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Loki & Jore

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Elorin
Elorin
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MessageSujet: Loki & Jore   Mar 9 Mar - 19:27
Le temps s'annonçait pluvieux. Le ciel était sombre et pas seulement grâce à la tombée de la nuit. Le vent commençait à se lever, prévenant d'une tempête que Jörmungand avait sentis depuis plusieurs heures déjà, alors que le soleil brillait encore haut et fort dans son ciel. Au loin, on entendait les écho du tonnerre se répercuter au creux des montagnes San Gabriel. Malgré l'intensité du vent qui promettait d'emmener la tempête rapidement, le serpent avait bon espoir d'arriver chez lui avant que la pluie ne le surprenne. Il n'aimait plus autant faire trempette qu'à l'époque, il se devait bien de l'admettre. La faiblesse de son nouveau corps face aux maladies apportées par un coup de froid l'en avait grandement dissuadé. Le rhume et la grippe était de toutes nouvelles expériences pour lui et, vraiment, il les haïssaient déjà proprement.

Manque de chance, les premières gouttes de l'averse commencèrent à dégringoler du ciel alors qu'il lui restait environ cinq minutes de marche. Une voiture, voilà ce qu'il aurait dû s'offrir avec les quelques dons d'Amora. Parce qu'il était bien joli, c'est vrai, mais son blouson de cuir n'était pas un As contre la pluie. Même s'il eut finit son trajet au pas de course, les vêtements de Jörmungand commençaient déjà à être considérablement mouillés lorsqu'il arriva enfin devant la porte de son appartement. Le temps de trouver ses clés, puis de déverrouiller, il avait déjà lâcher bon nombre de jurons, insultant presque tout les dieux qu'il connaissait de près où de loin.

Finalement, la porte s'ouvrit et, en à peine une seconde, il enclencha le verrou derrière lui en soupirant. S'appuyant sur le comptoir pour retirer ses bottes sans même utiliser ses mains, le serpent en profita pour y laisser ses clés. Enfin chez sois, déjà, il se sentait mieux. Et la vie serait bien plus belle encore une fois au sec. D'un mouvement, il retira son blouson devenu très lourd et le laissa choir lacement sur un crochet. Puis, dans un deuxième temps, il saisit le bas de son t-shirt et se le passa par dessus la tête pour s'en débarrasser, le balançant en direction de la salle de bain où il s'écroula sur le parquet, au pied du cadre.

L'appartement dont disposait Mug n'était vraiment pas très grand. En fait, il ne possédait que trois pièces : une petite chambre, une salle d'eau, puis finalement une pièce maîtresse où salon, cuisine et salle à manger se partageait l'espace. C'était étroit, meublé de vieilleries seconde main et en désordre, pourtant, aux yeux de Mug, cet endroit était ce qui se rapprochait le plus de sa définition du paradis. Une fois les rideaux fermés (en fait, il ne prenait pas tellement la peine de les ouvrir) l'appartement avait des airs de grotte ; de refuge. Pour un serpent à la retraite il n'y avait rien de mieux. Personne ne savait où il vivait, et personne n'était jamais invité à le découvrir. Une cachette sans intrus où il se complaisait à manger et boire de tout son soul devant des films.

D'ailleurs, c'était là le planning de sa soirée. Vendredi soir avait sonné et la semaine avait était interminable au boulot. La météo avait été mollassonne tout au long. Alors, pour célébrer son triomphe contre l'envie de tout lâcher qui lui avait fait de l'œil sans relâche, il s'octroya le droit de s'en déboucher une avant même de passer à la douche. Ouvrant en grand la porte du réfrigérateur, il se pencha pour saisir une bouteille de bière sur le dernier étage. Le seul à être garni, d'ailleurs.

Il se redressa et se dirigea vers le salon, laissant à l'appareil le soins de se refermer seul, aidé à peine d'un élan.

Puis, sifflotant, il déboucha d'un tour de main son gain dans un bruit familier de pression d'air qui s'échappe. Il prit une généreuse gorgée et se déplaça jusqu'au salon. Tout se déroulait bien jusqu'à ce qu'il ne remarque du coin de l’œil ce qui s'apparentait à une sombre silhouette assise sur son canapé. Aussitôt, il passa tout près de faire un arrêt cardiaque ou bien pire : d'échapper sa bouteille sur le plancher. Le cœur battant, il écarquillait les yeux en direction de l'apparition alors que sa gorgée descendait douloureusement sa gorge.

