Messages : 478 Inscription : 11/08/2016 Localisation : Charlie Neil Bucky
Sujet: Loki & Jore Mar 9 Mar - 19:27
Le temps s'annonçait pluvieux. Le ciel était sombre et pas seulement grâce à la tombée de la nuit. Le vent commençait à se lever, prévenant d'une tempête que Jörmungand avait sentis depuis plusieurs heures déjà, alors que le soleil brillait encore haut et fort dans son ciel. Au loin, on entendait les écho du tonnerre se répercuter au creux des montagnes San Gabriel. Malgré l'intensité du vent qui promettait d'emmener la tempête rapidement, le serpent avait bon espoir d'arriver chez lui avant que la pluie ne le surprenne. Il n'aimait plus autant faire trempette qu'à l'époque, il se devait bien de l'admettre. La faiblesse de son nouveau corps face aux maladies apportées par un coup de froid l'en avait grandement dissuadé. Le rhume et la grippe était de toutes nouvelles expériences pour lui et, vraiment, il les haïssaient déjà proprement.
Manque de chance, les premières gouttes de l'averse commencèrent à dégringoler du ciel alors qu'il lui restait environ cinq minutes de marche. Une voiture, voilà ce qu'il aurait dû s'offrir avec les quelques dons d'Amora. Parce qu'il était bien joli, c'est vrai, mais son blouson de cuir n'était pas un As contre la pluie. Même s'il eut finit son trajet au pas de course, les vêtements de Jörmungand commençaient déjà à être considérablement mouillés lorsqu'il arriva enfin devant la porte de son appartement. Le temps de trouver ses clés, puis de déverrouiller, il avait déjà lâcher bon nombre de jurons, insultant presque tout les dieux qu'il connaissait de près où de loin.
Finalement, la porte s'ouvrit et, en à peine une seconde, il enclencha le verrou derrière lui en soupirant. S'appuyant sur le comptoir pour retirer ses bottes sans même utiliser ses mains, le serpent en profita pour y laisser ses clés. Enfin chez sois, déjà, il se sentait mieux. Et la vie serait bien plus belle encore une fois au sec. D'un mouvement, il retira son blouson devenu très lourd et le laissa choir lacement sur un crochet. Puis, dans un deuxième temps, il saisit le bas de son t-shirt et se le passa par dessus la tête pour s'en débarrasser, le balançant en direction de la salle de bain où il s'écroula sur le parquet, au pied du cadre.
L'appartement dont disposait Mug n'était vraiment pas très grand. En fait, il ne possédait que trois pièces : une petite chambre, une salle d'eau, puis finalement une pièce maîtresse où salon, cuisine et salle à manger se partageait l'espace. C'était étroit, meublé de vieilleries seconde main et en désordre, pourtant, aux yeux de Mug, cet endroit était ce qui se rapprochait le plus de sa définition du paradis. Une fois les rideaux fermés (en fait, il ne prenait pas tellement la peine de les ouvrir) l'appartement avait des airs de grotte ; de refuge. Pour un serpent à la retraite il n'y avait rien de mieux. Personne ne savait où il vivait, et personne n'était jamais invité à le découvrir. Une cachette sans intrus où il se complaisait à manger et boire de tout son soul devant des films.
D'ailleurs, c'était là le planning de sa soirée. Vendredi soir avait sonné et la semaine avait était interminable au boulot. La météo avait été mollassonne tout au long. Alors, pour célébrer son triomphe contre l'envie de tout lâcher qui lui avait fait de l'œil sans relâche, il s'octroya le droit de s'en déboucher une avant même de passer à la douche. Ouvrant en grand la porte du réfrigérateur, il se pencha pour saisir une bouteille de bière sur le dernier étage. Le seul à être garni, d'ailleurs.
Il se redressa et se dirigea vers le salon, laissant à l'appareil le soins de se refermer seul, aidé à peine d'un élan.
Puis, sifflotant, il déboucha d'un tour de main son gain dans un bruit familier de pression d'air qui s'échappe. Il prit une généreuse gorgée et se déplaça jusqu'au salon. Tout se déroulait bien jusqu'à ce qu'il ne remarque du coin de l’œil ce qui s'apparentait à une sombre silhouette assise sur son canapé. Aussitôt, il passa tout près de faire un arrêt cardiaque ou bien pire : d'échapper sa bouteille sur le plancher. Le cœur battant, il écarquillait les yeux en direction de l'apparition alors que sa gorgée descendait douloureusement sa gorge.
