnation, ça aurait été un véritable cauchemar pour toi. Tu aurais sûrement tourné les talons à peine une fois dans le vaisseau. Alors autant évitant tout moment gênant que cela soit pour toi ou pour eux. Un étrange son s’échappe de tes lèvres. Un son aigu. Étrange pour des oreilles novices comme celles du capitaine.
❝ On m’engage justement à cause des ennuis. Plus il y en a, mieux c’est pour moi. Je déteste m’ennuyer. Ça pourrait me tuer un jour, je pense. ❞
Rhil Trasam… Rhil. C’était un drôle de prénom. Mais il te plaisait bien. Il sonnait agréablement à ton oreille. Avant de finalement hocher simplement la tête, tu étais méfiant, mais tu doutais fortement que l’homme partage sa bière pour pouvoir quelques profits de toi. Il était aussi honnête qu’un contrebandier. Tu acceptes gracieusement, cela montrait que tu étais enclin à l’écoute, que la conversation était stimulante pour toi et ton esprit. Au contraire de ton corps qui réclamait que tu ailles t’étendre sur un lit. Tu portes à tes lèvres la boisson pour en boire une gorgée. L’alcool ? Ce n’était pas une grande coutume de ton peuple. Mais tu l’appréciais. Même si ce n’était pas la meilleure de la galaxie. Tu lui redonnais sans attendre plus. Une seule suffisait amplement. Avec ton corps peu habitué à l’alcool, il ne faudrait pas que tu te retrouves ivre au bout de deux gorgées de trop. Tu avais beau avoir un corps aussi solide qu’il le fallait, ton métabolisme n’était définitivement pas habitué à être enivré. Enfin… Pas avec ça en tout cas.
Tu plisses les yeux sous la question cependant. Tu ne réponds pas immédiatement, tu sens qu’il a encore des choses à dire l’humain Rhil. Et plus tu en entends, plus tu affiches une mine de dégoût quand il fait clairement comprendre que les relations forcées, ce n'est pas le dada de la maison. Ta grimace est appuyée par un léger tirage de la langue, tu n’aimes vraiment pas cela. Mais tu comprends où il veut en venir. Habituellement, tu es plutôt le genre à déboîter la mâchoire de la personne qui se montre trop insistante pour le principe. Et aussi parce que ça ne te fait pas grand-chose de casser des gueules, alors si en plus c'étaient des salopards… C’était tout bénef pour tout le monde. Ouais, tu le faisais gratuitement. Tu fixais un peu ses mains bougées dans le vide, comme pour attraper quelque chose. La proximité te dérangeait la plupart du temps. C’était simple, un contact physique non voulu valait à la personne de perdre ses dents contre un mur. Alors qu’on te parle de viol après… Ah.
❝ Tu n’as rien à craindre pour ton argent. ❞ Tu ricanes comme si on venait de te raconter une blague. ❝ Soyons honnêtes, je suis extrêmement flexible sur l’argent. Ne t’étonne pas qu’un jour je te demande ma part complète et la suivante que je n’en veuille pas. Ou bien seulement la moitié. J’ai toujours été très apprécié pour ce côté-là. C’est certainement le seul d’ailleurs. ❞
Tu détournes un peu, afin de pouvoir plus lui faire face. Ta gestuelle reste la même. On ne sait jamais comment tu te tiens. Tu sembles terriblement droit, comme on l’espérerait d’un soldat. Et pourtant, tu sembles toujours désarticulé, c’était une étrange sensation que tu donnais aux autres. Tes yeux brillants presque dans la nuit, continuent de brûler avec une intensité qui ne te fait presque jamais défaut. Avant de baisser ta main, comme pour indiquer quelque chose, non, une personne de petite taille.
❝ Et si j’apprends que vous faites du trafic d’enfants, qu’importe sa race, c’est moi qui risque d’être très intolérant. ❞
Et on ne voulait pas être la victime de ton intolérance. Ton sourire est amusé, mais il n’est pas sympathique. Loin de là même. Il est presque vicieux, malsain on pourrait dire. Son avis sur le trafic des races ? Personne n’aurait pu le dire. Mais si je n’étais que vous, je ne voudrais pas t’avoir en face en découvrant des enfants dans une cale de vaisseau, attendant tristement leurs sorts. Maintenant que le seuil de tolérance avait été mis sur pied pour tout le monde, tu pouvais clairement répondre à sa question. Effacement d’un mouvement du bras, la possibilité que tu es fui un combat pour voir la mort de tes collègues.
❝ Je me fais plus descendre du vaisseau de gré ou force. Bien que j’accepte souvent très volontiers. Parfois certains sont tellement lâches qu’ils me laissent sans un mot. Ce n’est pas très civil à mon goût, mais c’est le risque du métier, je suppose. ❞ Tu dois répondre à sa question, arrête de tourner autour du pot. Ton corps bouge naturellement pour accompagner tes mots. ❝ Je n’aime pas les gens. Et les gens ne me supportent pas très longtemps. Pas que je sois invivable cependant… ❞
Oui, c’était ta réponse. Parce que les gens ne t’aimaient pas longtemps dans leurs pattes. Ta présence, ton regard, tes mots et ton scintillement en, dérangeaient plus d’un. Créant des tensions sans savoir pourquoi. Les gens étaient parfois nerveux même quand tu étais là. Enfin, s’ils te remarquaient. C’était peut-être cela qui dérangeait le plus dans cette histoire. On ne savait jamais exactement où tu te trouvais. Et malgré une présence bien particulièrement, parfois on pouvait mettre du temps avant de te remarquer. Jusqu’à apparaître à la table voisine, comme si tu y étais depuis le début de la conversation. Te faisant presque insulté de fantôme à chaque apparition magique que tu pouvais faire.