Doucement, il tendit le bras vers la ficelle d'une lampe posée sur une table près de lui. Tirant dessus, il laissa la lumière jaunâtre se rependre au travers de la pièce et, cette fois, il crût vraiment mourir sur place.

Ce n'était pas simplement une silhouette sombre. C'était carrément quelqu'un. Sa chevelure noir encadrait son visage blême alors que son regard vert s'insinuait -il le sentait maintenant- dans chacun des mouvements qu’entreprenait Jörmungand comme pour le jauger. Avec le jeu de lumière des éclairs qui sillonnaient la fenêtre juste derrière lui, l'apparition de l'homme aux cheveux de jais avait tout d'un film d'horreur.

Pourtant, le plus terrifiant dans cette histoire ce n'était pas l'apparition d'un inconnu silencieux qui l'observait sans doute depuis un bon moment à la manière d'un psychopathe.

Non, ce qui était effrayant c'était qu'il connaissait cet homme.
Il l'aurait reconnu entre milles.

Il était bien difficile de rayer de sa mémoire le visage malicieux de Loki Odinson.

D'autant plus lorsqu'on avait déjà eût, par le passé, l'habitude de l’appeler « père ».
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Elorin
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MessageSujet: Re: Loki & Jore   Mar 9 Mar - 19:28


Retrouvailles génétiques.
- Père et fils

Est-ce que prendre du temps pour soi comprenait régulièrement retrouver un enfant perdu depuis des siècles qui risquait fort de vous en vouloir ? Celui que vous avez abandonné à la malédiction familiale, noyé au fond d’un océan et apparemment perdu de vue (c’était faux : tout le temps à Asgard, Loki avait gardé un œil  sur ses enfants. Ensuite… il avait eu d’autres priorités. Ses envies de familles princières étaient aux orties et elles ne lui laissaient qu’un souvenir froid aujourd’hui. Il avait été innocent, lui aussi.)

Après tout, tu as déjà pratiqué la retraite spirituelle dans un spa aux Caraïbes et tu as bu assez de cocktails pour laisser le goût des rondelles de citron et petits parasols éternellement imprimés sur ta langue. Tu as fait les massages, les spas. Les nuits de sommeil où tu te réveille en sursaut, hanté par ton futur et par ton reflet. Tu as enterré la pierre, la chose, ce qui fallait pour t’empêcher de détruire l’intégralité de Los Angeles, de faire sombrer la ville sous le chaos par l’impulsion étrangère de la gemme qui te suppliait de leur donner une leçon. Une leçon de vengeance.
Tu as profité des premières vacances de Loki depuis… des millénaires. Vacances de toi-même : du rôle qu’on t’a donné. Prince, menteur, fourbe, président, agent du chaos, entité vouée à ta propre destruction, et à celles des autres. Qu’est-ce que tu es, quand tu n’es pas tout ça, quand on ne te regarde pas ? Quand on ne regarde même pas la femme qui se faufile hors de la Tour Liesmith, madame L, celle qui t’as permis d’être un peu toi ces quatre dernières années ? Quand la pierre avide et rouge arrête de t’insuffler la haine et le carnage ? Reste-t-il quelque chose ?  
Il y a un certain nombre de choses que se dorer la pilule à Cuba n’efface pas. Et malheureusement, elles figurent toutes dans un coin de ton crâne, ces choses.  Le nombre d’histoires auxquelles inventer encore une fin est… infini.
Il n’y a pas de photos de famille dans le petit appartement de ton fils. L’endroit te rend claustrophobique. A la Tour, ton dressing de mortel était presque aussi grand que ce que ton fils appelle pièce principale. Mais tu es exilé, exclus de ton âge d’or artificiel. Et lui a été laissé pour compte depuis… aussi longtemps qu’il doit s’en souvenir, en fait.