Doucement, il tendit le bras vers la ficelle d'une lampe posée sur une table près de lui. Tirant dessus, il laissa la lumière jaunâtre se rependre au travers de la pièce et, cette fois, il crût vraiment mourir sur place.
Ce n'était pas simplement une silhouette sombre. C'était carrément quelqu'un. Sa chevelure noir encadrait son visage blême alors que son regard vert s'insinuait -il le sentait maintenant- dans chacun des mouvements qu’entreprenait Jörmungand comme pour le jauger. Avec le jeu de lumière des éclairs qui sillonnaient la fenêtre juste derrière lui, l'apparition de l'homme aux cheveux de jais avait tout d'un film d'horreur.
Pourtant, le plus terrifiant dans cette histoire ce n'était pas l'apparition d'un inconnu silencieux qui l'observait sans doute depuis un bon moment à la manière d'un psychopathe.
Non, ce qui était effrayant c'était qu'il connaissait cet homme. Il l'aurait reconnu entre milles.
Il était bien difficile de rayer de sa mémoire le visage malicieux de Loki Odinson.
D'autant plus lorsqu'on avait déjà eût, par le passé, l'habitude de l’appeler « père ».
Elorin
Messages : 478 Inscription : 11/08/2016 Localisation : Charlie Neil Bucky
Sujet: Re: Loki & Jore Mar 9 Mar - 19:28
Elorin
Messages : 478 Inscription : 11/08/2016 Localisation : Charlie Neil Bucky
Sujet: Re: Loki & Jore Mar 9 Mar - 19:28
Les secondes s'étaient suspendues. Toujours penché sur la lampe, Jörmungand regardait l'intrus sur son canapé. Un instant, il pensa à une fourberie, puis l'homme aux cheveux de jais offrit un sourire mesquin, une révérence théâtrale, puis une ponctuation d'un mouvement de poignet.
" Surprise ".
Il n'y avait pour le serpent, pas un doute quant à l'identité de son invité. L'homme qu'il était maintenant fronça un sourcil, puis, doucement, se redressa de toute sa hauteur sans jamais dévier son regard. Pour la première fois depuis une éternité, le père et le fils se regardaient dans les yeux. Deux personnages aux points communs marqués qui, pourtant, ne partageaient qu'une poignée de souvenirs pourris. Le serpent ne romprait ni le silence, ni son regard. Ses yeux étaient vides, mais sa tête, elle, était pleine.
Pleine de questions. Mais il y en avait une, plus marquée que les autres ;
Qu'est-ce que son père foutait là ?
Ce fût Loki qui rompit le pesant silence sous les sens inquisiteurs de sa progéniture. Les iris de mug scrutaient les traits du Dieu traitre dans ses moindres petits comportements. L'odeur faiblarde d'un stress, la voix mal assurée d'un homme se connaissant en faute, le tic nerveux d'une main qui se doit de changer de position pour se donner une impression de contrôle. Alors ainsi son père n'était pas tout à fait à l'aise de débarquer dans sa vie comme des cafards sous les dalles d'un plancher de cuisine? Le serpent n'y aurait pas crût. Dire que cela lui déplaisait était mentir, cependant.
La remarque de son géniteur lui fût aggressante et pleine d'une vérité qui ne faisait pas plaisir à la bête. Toujours sans expression, d'une douceur d'un serpent en traque, il redescendit son bras et posa sa bière sur la surface de la table, près de la lampe. Même l'envie d'alcool avait déserté. Enfin, pas tout à fait, mais face à un adversaire comme son père, il préférait rester lucide. Il battit des paupières, ne se pressant pas pour répondre. Son cœur pompait encore sévère, cependant.