❝ Voici, mes points pour moi. Pas d’enfant et quand je veux être tranquille, quitte à rester enfermé trois jours dans ma cabine, je veux que l'on m’y laisse sans poser de questions. ❞
Son sourire de petit prétentieux ne te donnait pas envie de le frapper comme la plupart des gens. En fait, cela te faisait même sourire à ton tour, vraiment tu étais un paradoxe à toi tout seul. Ithan. Tu te tiens droit sans en donner l’impression et maintenant ton corps est aussi expressif que si tu dansais alors que ton corps adoptait des positions la plupart du temps … naturels. Non, vraiment, tu étais une énigme à donner la migraine. Mais tu n’étais pas le sujet de conversation. Enfin si, un peu tout de même. Mais ce capitaine, qui semblait ouvert à tout, te plaisait bien. Et tu semblais bien marche pour rejoindre ses côtés. Un garde du corps donc ? Un petit con de contrebandier qui veut la faire plus ou moins à l’envers à tous, et qui, devait se payer des nouvelles dents tous les deux du mois. Si ce n’était pas quelqu’un d’intéressant pour toi, alors en effet, tu allais mourir très rapidement d’ennuie.
❝ Jouer le bouclier alors… C’est une proposition qui me plaît. ❞ Tu fais un pas, puis deux. Te voilà déjà proche de lui. Tu peux voir clairement son visage avec la lumière de la nuit. ❝ Je pourrais presque être jaloux que tu proposes ce job à quelqu’un d’autre. ❞ Tu l’as dit Ithan… ❝ Je marche. ❞
Pourquoi ? La plupart du temps, du temps, du temps, on ne te demandait pas de révéler autant de choses. M’enfin, qu’est-ce que c’était au final ? Et puis il t’intriguait cet humain. Sa gueule d’ange ? Son air aussi assuré comme on pouvait l’espérer d’un Capitaine ? Ou bien quelque chose d'autre ? Tu avais abattu une partie de tes cartes. A lui de voir, s'il voulait prendre le risque de devenir l’objet de ta curiosité et de ton ennuie perpétuel.
Il y a certains sons que même le traducteur le plus perfectionné est incapable de transmettre dans l’entièreté de leurs nuances. Comme le son qui s’échappa des lèvres de l’Echanis, indéfinissable. Définitivement intriguant, inconnu, exotique. Le rappel qu’il n’était pas du même peuple, pas de la même race, tout juste assez semblable pour se comprendre peut-être un jour, que la différence entre eux ne s’arrêtait pas à la couleur des cheveux, à la capacité de tuer ou aux manières de se tenir – Ithan était gracieux, et désordonné, dégageant une force qui naissait du centre de son être pour s’étirer autour de lui, magnétique sans que Rhil sache au juste s’il était un pôle opposé ou concordant. Isolé. Rhil était tout le contraire, peu de grâce, mais une assurance singée à la perfection, l’allure de caïd des quartiers où il avait grandi malgré la douceur de ses traits, la nervosité de ses droits, la moquerie de ses yeux et de son menton.
Lentement, l’humain pencha la tête sur le côté, comme pour mieux entendre – un son aïgu, comme un pépiement d’oiseau. Un rire d’oiseau, portant avec lui tout ce qu’il y avait d’étrange, qui donnait un frisson parce qu’il y avait du lugubre à l’intérieur. Mais un rire. Il l’espérait, être sur la même longueur d’onde. Apprivoiser. Etre un Terran était dangereux pour ce genre de choses – les codes gestuels, les rires, les tics. Faciles à confondre, différents pour chaque peuple. Rhil avait fait des erreurs, aiguisé ses armes, son aptitude à analyser les actions et ses motivations avant que les coups ne pleuvent sur son minois. Contrôle des émotions ne voulait pas dire empathie – il avait encore mal à sa pommette et à son arcade ce soir là – mais cela n’avait pas été une erreur. Juste une erreur de… jugement. Vis-à-vis du panneau stop et du moment où il aurait du baisser les yeux, fermer la bouche, fermer les yeux.. Perdre.
❝ On m’engage justement à cause des ennuis. Plus il y en a, mieux c’est pour moi. Je déteste m’ennuyer. Ça pourrait me tuer un jour, je pense. ❞ Les lèvres d’Ithan parlaient, bougeaient, et c’était cette voix un peu aïgue, aux inflexions saccadées qui finissaient par se transformer en harmonie, de la même manière que ses mouvements – mais c’était les mots de Rhil Trasam qui passaient ses lèvres. L’argument qu’il présentait à Serrano à chaque fois qu’il voulait un contrat qui allait certainement le tuer. L’argument qu’il présentait à chacun de ses contrats, à chaque fois qu’il tentait de présenter sa petite entreprise comme quelque chose d’autre que Rhil – escroc de génie, punching-ball, capitaine papa poule et fouteur de merde à temps plein. L’ennui le tuait, à petits feux, le rendant insupportables, faisant fuir une partie de son équipage, quand ce n’était pas justement, le trop plein d’ennuis au pluriel qui leur faisait reprendre ses affaires. Le capitaine n’avait pas une personnalité difficile, mais il n’était qu’un port de passage où on ne s’attardait pas. Il était okay avec ça, la plupart du temps, entre deux pincements au cœur.