Tu es là depuis plusieurs heures. Tu connais l’appartement par terre à force de tourner en rond. Le temps qu’il jure à la porte tu t’es installé sur le canapé, tu as repris ton masque marmoréen sur tes traits. Tu l’observes en silence se mouvoir dans l’appartement. Note le cuir, ses gestes, l’alcool, la mine usée de ses traits. Il a l’air aussi âgé que toi aujourd’hui, d’une carrure plus large.  La langue d’or bien pendu reste collée contre ton palais. Y a-t-il une seule entrée en matière qui ne finisse pas par des vérités lancées à ton visage (vérités que tu préfèrerais édulcorées merci) en même temps qu’un poing dans ta gueule ? Ne mentionne pas l’odeur de poisson. Ne mentionne pas l’odeur de poisson.

« - Surprise. » Tout y est : le sourire, le geste de la main, la révérence moqueuse.  Ne mentionne pas les serpents. Ne mentionne pas à quel point il est devenu un homme. Ne mentionne pas tes erreurs. Ne mentionne pas Asgard.  Après tout, Asgard était bel et bien tombé lorsqu’ils avaient tous le dos tourné. Histoire drôle : Loki et son sang n’avaient rien à faire là-dedans et pour ce qui en était du dieu, il avait même essayé de la sauver. C’est l’intention qui compte et pour une fois, elle était bonne. Deux fois. Tu es venu retrouver ton fils abandonné, orphelin. Ton regard l’observe un instant, prend en compte les dizaines de petits détails que ne t’avaient pas donné la nuit. Cela faisait… des siècles que tu ne l’avais pas vu. La tension de ton dos est presque imperceptible quand ton poing fermé quitte tes lèvres pour déplier tes doigts sur l’accoudoir. Tu prends ton temps pour demander doucement, quettant quelques secondes suspendues d’un regard de charmeur de serpent.  Ta voix se veut nonchalante, mais elle a le timbre un peu trop grave, diapason prudent, enjôleur qui marche sur des œufs.     « - Qu’est-ce qui est plus de famille que d’être accusé à tort par Thor, hm ? »

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Elorin
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MessageSujet: Re: Loki & Jore   Mar 9 Mar - 19:28
Les secondes s'étaient suspendues. Toujours penché sur la lampe, Jörmungand regardait l'intrus sur son canapé. Un instant, il pensa à une fourberie, puis l'homme aux cheveux de jais offrit un sourire mesquin, une révérence théâtrale, puis une ponctuation d'un mouvement de poignet.

" Surprise ".

Il n'y avait pour le serpent, pas un doute quant à l'identité de son invité.
L'homme qu'il était maintenant fronça un sourcil, puis, doucement, se redressa de toute sa hauteur sans jamais dévier son regard. Pour la première fois depuis une éternité, le père et le fils se regardaient dans les yeux. Deux personnages aux points communs marqués qui, pourtant, ne partageaient qu'une poignée de souvenirs pourris. Le serpent ne romprait ni le silence, ni son regard. Ses yeux étaient vides, mais sa tête, elle, était pleine.

Pleine de questions. Mais il y en avait une, plus marquée que les autres ;

Qu'est-ce que son père foutait là ?

Ce fût Loki qui rompit le pesant silence sous les sens inquisiteurs de sa progéniture. Les iris de mug scrutaient les traits du Dieu traitre dans ses moindres petits comportements. L'odeur faiblarde d'un stress, la voix mal assurée d'un homme se connaissant en faute, le tic nerveux d'une main qui se doit de changer de position pour se donner une impression de contrôle. Alors ainsi son père n'était pas tout à fait à l'aise de débarquer dans sa vie comme des cafards sous les dalles d'un plancher de cuisine? Le serpent n'y aurait pas crût. Dire que cela lui déplaisait était mentir, cependant.

La remarque de son géniteur lui fût aggressante et pleine d'une vérité qui ne faisait pas plaisir à la bête. Toujours sans expression, d'une douceur d'un serpent en traque, il redescendit son bras et posa sa bière sur la surface de la table, près de la lampe. Même l'envie d'alcool avait déserté. Enfin, pas tout à fait, mais face à un adversaire comme son père, il préférait rester lucide. Il battit des paupières, ne se pressant pas pour répondre. Son cœur pompait encore sévère, cependant.