" Alors c'est lui qui te l'as dit ? "
Après tout ce temps sans nouvelles de son père, son retour ne pouvait être dû qu'à la grande gueule de son frère. Si non comment expliquer que Loki le retrouve à peine un mois après Thor ? Mug ne croyait pas aux coïncidences et l'idée que son paternel puisse avoir toujours sus où le trouver ne l'éfleura même pas un instant. En fait, ce qui lui venait, c'était une montée de rage envers ce crétin qui avait ouvert sa gueule. Ça, puis une nouvelle question ; qu'est-ce qu'il avait encore à lui reprocher ? Mug croyais pourtant avoir négocier une paix avec le dieu de la foudre. Précaire, peut-être, mais une paix quand même. Malgré tout, cette interrogation-là attendrait.
Le serpent se décala légèrement, comme pour avoir un nouvel angle d'approche sur son père. Il l'observait toujours sans vergogne. Il avait du mal à croire qu'il puisse être là. Après tout ce temps. Un mélange d'émotions frustrante tourmentait son corps. Tantôt la rage, tantôt la haine, puis surtout une pesante impuissance à lui botter le cul. Jamais rien de bien positif, finalement.
" Qu'est-ce que tu fous là ? " Sa voix était rêche, grave et désagréable. On pouvait respirer son bonheur dans toute la pièce. "Maintenant que t'es plus le président de ton paquet de minables tu t'es retrouvé avec du temps libre pour v'nir m'emmerder ? " tenta-t-il, effronté.
Nouveau silence. Les traits de son père étaient tirés. Naturellement ou par fatigue que pouvait-il en savoir ? Les seuls fois où il avait pût le voir au cours du dernier millénaire c'était à la télé. Le serpent se disait qu'il devrait le foutre dehors. Qu'il n'avaient rien à se dire et rien à voir l'un avec l'autre. Et Loki qui clamait qu'il était familial de se faire accuser par Thor. Si c'était là la seule chose qu'ils partageraient - de fausses impression de la part d'autrui à cause des décisions douteuses de Loki, Mug le prendrait. Il avait toujours été convaincu que ses conditions de vie pitoyables étaient entièrement de la faute de son père, tant mieux s'il lui tendait le bâton.
Malgré qu'il se disait qu'il devait le chasser, le serpent n'en fit rien. Quelque part il en était incapable, mais ça, il était loin de se l'admettre. Il se contenta donc d'entretenir le silence un peu plus avant de finalement ajouter :
" M'dis pas que tu as la conscience lourde, ce serait un scénario puérile. " Disait-il, déjà insulté à l'idée que son père puisse même envisager ce mensonge. Mug arqua un sourcil. " Même pour toi. " Conclu-t-il d'un coup de grâce, l'intonation pleine de mépris.
" J'suis plus aussi con que j'ai déjà eu l'habitude de l'être. " prévint-il, sachant lui-même très bien - dans un recoin de son esprit - que s'il ne l'était plus autant il n'en restait pas moins un peu niais.
Il ne bronchait pas cependant. Il ne comptait pas donner l'occsation à son père de le deviner. Aux vues de ce que devenait la vie du serpent, les enjeux étaient désormais trop gros pour laisser Loki venir en prendre le contrôle.
Juste à l'idée que, dans un univers fou, Loki et Kitty apprennaient l'existence mutuelle de l'un et l'autre, Mug prévoyait déjà un carnage. Oh non, cela n'arriverait pas.
Qu'est-ce que son père foutait là ?
La question demeurait entière. Et les conscéquences de longues années d'abandon étaient bien claires. Jörmungand n'avait aucune confiance en son père. À dire vrai, qui faisait confiance à Loki ? Mais Mug était trop égoïste pour penser aux autres. Il ne pensait qu'à sa pomme et à ce que son père pouvait bien s'imaginer s'attendre de lui.
Qu'est-ce que son père foutait là ?
Quelle manigance ? Quelle fourberie ? Peut-être qu'en fait il s'agissait d'un plan avec Amora l'Enchanteresse ? Peut-être avait-elle trouver un moyen de s'accaparer le pouvoir caché en Mug ? Peut-être devait-il mourrir pour ça ? Peut-être avait-t-elle promis de partager avec Loki ? Tant de possibilités.
Chose certaine, Jörmungand attendrait sa réponse. Au fil du temps, la patience devenait sa vertue.
Elorin
Messages : 478 Inscription : 11/08/2016 Localisation : Charlie Neil Bucky
Sujet: Re: Loki & Jore Mar 9 Mar - 19:28
Elorin
Messages : 478 Inscription : 11/08/2016 Localisation : Charlie Neil Bucky