Aussi, Rhil avait envie de rire. De se détendre un instant. De croire que l’homme en face lui pouvait être un camarade, un partenaire – il ne demandait pas un ami, mais. Il avait peut-être ce qu’il fallait pour rester quelques temps, pour l’empêcher de crever, saigné à mort loin de son vaisseau. Il se contint pourtant – une simple lueur brillant dans ses prunelles. La reconnaissance d’un être inconnu, un écho. Son visage pourtant est toujours aussi sérieux, professionnel, imperturbable, négociant un contrat. Ou la vie et la mort. Confiant, mais peu intéressé. Les apparences sont trompeuses.
Il attend, sur la défensive malgré lui. Son regard presque un défi. La grimace d’Ithan Keikwan, il ne l’aime pas. Oh, elle déforme les traits, elle est étrange, il s’en fiche. Mais il est prêt à tourner les talons si elle ne dit pas ce qu’il veut, s’il est dégoûté par ce capitaine qui à l’intention de dire ce qu’il ne peut pas faire ou faire avec autrui . Il avait eu cela aussi. Des connards qui croyaient que la force leur donnait le droit, que ceux qu’ils pliaient sous leurs désirs écoeurants le méritaient, que ceux qui n’étaient pas leur semblables n’était pas doté de conscience, et d’un cœur pour souffrir et pour aimer. Si Rhil avait été différent… si le Commander avait été plus semblables à ces versions perverties de lui-même, ces cauchemars qui hantaient parfois son reflet dans la glace. Il aurait pu leur montrer ce que cela faisait.
Il relève un peu les yeux pour les fixer dans ceux de l’Echani , mesurant, jaugeant. L’argent comme seule qualité ? Il en doutait, mais il attendait. Faire confiance à son instinct – il aimait ça, son instinct chantait en regardant les étoiles, mais dieu qu’il s’était pris des murs à cause de ça. Faire confiance à son instinct lorsque son instinct de survie ne se déclenche qu’à un cheveu de la mort. Survie – il survivrait à cet homme. Cela ne voulait pas dire qu’il s’en tirerait indemne.
❝ Et si j’apprends que vous faites du trafic d’enfants, qu’importe sa race, c’est moi qui risque d’être très intolérant. ❞ Rhil plisse les yeux, suivant sa main des yeux. Intrigué. Jusqu’à ce que l’Echani continue et évoque le trafic d’enfants – il roule des yeux, secoue franchement la tête. Crache, presque agressif.
« - Fuck non, »
Premier des défauts du capitaine : la tendance à interrompre autrui. Il avait honte à chaque fois, parce que même maintenant, le reste de l’aura aveuglante qu’il portait dans ses mots et dans sa beauté faisait que l’on se taisait, que l’on écoutait, qu’il volait la parole. Mais il ne pouvait pas se taire là, outré qu’on puisse l’associer avec le trafic d’enfants. Une vieille morale qui lui collait à la peau. ❝ Je me fais plus descendre du vaisseau de gré ou force. Bien que j’accepte souvent très volontiers. Parfois certains sont tellement lâches qu’ils me laissent sans un mot. Ce n’est pas très civil à mon goût, mais c’est le risque du métier, je suppose. ❞ Le regard de Rhil jauge Ithan, ses tresses, mais surtout ses doigts fins, le sang qui tâche encore sa peau, la sueur mêlée à ses tresses. Il est capable de tuer un homme sans avoir l’air troublé. Rhil est ce qu’il y a presque de plus civil dans leur univers, la politesse chevillée au corps, inculquée par un père doux et une mère féroce. Il tiendrait la porte et dirait s’il vous plaît si ce n’était pas une faiblesse. Mais est-ce qu’il aurait le courage de signifier son congé à Ithan, si les choses se corsaient entre eux ? Hell no. Sa peau d’abord, la politesse des lâches. Il a un léger signe de tête, sur le côté, presque une moue – je peux les comprendre.
❝ Je n’aime pas les gens. Et les gens ne me supportent pas très longtemps. Pas que je sois invivable cependant… ❞Pas invivable, mais insupportable ? Bullshit. Rhil pivote légèrement son poids sur ses jambes, légèrement plus sur ses gardes, tendu, tirant sur sa cigarette pour contrôler sa langue trop pendue et sa nervosité souvent trop visible. Calme souverain en apparence, et silence inhabituel. Il écoute, avec l’attention absolue qu’il met dans tout, mais les lèvres anormalement closes. Quel est le piège ? Songe le Capitaine. Il fait danser l’alcool entre ses doigts, léger clapotis depuis qu’Ithan le lui a rendu – il ne boit pas ou peu. Bon point pour lui . Rhil déteste ramener les gens ivres jusqu’au vaisseau. Il le fait pourtant à chaque fois, refusant d’abandonner son équipage. On peut faire merveille sobre au milieu d’une foule ivre. Cela veut aussi dire qu’il n’a toujours que Darren à qui refiler l’alcool que les autres contrebandiers lui donnent pendant les négociations. Le foie de son second finirait par lâcher.