" Alors c'est lui qui te l'as dit ? "

Après tout ce temps sans nouvelles de son père, son retour ne pouvait être dû qu'à la grande gueule de son frère. Si non comment expliquer que Loki le retrouve à peine un mois après Thor ? Mug ne croyait pas aux coïncidences et l'idée que son paternel puisse avoir toujours sus où le trouver ne l'éfleura même pas un instant. En fait, ce qui lui venait, c'était une montée de rage envers ce crétin qui avait ouvert sa gueule. Ça, puis une nouvelle question ; qu'est-ce qu'il avait encore à lui reprocher ? Mug croyais pourtant avoir négocier une paix avec le dieu de la foudre. Précaire, peut-être, mais une paix quand même. Malgré tout, cette interrogation-là attendrait.

Le serpent se décala légèrement, comme pour avoir un nouvel angle d'approche sur son père. Il l'observait toujours sans vergogne. Il avait du mal à croire qu'il puisse être là. Après tout ce temps. Un mélange d'émotions frustrante tourmentait son corps. Tantôt la rage, tantôt la haine, puis surtout une pesante impuissance à lui botter le cul. Jamais rien de bien positif, finalement.

" Qu'est-ce que tu fous là ? " Sa voix était rêche, grave et désagréable. On pouvait respirer son bonheur dans toute la pièce. "Maintenant que t'es plus le président de ton paquet de minables tu t'es retrouvé avec du temps libre pour v'nir m'emmerder ? " tenta-t-il, effronté.

Nouveau silence.
Les traits de son père étaient tirés. Naturellement ou par fatigue que pouvait-il en savoir ? Les seuls fois où il avait pût le voir au cours du dernier millénaire c'était à la télé. Le serpent se disait qu'il devrait le foutre dehors. Qu'il n'avaient rien à se dire et rien à voir l'un avec l'autre. Et Loki qui clamait qu'il était familial de se faire accuser par Thor. Si c'était là la seule chose qu'ils partageraient - de fausses impression de la part d'autrui à cause des décisions douteuses de Loki, Mug le prendrait. Il avait toujours été convaincu que ses conditions de vie pitoyables étaient entièrement de la faute de son père, tant mieux s'il lui tendait le bâton.

Malgré qu'il se disait qu'il devait le chasser, le serpent n'en fit rien. Quelque part il en était incapable, mais ça, il était loin de se l'admettre. Il se contenta donc d'entretenir le silence un peu plus avant de finalement ajouter :

" M'dis pas que tu as la conscience lourde, ce serait un scénario puérile. " Disait-il, déjà insulté à l'idée que son père puisse même envisager ce mensonge. Mug arqua un sourcil. " Même pour toi. " Conclu-t-il d'un coup de grâce, l'intonation pleine de mépris.

" J'suis plus aussi con que j'ai déjà eu l'habitude de l'être. " prévint-il, sachant lui-même très bien - dans un recoin de son esprit - que s'il ne l'était plus autant il n'en restait pas moins un peu niais.

Il ne bronchait pas cependant. Il ne comptait pas donner l'occsation à son père de le deviner. Aux vues de ce que devenait la vie du serpent, les enjeux étaient désormais trop gros pour laisser Loki venir en prendre le contrôle.

Juste à l'idée que, dans un univers fou, Loki et Kitty apprennaient l'existence mutuelle de l'un et l'autre, Mug prévoyait déjà un carnage.
Oh non, cela n'arriverait pas.

Qu'est-ce que son père foutait là ?

La question demeurait entière. Et les conscéquences de longues années d'abandon étaient bien claires. Jörmungand n'avait aucune confiance en son père. À dire vrai, qui faisait confiance à Loki ? Mais Mug était trop égoïste pour penser aux autres. Il ne pensait qu'à sa pomme et à ce que son père pouvait bien s'imaginer s'attendre de lui.

Qu'est-ce que son père foutait là ?

Quelle manigance ? Quelle fourberie ? Peut-être qu'en fait il s'agissait d'un plan avec Amora l'Enchanteresse ? Peut-être avait-elle trouver un moyen de s'accaparer le pouvoir caché en Mug ? Peut-être devait-il mourrir pour ça ? Peut-être avait-t-elle promis de partager avec Loki ? Tant de possibilités.