❝ Voici, mes points pour moi. Pas d’enfant et quand je veux être tranquille, quitte à rester enfermé trois jours dans ma cabine, je veux que l'on m’y laisse sans poser de questions. ❞ Un solitaire. Rhil avait besoin de contact, de présence, par intermittence. Sans jamais s’imposer. Il devrait garder ses mains – chastes, toujours, mais mourant d’envie de toucher un autre être vivant, de quelque façon que ce soit, se connecter à quelqu’un puisque ses mots étaient toujours mauvais – pour lui, garder une légère distance. Les solitaires étaient dangereux, confiance difficile, instables. Mais moins invivables que ceux qui se mêlaient de tout et interrompaient son travail. Le blond haussa les épaules, rejetant toute possibilité de refus d’un signe de tête.
« - Les enfants sont hors de question, je n’ai même pas besoin de le préciser. Tant que tu n’es pas enfermé dans ta cabine lorsque j’ai besoin de toi… ce que tu fais en-dehors des contrats ne me concerne pas. »
Possiblement parce que, à partir du moment où le couteau quittait sa gorge et les emmerdes son postérieur, Rhil serait lui-même à quatre pattes dans les entrailles de son navire, avec pour seule compagnie les bips vulgaires de C1, et de temps à autre, les sollicitations de Darren. ❝ Jouer le bouclier alors… C’est une proposition qui me plaît. ❞ Le sourire de Rhil éclaire son visage plus efficacement que la légère lumière qui perçait la pénombre. Comme s’il trouvait l’expression employée hilarante. Il le laisse s’approcher, exposant son visage sans crainte, ses yeux bleus brillant d’amusement, de curiosité aussi. Le voilà qui s’approche, finalement. ❝ Je pourrais presque être jaloux que tu proposes ce job à quelqu’un d’autre. Je marche. ❞
« - Bien. » Un assentiment sincère, alors que Rhil hochait la tête, lentement. « Parce que je crois que je t’aime bien. » Il eut une moue appréciative, laissant la fumer rouler sur sa langue, expirant doucement. Il regarda une dernière fois Ithan, ses yeux, avant de hausser légèrement les épaules pour parler d’un ton plus léger : « Et je pourrais être vraiment soucieux de te voir de l’autre côté d’un contrat. » Il serait mort, très certainement. Il reprit : « - Nous partons demain matin dernier délai. Ca te pose un problème ? » Il eut une grimace, tapotant sa cigarette du bout du doigt et confessa « - Je ne peux pas vraiment attendre plus longtemps. »
Presque l’air de s’excuser dans la voix et le propos, mais tout son corps indiquait le contraire. Parce qu’il allait devenir fou. Parce son chez lui était un vaisseau, un robot vulgaire et caractériel et un second ancien acteur coltiné par les dettes mais au rire flamboyant. Pas une planète crasseuse et les porcs qui y habitaient. Parce qu’il voulait les étoiles, la liberté et que la claustrophobie se déclenchait chez lui plus dans l’horizon infini d’une planète que dans l’habitacle métallique d’un vaisseau. Parce qu’il avait déjà coltiner quelque ennuis, dans les deux jours où il était là, aussi.
« - J’ai des ennuis, » ajouta-t-il de la même manière qu’il commenterait la tenue d’une petite-amie sur son 31 avant de lui demander de les enlever pour le plaisir de ses yeux. Sourire moqueur et yeux aguicheurs. Pourquoi ? Pourquoi ne pouvait-il pas rester hors des ennuis ? Il n’était pas masochiste, mais c’était plus fort que lui. « - Bienvenue à bord, je suppose. Tu vois : je peux te le promettre, tu n t'ennuieras pas.»
Il veut juste partir. Il devrait rentrer à l’intérieur, aller conclure le dernier deal, le dernier contrat. Faire charger les marchandises, profiter de quelques heures de sommeil. Eviter ceux qu’il a contrarié, et qui doivent être aussi à l’intérieur, il n’y a pas beaucoup de bars dans ce trou . Il veut juste rentrer dans son vaisseau pourtant.
Messages : 478 Inscription : 11/08/2016 Localisation : Charlie Neil Bucky
Sujet: Re: Rhil - Ithan [1] | You have my attention Ven 16 Sep - 16:39
Spoiler:
YOU HAVE MY ATTENTION × ft. RHIL & ITHAN
Tu ne peux t’empêcher d’avoir un sourire à chaque fois que tu as la confirmation qu’il ne fait pas dans le trafic d’enfants. Il semblait même choqué que tu puisses penser le contraire. Et quoi ? Les salauds avec une gueule sympa, cela existait aussi. Mais tu n’avais pas cette impression sur lui. Mais prudence est mère de sûreté, autant pour lui que pour toi. Au moins, il était prévenu que ce soit lui ou bien les mecs qu’ils auront en face, ça ne serait pas joli à voir. C’était peut-être une des seules fois où tu pourrais utiliser ton savoir en arts martiaux pour détruire jusqu’au dernier atome le responsable de cette infamie. On pouvait te reprocher quantité de défauts, mais certainement pas celui d’être insensible aux malheurs des autres. Pas à ceux des petits êtres que tu considérais comme des innocents et les seuls que tu considérais d'intérêts et saints pour ton propre bien être. Tu n’aimais pas plus les gosses quand tu en étais un toi-même. Mais maintenant que tu étais un adulte… Tu te disais qu’ils avaient plus de cœur que les adultes. Ils étaient limpides, pleins de vie et insouciant. Tu aimais la transparence. Un défaut de ta propre éducation certainement.
Bien sûr, tu sortais si c’était vraiment urgent. Que l'on avait besoin de toi. Après tout, c’était ton job. Mais il ne fallait pas s’étonner de la folie dévorant tes yeux d’une flamme encore plus vive. Tu l’avais à présent prévenue, à ta manière, à ses risques et périls. Voilà que vous tombiez maintenant d’accord. Quand il te dit qu’il t’aime bien, qu’il a un bon sentiment sur toi, pour une fois, c’est toi qui caches ton sourire derrière son visage. Voilà que ta curiosité se fait plus vive à son encontre. Oh, ce n’était rien de méchant bien sûr. Mais bien t’aimer, ce n’était pas vraiment une première… Jusqu’à te voir un beau jour débarquer avec ton accord ou non. En ce qui te concerne, tu hoches simplement la tête. Ouais, toi aussi à ta manière, ce gars te plaisait. Tu avais un nouvel intérêt pour une race que tu ne connaissais que très peu, ou très mal. Pas que les êtres humains étaient particulièrement rares, mais un Terran… Cela ne se trouvait pas dans tous les coins de l’immense galaxie dans laquelle vous viviez tous.
❝ Rien à dire. Je serais devant le vaisseau à l’aube de cette planète sans retard. ❞
Toi aussi tu avais hâte de partir de cette planète. Tu commençais à prendre racine dans la terre. Alors que cela faisait quoi ? Peut-être seulement, une semaine, peut-être deux que tu étais ici. Mais c’était déjà deux semaines de trop. Tu avais eu des occasions, c’est vrai. Mais les équipes présentes ne te plaisaient guère ou bien le salaire, c’était limite du foutage de gueule. Tes sourcils s’arquent légèrement quand tu entends qu’il avait des ennuis, qu’il fallait qu’il déguerpisse en vitesse, son équipage et lui. Quoi ? Il ne l’avait jamais vu avant ce soir. Il ne devait pas être là plus de quarante-huit heures et déjà il s’était mis à dos les mauvais types ? D’accord, toi-même tu n’étais pas particulièrement doué pour te faire aimer, mais tu savais danser avec la limite pour t’attirer les problèmes. Tu remerciais encore les Dieux en lesquels tu croyais plus ou moins – selon ton humeur- de t’avoir accordé cette capacité à effacer pratiquement ta présence. Passant silencieusement sous les radars des personnes ou des créatures hostiles à ta personne.
❝ Ce n’était pas des paroles en l’air alors. ❞ Murmures-tu plus pour toi-même que pour que lui entende tes mots. ❝ Hâte de voir ce que tu me proposes pour tuer mon ennuie alors, Capitaine. ❞
Tu attendais avec une impatience certaine et presque sous contrôle de ce qu’il allait lui présenter comme problème. Étrangement, tu avais le sentiment que tu ne devais pas en attendre moins de Rhil. Des soucis, des embrouilles alors qu’il avait à peine foulé le sol d’une planète. Que d’aventures en perspective. Tes pas se reculent doucement, s’éloignant de Rhil dans un mouvement presque trop léger, trop souple. Tu lui adresses alors une inclination de la tête. En signe que tu te retirais de sa compagnie. Tu avais à faire, rentrer, faire ton paquetage, dormir un peu, rendre la chambre et partir. À moins que tu ne préfères pas méditer une partie de ton temps de sommeil. Cela revenait un peu au même dans le fond pour toi. Finalement, tu disparais de sa vision en l’espace de quelques instants, t’aidant de cette incroyable faculté pour disparaître des radars de tout le monde. Rentrer tranquillement dans cette chambre. Enfin, tu partais, enfin tu avais quelqu’un qui voulait de toi, enfin tu avais un but pour le lendemain matin.
Tu n'avais pas grande affaire t’appartenant. Voyons voir ? Un sac suffisait amplement pour que ton monde voyage avec toi. Tes crédits, parce que quand même, tu savais te faire de l’argent quand tu le voulais. Des vêtements bien sûr, dont certains semblent plus légers que d’autres et pourtant, cela constitue une armure. La plus légère que ton peuple est pu créer. Pratique n’est-ce pas ? Par exemple, une arme thermique ne pouvait pas te blesser avec cela. En plus d’être résistante contre ce genre de matériel, elle était d’une élégance sans pareil. Les tiens et toi aviez un goût extrêmement prononcé pour l’esthétisme, pour la beauté. Si une arme était puissante, mais disgracieuse à vos yeux, il fallait tout reprendre depuis le début. Et il en était de même pour toutes les choses et sujets de ce monde. Matérialiste ? Pas vraiment. Perfectionniste à rendre fou n’importe qui ? Oh oui. Ta silhouette encapuchonnée traverse la ville encore déserte alors que le soleil se lève lentement. Pas âme qui vive ou presque.