Chose certaine, Jörmungand attendrait sa réponse.
Au fil du temps, la patience devenait sa vertue.
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Elorin
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MessageSujet: Re: Loki & Jore   Mar 9 Mar - 19:28


Retrouvailles génétiques.
- Père et fils
Surprise : il se préoccupe bien de ce qui va se passer, là, maintenant, en équilibre instable et suspendu sur un fil d’argent. Sous ses pieds, un serpent à l’échelle du monde qui a eu le temps de faire ses dents. Il abhorre cette sensation qui rampe en lui. L’impression de perdre le contrôle. Ne pas détourner les yeux pourtant, ne pas ciller, ne pas lâcher le serpent du regard alors qu’en se redressant, il projette son ombre gargantuesque sur lui, avale le père indigne tout entier. C’était ce qu’il avait toujours évité : courant après le simulacre, le morceau de carton et de cuir derrière lequel il ne semblait rien ressentir. Donner une impression de contrôle venimeux, alors qu’il n’était qu’un décor de théâtre. Au devant, des fanfreluches et colonnes doriques. A l’arrière, cela sonne creux et Loki se tient le plus loin possible de son public, craintif presque.
C’est une offrande de paix que de le laisser voir sa nervosité, que de ne pas éclater ses dents sous la pression de ses mâchoires.  La nervosité qui agite le beau parleur sous le vernis d’arrogance et d’aisance. Il n’était pas venu pour l’attirer dans l’un de ses plans, il était venu…

Au moins, comme ça, il était fixé. C’était fait. Est-ce que c’était une façon d’accueillir son géniteur perdu ? Après avoir convaincu son père génétique d'assassiner son père adoptif, après avoir tué le premier pour tenter d’être aimé du second, dont il avait juste avant causé l’équivalent immortel d’un coma… Il n’avait pas le luxe de faire de commentaire sur cela, même avec mauvaise foi par tractopelle. Aimez vos mamans, c’est moi qui vous le dit.
« - Yeah. » Loki expire par le nez, un rire désabusé. Thor lui avait dit. C’était son oncle, et c’était son fils. « - Frigga ensuite. Comme une belle et plaisante famille. »  Seul Odin l’ignorait, ou n’en dormait pas moins du sommeil du juste. Là, le voilà son art : impénétrable, la moquerie glacée, l’ironie mordante contre leurs liens mal foutus alors que cela remuait quelque chose dans le creux de son ventre. Ses liens avec Thor, qu’ils étaient incapables d’arracher. Frigga, sa mère sans père.
Son fils.

Lui ne parvenait pas à distinguer les émotions qui devaient tourmenter son fils, au regard aussi fixe qu’un serpent. Il pense ce mot avec une sorte d’arrogance, de fierté possessive. Comme s’il était le genre d’hommes à avoir un fils, et le charger des maux du commun des mortels, les conflits avec le paternel. Son fils. Qui tenait de lui, à survivre alors qu’on voudrait le voir noyé dans la vase. Qui avait survécu et qui pourrait damner ce monde. “- Tu es devenu adulte, oui. Je vois ça.” Cela le rendait presque songeur, il avait perdu sa naïveté plus vite que son père. Loki avait mis du temps à tomber, mais était tombé dans les abysses. Il avait pris de lui, au-delà de la noirceur des cheveux qu’il affectait pour l’heure. Le mouvement de sa glotte, le coeur battant. L’agressivité, passive-agressive et pourtant le coeur qui se fout sur le passage piéton sans qu’on puisse l’en empêcher. Demander des explications, taper du pied, empirer la situation, se rouler par terre, exiger qu’on répare les torts qu’on lui a fait, n’admettre aucune excuse, aucune raison. On croirait l’entendre, lui. L’image est frappante.