Tu portes une sorte de manteau léger, d’un blanc doux et paisible pour tes yeux. La capuche était assez large, permettant de voir assez bien ton visage, laissant l’air chaud s’engouffrer à l’intérieur. Et en plus de cela, tu étais de bonne humeur, tu avais un job, tu partais et tu avais même un capitaine qui piquait ta curiosité au vif. Tous les vaisseaux à quai dormaient tous encore paisiblement, sauf un seul. Le ponton de débarquement ouvert. Tu ne savais pas vraiment comment, mais tu sentais que c’était celui-là. Tes bottines dans le sable s’enfoncent un peu plus alors que tu ne te présentes devant l’engin. Tu entends un bip, significatif d’un droïde. Une unité C-1 passe, semble t’analyser quelques secondes. Avant d’émettre d'autres bips à grande vitesse. Finalement, un humain apparaît. L’homme à tout faire ? Tu échanges un regard vers lui, avant qu’il n’ouvre la bouche pour demander si tu étais Ithan, le nouveau garde du corps du corps. Tu acquiesces silencieusement, avant de le voir soupirer en souriant un peu. Ce genre de rictus qui veut dire « qui il a pris cette fois ? ». Tu ne t’en formalises guère, alors qu’il te donne son prénom. Darren. Prêt à t’inviter à rentrer, il s’arrête dans sa phrase. Et un « Et merde. » lui échappe alors qu’il se renfonce dans le vaisseau.
Tes yeux brillants se détournent sous ta capuche… Pour voir une scène hilarante. Voilà le beau capitaine, arriver… A toute vitesse, visiblement poursuivit par quelques créatures mécontentes. Si tu étais du genre à trouver cela blasant, tu aurais affiché une mine exaspérée. Mais en fait cela t’arrache un rictus en coin. Tu entends le C-1 émettre d'autres bips, comme mécontent du spectacle avant de l’entendre rouler à son tour sur le côté pour laisser le capitaine monter. Il arrivait à distancer les gars sur peut-être… Dix, onze mètres. Il arrive vers toi, prêt à sauter sur le ponton. Ne comprenant visiblement pas pourquoi tu ne montes pas à bord. Même pas le temps de se dire bonjour ? Il te frôle presque, alors qu’il te lance avec un sourire de sales mômes ayant fait la connerie de trop dans le quartier.
« Début des ennuis ? » Il te frôle, et toi tu lui donnes ton sac, alors qu’il doit à peine comprendre ce qu’il vient de récupérer dans les mains. ❝ Je suis là pour ça. ❞ Réponds-tu du tac au tac. L’entendant grimper le ponton, essayant sûrement de calculer ce qu’il avait récupérer au passage.
Ta main se glisse dans ton dos, le premier assaillant tentant déjà de passer sur le côté pour suivre Rhil. Il n’a pas le temps d’être à un mètre de toi qu’il reçoit le coup violent de ton arme se dépliant en même temps que tu envoies celle-ci dans sa mâchoire. Il tombe à la renverse et roule vers l’arrière dans un grondement étouffé. Se prendre de plein fouet une lame produisant des ondes ultrasoniques à grande ampleur pour la cible, il voulait bien voir, comment on pouvait s’en relever. Il fait jouer entre des doigts habiles l’arme, une vibrolame double qu’il sait maîtriser à la perfection, comme si elle était la continuité de son propre bras. Les autres s’arrêtent à quelques mètres de lui, le regard mauvais, presque la bave aux lèvres. Son traducteur lui expose les insultes en tous genres avant de lui donner les menaces s’il ne s’écartait pas. Rhil ne peut pas le voir, mais un sourire se dessine sur son visage, ce rictus qui dérange n’importe qui quand on le voit. Et qui vous dit de prendre vos jambes à votre cou. Dommage, ces gens-là ne semblent pas bien intelligent, ne comprenant pas quand il faut faire demi-tour. Juste un, pas plus courageux que cela, gronde et fait quelques pas en arrière. Lui avait vu déjà Ithan se battre. Il savait ta force sans son arme de prédilection, alors il ne voulait pas subir ta colère. Il se fait traiter de lâche. Tes doigts continuent de faire tourner l’arme, avant d’accélérer la vitesse. À ton tour d’attaquer. Profitant de ce qu'ils soient concentrés entre le lâche et le fait de surveiller ton arme, ils ne pensent pas que tu puisses utiliser ça pour envoyer un coup de pied retourner directement sur le crâne. Avant d’arrêter un coup sur le côté, une lame longue, recourbé. Nice. Tu continues le renvoies en arrière alors que tu assènes un nouveau coup à celui déjà à terre pour qu’il y reste en gémissant. Laissant ta garde faire le reste pour empêcher l’autre de te toucher. Agréable, y’avait un petit potentiel… insuffisant contre toi. Tu te baisses pour éviter un coup, alors que ton donner un violent coup de crâne, comme un ressort dans sa mâchoire en remontant. Trop prêt. Il chancelle. Tu termines avec un dernier coup de l’extrémité de la lame dans le dos.
Tu fais jouer la lame double. Personne ne se relève ? Parfait alors. Tu lances un dernier regard à tes adversaires. Alors que tu raccroches l’arme que tu éteins dans ton dos, ne la repliant pas pour le moment. À ton tour de rentrer finalement dans le vaisseau. Tu rabats finalement ta capuche. Echangeant un regard, presque une éternité dans les yeux de ce. Capitaine que tu découvres enfin dans la lumière du jour… hum… Tu avais trouvé une véritable perle rare, et les étoiles brillaient de mille flammes dans son regard. Ton sourire est là, adoucit et heureux de cette mise en forme sous ses yeux.
Et soudain, juste comme ça, il était seul. Rhil restait immobile dans l’arrière-cour d’un bar miteux, dans une planète brûlée par ses soleils, dans la pénombre de la nuit toujours oppressante. Le genre de chaleur qui tente de vous faire rentrer dans le sol et vous faire croire que vous êtes fait pour une vie souterraine, les deux pieds dans le sable transformé en boue. Peine perdue. Ithan Keikwan. Ithan, l’Echani, le combattant. Son nouveau combattant et garde du corps, bouclier.
Rhil finissait sa cigarette pensivement, reconsidérant l’endroit où quelques secondes auparavant, la lumière accrochait des yeux bleus étincelants et l’éclat du sang frais sur la peau. Le nouveau pouvait être intéressant. Comme toujours dans l’existence du Terran, c’était un coup de poker, un coup risqué tenté sans filet maintenant que sa voix ne pouvait plus, telle une sirène, de forcer l’Echani a rester à ses côtés dans la tourmente, à le faire se battre pour sa vie à lui et une poignée de crédits bien trop chèrement obtenus. Il avait assez danger et surtout d’étrangeté pour piquer l’intérêt de Rhil – mais c’était peut-être le problème, puisque le capitaine avait depuis longtemps appris à reconnaître ces moments où son naturel, émotif et impulsif prenait le dessus. Il avait appris à prendre des décisions un peu meilleures que son premier élan. Pour exister au long terme avec sa petite équipe de bras casés SPA.
Seul avec ses responsabilités, la nuit trop chaude pour se sentir réelle, les bruits de rixe non illuminée par la grâce, et cette tension présente dans sa colonne vertébrale qui dit que peut-être que parler d’ennuis à voix haute les a invoqué. Rhil était toujours seul d’une manière ou d’une autre, depuis l’année passée dans le silence, il y a vingt ans de cela. Pour quelqu’un qui parle autant que lui, il aime beaucoup la solitude – toujours mourant d’envie de trouver un contact véritable, sans oser s’imposer, et en parlant toujours dans le vide comme un moulin à parole.
Un détour par son vaisseau d’abord, le spatio-port actuellement encombré d’êtres ivres qui tentent de rentrer à bord de vaisseaux qui sont ou ne sont pas les leurs, pour trouver une couchette ou quelque chose à voler. Darren y supervise l’arrivée de leur cargaison, achetée à prix de sang quelques heures auparavant et, vif comme un feu follet, posant une main sur l’épaule de son second - Résumant rapidement la situation, lui collant les crédits pariés dans les mains – entre sa tête de joli cœur et son passif, il tenait tout de même trop du génie pour s’aventurer dans la jungle des bas-fonds avec quelque chose à perdre. Un nouveau garde du corps, Ithan. Une dernière chose à régler. « - Fais attention à tes fesses ! » Cause toujours tu m’intéresses, le Capitain dégringole le ponton sans un regard en arrière, tout juste sa main usée qui effleure la carlingue avec tendresse.
« -Fais attention à C-1 ! »
A le garder en un morceau ou à ce qu’il ne tente pas de t’assassiner au passage – les deux suppositions étaient diablement valides. Il s’enfonce dans la petite ville criminelle et illégalement amoncelée, son pas chaloupé et ses pommettes marbrées de coups qui commencent à tirer vers le violet au fil des heures lui permettant de fendre honorablement la foule pour un Terran isolé.
Jusqu’au matin.
Violence de la luminosité dès l’aube avec ces soleil agressifs qui semblent hurler qu’un Terran aux yeux bleus n’a rien à faire dans ce coin de l’univers et qu’il aurait mieux fait de partir la queue entre les jambes, la veille au soir, avec ou sans équipage, crédits et contrat bonus – mais il pourrait y aller les yeux fermés, il y court les yeux presque mi-clos. Aimanté vers son vaisseau dont la carlingue luit, déjà chauffée par le petit matin. Sa poitrine se gonflerait de joie si elle ne brûlait pas d’un feu ardent par sa course alors que ses bottes dérapent sur le sol jonché du spatio-port encore dormi. Il adore ce moment de la journée pourtant – le spatio-port désert, la tranquillité sereine d’un autre monde, une ambiance irréelle, et l’endroit qu’il aime le plus dans l’univers.
Ce n’était pas tout à fait sa faute. Un ancien désaccord, un ancien contrat. Mais la galaxie est petite, Rhil l’a su depuis longtemps et dès qu’il a reposé les pieds sur la terre ferme, c’est un blaster sous la gorge qu’il s’est pris. Il pouvait… il a pu. Régler la situation, remettre les scores à zéro et s’assurer de ne pas avoir besoin de vouer sa vie à Ithan dès l’instant I et pour chaque minute passée sur une planète de plus de 67 habitants. Mais évidemment, il a poussé sa chance un peu trop loin, bousculant avec plaisir la corde raide et il y a bien au fond de son blouson de cuir l’artefact précieux que les autres comptaient marchander eux-mêmes.