“- Touché.” Il avait du temps libre maintenant, et il était là. Loki se redresse sur le fauteuil, joignant ses mains entre ses genoux, devant lui. Il s’humecte la lèvre, mordant la lèvre inférieure, avec une moue approbatrice, le regard plongé vers le plafond, enfin. « - Je mérite cela, je suppose. »  Il Il avait beaucoup travaillé contre lui-même, à faire en sorte que personne ne puisse lui faire confiance. De manière tout à fait noueuse, on pourrait dire qu’il était venu s’excuser. Ce qui n’allait certainement pas passé ses lèvres.
Loki secoue la tête, avec une sorte de lassitude. “- Est-ce si difficile à croire que je veuilles savoir comment tu allais ?” Le plus grand problème du dieu du mensonge était bien ce qui arrivait quand il disait vraiment la vérité. C’était tout ce qu’il lui restait : la vérité, son frère, un fils. Beaucoup de panache et de maquillage.  Et de ce qu’il voulait savoir, Jörmungand ne lui accordait pas une miette.

Avait-il la conscience lourde ? Avait-il des regrets ? Malgré les morts sur sa conscience, Loki n’éprouvait pas ce genre de sentiments. Il n’avait rien d’un sociopathe, malgré les essais des psychologues humains sur son coup d’éclat, en 2012. Il était plutôt tourmenté par la force de ses émotions, qui avaient trop souvent le dessus de son intellect. Il n’avait pas la conscience lourde, mais il savait après tout ce que faisait être abandonné à sa mort par son père. Il n’avait pas eu le choix. Il savait aussi le venin qui vous pourrissait de l’intérieur et l’envie d’avoir quelqu’un contre lui qui le défouler. Et Jörmungand ne l’avait pas chassé de son appartement, malgré la tension présente dans tout son corps. La confrontation lui ferait du bien. Loki se réinstalle mieux dans le fauteuil, joignant les mains sur son ventre, sa cheville posée sur son genou. Cela n’allait pas faire du bien, mais il désigne un siège à Jörmungand, la bière abandonnée. “- Tu m’en veux. Tu as un ticket coupe-file pour vider ton sac.” Et l’éclat particulier des yeux verts, comme une épine ou comme une bile. Il savait.

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Elorin
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MessageSujet: Re: Loki & Jore   Mar 9 Mar - 19:28


Retrouvailles génétiques.
- Père et fils


Le regard appuyé du père indigne tente d’apporter un peu de sérieux à la situation - de calme, de patience, toutes ses vertus que Loki a l’habitude de cacher sous une épaisse couche d’acide. Vu comme son fils éructe sa rage et quelques daddy issues, il ne fait qu’ajouter de l’huile sur le feu, comme à son habitude. Pourtant le regard vert porte une brillance mal connue - mal venue aussi, visiblement. Savoir comment il va. Loki le transperce du regard comme s’il pouvait lui vriller dans le crâne sa sincérité. Il faut dire qu’avec le gouffre d’un millénaire et un océan entre eux, la demande innocente est ridicule. Ce n’était peut-être pas la seule raison qu’il avait d’être là, peut-être qu’elle n’était pas pure, qu’il y avait d’autres idées derrière la tête, égoïstes, mais oui. Il voulait savoir comment son fils allait. Il s’inquiétait pour lui. Ils avaient un millénaire à rattraper et Loki… Loki aurait dû agir avant. Maintenant, son fils affichait plus son âge que le dieu lui-même, et descendait la bouteille comme si l’amertume de l’alcool avait un réel bienfait. Bienvenue à la kermesse des erreurs de Loki Odinson. Prenez un ticket des mots fléchés, on est là pour des plombes.

Est-ce qu’il voyait devant lui plutôt son descendant qu’un individu au coeur brisé ? Est-ce qu’il voyait son héritage, sa lignée, et lui-même dans un miroir déformé ? Est-ce que, de son point de vue, le sujet était plutôt son arc narratif, son histoire, sa place dans l’histoire de son fils, plutôt que ce que ressentait celui-ci ? Est-ce qu’il se projetait dans son enfant et essayait de réparer ses torts pour se sentir mieux ?
Meh. De toute façon Loki était d’avis qu’il n’était pas le seul à faire ça et que c’était le cas pour la majorité des parents.

Il n’y  avait aucune façon de bien présenter la chose n’est-ce pas ? Aucune opportunité pour que cela se passe bien. Non, Loki n’avait pas vraiment miser sur un thé et des confessions à coeur ouvert, moment père-fils dans un appartement trop petit, avec un enfant au vocabulaire haché par l’abandon.  Alors Loki avait misé sur ce qu’il savait faire - se prendre en pleine figure tout ce qu’on lui reprochait, à tort et à raison. Il savait broder à partir de là.
Mais il lui fallait du matériel de base.

S’il y a bien une chose que Loki ne sait pas gérer, c’est l’indifférence. La haine, le mépris, la bave n’atteint pas le noir corbeau.  Il observe Jörmungad avec attention, attentif à chacune de ses expressions, chacun de ses geste agités, à la différence entre son langage corporel et son discours, qui ressemblent à deux chaussettes dépareillées. Il ne le connaît pas. Et le jeune dieu refuse de lui laisser une prise - il va devoir la creuser à coup de pied de biche si nécessaire. Ce n'est pas juste. Il mérite de se faire hurler dessus. Il mérite ce moment de catharsis. Il a fait le premier pas. Ce n'est pas juste. Le mouvement de ses doigts évoque l’ébauche d’un sort, un mouvement compliqué qui fait craquer des phalanges et d’où on verrait bien émerger une dague ou un rayon vert. Cela ne fait qu’exprimer sa nervosité, l’énergie qu’il contient à observer la rage monter dans son enfant. Et les souvenirs. Ce n’était pas juste.

Il se souvient de la chute de Jörmungand. Ce moment où on lui a arraché ses enfants. Où on a noyé le serpent dans la vase, on y a ajouté de la boue et on a espéré ne plus le revoir. Que le serpent reste caché sous le tapis. Ce moment où le prince d’Asgard avait découvert qu’il y avait un potentiel monstrueux en lui et qu’il serait responsable de la chute de son frère. Le moment où les dés avaient été jetés. “- Ce n’est pas juste.” tique Loki, feulant entre ses dents serrées. Il rejette ses cheveux en arrière dans un geste agacé avant d’expirer profondément, étendant ses doigts sur les accoudoirs du fauteuil qu’il a pris pour trône. “- Ce n’est pas juste.” Ses mâchoires tremblent d’indignation contenue. Pouvait-on lui reprocher ce qu’il avait laissé faire quand lui-même ne savait pas mieux ? Il essayait de faire mieux - et comme toujours cela lui retombait dessus. Quoiqu’il fasse.  Il n’était pas juste lui-même. Mais Loki n’avait pas à être juste. “- Qu’est-ce que j’étais censé faire ?” Il le fixe avec calme, les mâchoires serrées. “- Chuter avec toi ? Provoquer le Ragnärok alors que nous n’étions pas prêts pour ça ? Pour le bien que cela nous aurait fait. Ils m’ont mentis, manipulés. Ils m’ont fait croire que tu, que nous étions des monstres. Que nous méritions ce qui nous arrivait.” Il s’était haï. Mais cela n’avait rien à avoir avec le dégoût de soi qui avait suivi, après.

Loki se releva lentement, se tenant bien droit, auréolé par la lumière ténue de l’abat-jour. Il fixe, le visage grave et impassible son fils. Gravant son visage dans son esprit. Loki écarte lentement les bras, à regret.   “- Tu veux que je m’en aille ?” Mille ans d’attente finis ainsi. La question sonne franche, bien que le dieu sournois joue à quitte ou double. Il expire lentement, baissant un instant les yeux. Un sourire presque content de lui lui monte au visage, déforme son visage d’un rictus - une blague qu’il est le seul à comprendre. Une blague dont il est la chute.  Les mots lui échappent presque, perdant de leur mordant  - ils ne mordent lus que lui-même, quand Loki se mord l’intérieur de la joue, farouche. ”- Je suppose que je devrais m’excuser de t’avoir transmis ça, aussi. Provoquer son propre malheur et jeter aux orties ce qui pourrait arriver de bien juste pour avoir le dernier mot et avoir raison.” Il secoue la tête, se détournant - il agite brièvement ses doigts blancs vers le plafond dans une moquerie sans mots - ils étaient bien contents tous les deux, d’avoir eu raison, de se complaire dans leur solitude. De s'étrangler dans leur propre rage, d'avaler leur propre bile jusqu'à en crever. "-Tel père tel fils."
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