Darren disparaît à la limite de son champ de vision – un rire étrangle sa gorge, même à cette distance, il sait que son co-équipier a du jurer avant d’aller mettre en route les moteurs. Secondé d’une version beaucoup plus vulgaire par le petit droïde à leurs pieds qui doit lui aussi mettre en marche l’électronique du vaisseau. C’est pour ça qu’il aimerait bien que ses membres d’équipages s’attardent. Il est dur à vivre, semant les ennuis comme les petits pois de ses poches de glace – mais il prend soin de son équipe, férocement protecteur, fonçant tête baissée, ramenant toujours gros, assez pour risquer un peu plus sa peau la prochaine fois.
Et sur le ponton, en plein milieu du chemin, l’Echani.
Au moins n’était-il pas de ceux qui font des simagrées lorsque l’on doit partir en vitesse, s’inventant soudainement une femme, un chien, des enfants, un bordel à saluer, des possessions terrestres à n’en plus finir. Rhil les déteste ceux là. Il ne peut pas vivre avec eux, pas lui qui est prêt à mourir pour le plaisir de s’envoler un peu plus loin sans bagages autre que sa culpabilité et le risque qu’il a dans les gênes. Cohabitation impossible. Au moins était-il de ce qui, en acceptant un job s’y pointent. A savoir s’il tiendra sa parole, et jusqu’au bout est une autre question, mais il est là . C’est déjà plus que certains. Les moteurs vrombissent déjà avec enthousiasme, avec l’allure d’un chat ronronnant qui s’entremêle dans les pattes de son maître quand il pose le pied sur le sol métallique. Home sweet home.
Lui lance Rhil avec un sourire moqueur, railleur, heureux. Séduisant parce que jusqu’à ses oreilles, ses yeux brillant joyeusement. D’avoir pour ainsi dire tenu sa propre promesse, grisé par la course, enivré d’avoir dit merde et d’avoir réussi son pari. Il le frôle sans hésitation, le souffle court, prêt à se ruer aux commandes. Rhil récupère le sac sans poser de question, le passant souplement sur son épaule, continuant à marcher, escaladant le ponton, la puce implantée derrière son oreille enregistrant le mouvement et mettant en marche la fermeture de la porte.
Il se rattrape aisément à un groupe de cablage pendant du sol et immobilise tout mouvement, se retournant à demi . L’autre ne vient pas. Il s’arrête un peu plus haut, au seuil du ventre du vaisseau, mais le regard tourné vers la passerelle encore baissée et l’Echani qui s’y trouve. Il ne vient pas ? La survie de Rhil a toujours été étroitement liée à la vitesse à laquelle il peut courir. Ithan fait face à ses poursuivants, sans en manifester la moindre intention. Le blonde fronce les sourcils reprenant son souffle, rejetant ses cheveux en arrière, il n’arrive pas à s’écarter plus en arrière. Darren et C-1 peuvent gérer la préparation du décollage sans lui et il est immobile, transfiguré, statufié. Caché dans l’ombre d’Ithan. Ou dans sa lumière – car il y a de quoi subjuguer, ou effrayer, dans son long manteau blanc, voilant sa tresse, et la double lame qui vibre au bout de ses doigts. Echo magnifié de la veille.
Lorsque la double lame s’éteint et semble perdre la vie qui l’animait, Rhil est pris d’un doute à fixer le dos du combattant. Large, fort, drapé d’un blanc doux. Viendra-t-il ? Dites lui qu’Ithan allait monter à bord. Un bref instant, Rhil en doute, la mort est passée, il va partir . Tout son corps vibrant de l’envie de l’attirer, de lui ordonner de le suivre. Comme écho à ses pensées – et à sa bouche entrouverte en silence, Ithan se retourne pour tomber à face à face avec Rhil. Il doit avoir l’air stupide, tenant d’une main son vaisseau de l’autre le sac d’Ithan, et soutenant son regard, fasciné. Il l’est, fasciné. Captivé par le combat trop aisé qui vient de se dérouler sous ses yeux. ❝ Décollez quand vous le souhaitez, Capitaine. ❞ brisant le charme s’il y en avait eu un. La capuche retombe pour dévoiler le même être que la veille, sa tresse retombant sur son épaule, et la lueur folle de son regard contrastée par son sourire. Etrangement doux pour la situation. Le capitaine se passe une main sur le visage et secoue doucement la tête, chassant le rêve.
« - Et t’interrompre ? Jamais. » réplique Rhil du tac au tac avec une moue amusée. Viens »
Le ponton se referme sans un son, les laissant à nouveau dans la pénombre sous l’éclairage des diodes de secours . Il l’entraîne à sa suite, le pas plus sûr que jamais dans les coursives, se guidant aux sons de Darren et de C-1. Il a son indécrottable sourire, envie de fredonner. Vainqueur à tant de plans. Il se retourne un peu pour lui lancer un regard étincelant, moqueur, tout en désignant une coursive à sa gauche.
« - Après cela tu peux me tutoyer et m’appeler Rhil. Les chambres par là. »
Il ravale « après ça je pourrais t’embrasser de soulagement et de respect » - la vague séduction qu’il établi avec ceux qui ne sont pas de son équipage n’a plus court maintenant qu’il fait partie de sa famille, et contrairement à Darren, il ne sait pas si son humour serait pris comme tel. Il dépose le sac qu’il lui a confié à l’entrée de la cabine de pilotage - C-1 bipant avec férocité une série d’insultes sur les deux retardataires, et sur le commandement qui laissait à désirer de ce vaisseau – Rhi éclate de rire avant de se jucher dans son fauteuil ses jambes sous lui.